La Bourse d'Alger vit une léthargie économique ; elle méconnue pour beaucoup de gens. Plusieurs facteurs jouent le rôle de retardateur de croissance pour ce secteur financier important pour le développement de l'économie algérienne dans la conjoncture actuelle. L'invité de la 8e session des «débats du FCE», hier, le directeur général de la Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, est revenu sur ces différents aspects. Le peu d'engouement qu'ont les chefs d'entreprise envers l'entrée en Bourse revient à plusieurs considérations dont la décennie noire et l'environnement qui impacte son activité. Le DG a cité le fait qu'un chef d'entreprise préfère se financer par une banque que d'aller vers la Bourse, ce qui engendre, selon lui, un effet d'éviction. Hassan Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, intervenant dans le débat, a expliqué que sur le plan juridique, «tout est réuni pour faciliter l'entrée en Bourse». Il a cité trois problèmes qui se posent au développement de ce marché, un qui concerne le marché secondaire, le deuxième qui relève de la confiance, et le troisième des liquidités financières. En outre, l'intervenant a souligné que le problème de culture «n'est qu'une excuse, une culture, ça s'apprend». Il a ajouté que pour mettre fin à la léthargie boursière, le marché secondaire a besoin d'une décision politique. «Le gouvernement doit pousser la machine et encourager les entreprises à aller vers la Bourse», a-t-il noté. Au sujet du manque de confiance, le DG de la Bourse d'Alger a approuvé, soulignant que «pour cela, nous sortons sur le terrain pour avoir un contact direct avec les entreprises et leur transmettre et expliquer les avantages afin de les encourager». De ce fait, la Bourse qui a entamé un processus de modernisation, dès 2012, compte s'investir davantage dans son plan de communication pour «essayer de se positionner dans un environnement qui n'est pas habitué au marché financier et d'aller vers un nouveau mode de financement de l'entreprise». La Bourse et l'emprunt obligataire L'actualité économique tourne autour de l'emprunt obligataire entré en vigueur depuis le 17 avril, un sujet qui a été abordé, hier aux «débats du FCE» : on a demandé au DG de la Bourse si son institution est concernée par cette opération financière ? Yazid Benmouhoub a rétorqué que «l'emprunt obligataire ne passe pas par la Bourse d'Alger», ajoutant que cette action n'influe pas négativement sur les opérations boursières. Pour sa part, le PDG d'Alliance Assurances est intervenu à ce sujet, expliquant que «l'emprunt obligataire peut servir la Bourse parce que les taux de Banque augmenteront suite à cette opération». A ce sujet, Yazid Benmouhoub a expliqué que «le marché boursier est totalement exonéré d'impôt que ce soit pour les personnes physiques que morales». Il a rappelé que «si cet emprunt est coté en Bourse, le niveau de rendement de ses titres augmenterait». La Bourse en quelques lignes Le DG de la Bourse a présenté un exposé, citant les grands lignes qui représentent la Bourse d'Alger dans une cote officielle, il y a les titres de capital qui se présentent en deux marchés. L'un principale et l'autre celui des PME. Le second marché concerne les titres de créance dont un marché obligataire des entreprises et un marché des OAT. En ce qui concerne les conditions d'entrer en Bourse, le responsable a noté trois marchés, le principal dont la forme juridique concerne les SPA, un marché PME dont la forme juridique concerne les SPA, également. Un troisième marché obligataire dont la forme juridique concerne SPA, organismes publiques. Par rapport aux avantages d'une entrée en Bourse, le conférencier a cité le lever des fonds pour mettre en œuvre une stratégie de croissance, la réduction d'endettement de l'entreprise, élargir l'actionnariat et pérenniser la société, accroitre la notoriété de l'entreprise. Il a également souligné l'avantage de bénéficier d'incitations fiscales conséquentes, mobiliser le personnel et le motiver, ainsi qu'adopter le système de «corporate gouvernance».