Une foule nombreuse a participé, hier mercredi, à Tizi Ouzou à la traditionnelle marche à laquelle a appelé le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) pour commémorer le 36e anniversaire du Printemps berbère, a-t-on constaté. Des centaines de personnes parmi lesquelles des cadres du parti dont le président, Mohcine Bellabes et l'ex-leader, Saïd Sadi, le maire de Tizi Ouzou, Abdelouahab Aït Menguellet, mais aussi d'anciens animateurs du Mouvement culturel berbère 5MCB) à l'image de Mouloud Lounaouci étaient au rendez-vous pour marquer cette date, symbole des luttes pour les libertés et la démocratie. L'infatigable militant des droits de l'Homme, l'avocat Ali Yahia Abdenour, était également parmi les manifestants. Organisée pour exiger, principalement « «l'officialisation pleine, entière et effective de tamazight», ainsi que la « levée de toutes interdictions sur les activités politiques et le «maintien des projets socio-économiques programmés», cette marche que le RCD voulait grandiose, a démarré du campus de Hasnaoua I, jusqu'au rond-point «le Jet d'eau », jouxtant la placette du Musée (l'ancienne mairie), en longeant la rue Lamali Ahmed (hôpital) et la grande rue. «Le Printemps berbère n'est ni à vendre ni à hypothéquer», « Tamazight, langue de l'Etat et constante nationale», et, «Pour un Etat de droit, démocratie et bonne gouvernance », sont entre autres les slogans repris en chœur par les manifestants dont beaucoup drapés de l'emblème national, et relayés par des mégaphones à des milliers de décibels. Un autre slogan, «Tamazight est notre langue, l'Algérie, notre pays», a été également repris en chœur par la foule comme pour exprimer et réaffirmer son attachement à une Algérie unie et indivisible mais aussi et surtout discréditer les partisans de l'autonomie, le MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie) de Ferhat Mhenni. Dans une brève prise de parole, le leader du RCD, Mohcine Bellabes, a salué la forte mobilisation. Une preuve, a-t-il dit, que les jeunes ont repris le combat pour tamazight et la démocratie. «On veut que tamazight soit une langue de l'Etat et une constante nationale», a-t-il clamé. «En accordant pour tamazight un statut officiel mais de seconde zone, le pouvoir veut manipuler l'opinion publique», a-t-il fait observer, dénonçant ce qu'il a qualifié de «volonté de dévoyer le sens des revendications à la liberté et à la démocratie» à travers des tentatives de commémorations officielles du 20 avril en mobilisant des «relais du pouvoir dans la région de Kabylie inféodés aux milieux mafieux». «Avril 1980 continue de structurer le combat politique non seulement sur des questions spécifiques ou catégorielles mais aussi et surtout pour l'avènement d'une société libérée des mimétismes et des pesanteurs du mouvement national», a encore rappelé le président du RCD. Lui succédant, Me Ali Yahia Abdenour a insisté sur l'unité nationale et l'intégrité territoriale. «Tamazight est notre langue et l'Algérie est notre pays», a-t-il indiqué sous un tonnerre d'applaudissements. Et de poursuivre : le système politique doit partir.