Allergique à tout ce qui est moderne, les islamo-baâthistes veulent faire barrage à la réforme éducative, considérant que cet état de fait est une menace pour la nation. Pour arriver à leur fin, les fondamentalistes ont lancé une campagne anti-Benghabrit, l'accusant à travers l'école vouloir «occidentaliser» la nation. Depuis sa nomination à la tête du secteur de l'éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit n'a ménagé aucun effort dans le but de rebâtir l'école algérienne en déperdition totale depuis des dizaines d'années. Malheureusement, la ministre de l'Education n'a cessé de faire l'objet de virulentes critiques, insultes, accusations et de «tirs-nourris» émanant principalement des islamo-baâthistes, considérant les réformes entreprises comme étant un danger pour la nation. Pourtant, c'est exactement le contraire, la réforme de l'éducation était plus que nécessaire pour sauver ce qui reste à sauver de l'école. Lorsque les universités algériennes ne figurent plus dans le tableau du classement mondial, il y a vraiment urgence. Ce sont pour ces raisons que le projet de la réforme de l'éducation a été élaboré pour construire une école algérienne «forte», moderne et universelle. Cet objectif ne pourrait se concrétiser que si toutefois l'école est dépolitisée et mise à l'abri des surenchères idéologiques et religieuses. Cet état de fait n'a pas plus à ceux qui avaient toujours rêvé de faire remplacer les écoles algériennes par des «médersas» du moyen âge et ce dans l'attente de voir un jour leurs vœux exaucés par l'instauration d'une « dawla islamiya» en Algérie. Contrairement aux pays développés et aux grandes puissances de ce monde, les fondamentalistes sont allergiques à la science, la technologie, le savoir et tout ce qui a un lien avec la modernité. Les ennemis du savoir ont fait part de leurs inquiétudes sur les réformes de l'éducation initiées par Mme Benghebrit, indiquant qu'ils voulaient des programmes élaborés, selon leurs orientations idéologico-religieuses. Pour continuer à induire le pauvre peuple en erreur, les islamo-baâthistes continuent à chaque fois de brandir la carte de l'Islam, le problème identitaire et le passé révolutionnaire. A ce même sujet, ceux qui se sont autoproclamés défenseurs de l'Islam veulent toujours croire que, selon eux, les Algériens sont plus musulmans que les musulmans, plus arabes que les arabes et malgré les deux guerres mondiales, nous sommes l'unique pays qui a fait la révolution. «Pas question de toucher à l'arabe, c'est la langue du Coran», disent-ils. Pourtant, ils savent bien que les versets du Coran ne peuvent pas servir à la science ou à la technologie mais elles sont réservées uniquement aux cultes. Ensuite, en tant que langue, elle a été abandonnée par les arabes eux-mêmes dans les pays du Golf qui ont opté pour l'anglais, le français, l'espagnole... Dans la majorité de ces pays, les élèves commencent dès le primaire à apprendre la technologie, la science et l'outil informatique. Ce n'est pas le cas malheureusement, chez nous où l'enseignement primaire, moyen et secondaire n'a rien apporté aux élèves, qui sont «nuls» à leurs arrivée à l'université. Aujourd'hui, les 99% des nouveaux bacheliers ne sont même pas en mesure de rédiger une correspondance en une langue autre que l'arabe. En somme, il y a vraiment urgence de se conformer avec les autres écoles du monde et d'abandonner les idéologies désastreuses qui ne font que reculer notre pays dans tous les domaines.