Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), tous deux partisans du boycott du scrutin législatif, prévu le 10 mai prochain, ont raté leurs sorties, hier, à Tizi Ouzou. Les marches initiées respectivement par le MAK, une structure politique activant dans la clandestinité, et celle à laquelle a appelé le Comité national des étudiants démocrates amazigh, jointe par le RCD, pour célébrer le 32e anniversaire du Printemps amazigh, n'ont pas drainé la foule des grands jours. 600 à 700 manifestants, selon les services de sécurité, un millier selon les organisateurs, ont participé à ces deux marches, organisées séparément. Les manifestations, organisées pour «sensibiliser la population autour du rejet des prochaines législatives» se sont ébranlées du campus universitaire Hasnaoua de l'université Mouloud- Mammeri vers le siège de l'ancienne mairie du centre ville, sis au deuxième rond point communément appelé «le jet d'eau», sillonnant l'avenue Lamali (route de l'hôpital) et la grande rue, quadrillées pour la circonstance, par un impressionnant dispositif sécuritaire. Tout au long de l'itinéraire, et sous une pluie battante, les poignées de partisans de l'autonomie de la région affiliées au MAK de Ferhat Mhenni qui, à partir de l'hexagone, a proclamé, l'année dernière, la naissance du gouvernement provisoire de la Kabylie (GPK), en exil, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et ont, sous le regard indifférent des passants, appelé au boycott des élections législatives du 10 mai prochain. «Pour l'autonomie de la Kabylie» et «Pas de vote sans autonomie», sont entre autres les slogans mis en avant par les manifestants brandissant l'emblème de leur mouvement. A peine le dernier carré, des manifestants se réclamant des autonomistes, était en mouvement, les étudiants de l'UMM TO affiliés au Comité national des étudiants amazigh démocrates, proche du RCD, notamment les organisateurs, s'affairaient à encadrer les carrés au rang desquels, se distinguaient les militants et les cadres du RCD, dont son nouveau président Mohcine Bellabes mais aussi des parlementaires et le P/APW de Tizi Ouzou. Eux aussi, ils ont appelé au boycott de scrutin. «Voter c'est cautionner et contribuer à la pérennité de ce système qui a ruiné le pays».