"Nous n'avons aucun problème avec les réformes que connaît l'école algérienne. Le seul reproche que nous faisons à la ministre de l'Education est qu'elle a engagé des réformes secrètement, ainsi que le flou qui entoure cette réforme", a tenu à préciser, Abderezak Guessoum, président de l'Association des oulémas algériens, lors d'un point de presse tenu, jeudi, à Alger. Pour le président de l'association, l'Algérie vit une double invasion, la première menace la sécurité de ses frontières et la seconde menace son identité. "Nous avons combattu le colonisateur pendant 132 ans pour la sauvegarde de notre identité. Et aujourd'hui, dans l'Algérie indépendante, on nous parle d'introduire l'arabe dialectal à l'école. Il est clair que le but d'une telle réforme est de s'attaquer à une de nos constantes nationales", tout en soulignant que la rencontre a pour but de faire la lumière sur leur appel du 27 mars dernier. Lors de son intervention, le porte-parole de l'association a insisté sur le fait que son organisation est une association neutre. "Notre association collabore avec tous les acteurs de la société, qu'ils soient politiques ou non. Nous nous désengageons de toute appartenance idéologique ou politique. Nous refusons être étiquetés. Notre seul souci est la conservation du pays et de son unité pour éviter toute division idéologique ou religieuse", a insisté M. Guessoum. "Malheureusement, il y a une volonté de nuire à l'image de l'association et monter l'opinion publique contre nous en nous prêtant des propos qui ne sont pas les nôtres", a-t-il regretté. D'après lui, l'essence de l'association est d'intervenir dans les débats publiques surtout si elle voit que la question touche à l'unité nationale. "Toute réforme doit s'inscrire dans le même sillage que les constantes nationales", a-t-il martelé. Par ailleurs, le président de l'association déplore que le communiqué de l'association ait été mal interprété et dévié de son vrai sens. "Il est vrai que nous sommes une association à caractère religieux, mais nous refusons d'être accusés d'appartenir à Daech, ou d'être traités d'islamo-conservateurs ou de baâthistes", a-t-il indiqué. Pour rappel, lors de leur intervention sur l'école algérienne, l'association avait appelé tous les acteurs et partenaires du secteur de l'éducation "à assumer leurs responsabilités", les invitant à être "plus vigilants dans le traitement du dossier des réformes du système de l'éducation en impliquant toutes les compétences du secteur". Dans son communiqué, l'Association des oulémas avait indiqué qu'elle "s'oppose aux tentatives d'effacement de la personnalité de nos enfants, ainsi que leur occidentalisation en faisant fi de nos traditions et en déstructurant leurs fondements religieux et leurs valeurs en faveur des langues et des cultures étrangères". DJAZIA SAFTA