Intervenant devant l'assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a mis en garde contre l'accroissement du trafic de drogue qui menace la sécurité des pays et la démocratie dans le monde. Dans son allocution, Tayeb Louh a indiqué que l'Algérie confirme que les menaces posées par le problème de la drogue ne sont plus des risques classiques, mais elles ont évolué et sont devenues étroitement liées au financement du terrorisme qui menace non seulement l'humanité, mais le processus démocratique dans le monde». Ces menaces pèseront sur la sécurité et la stabilité des pays si on ne leur fait pas face «efficacement grâce aux efforts de la communauté internationale», a-t-il ajouté. Dans son discours prononcé au cours de cette plénière de l'assemblée générale de l'ONU, M. Louh a relevé que le problème de la drogue «doit faire appel à la responsabilité commune des pays afin d'assurer la sécurité des individus et des sociétés à travers une véritable mise en œuvre et une évaluation efficace des engagements inspirés des traités internationaux en vigueur». A cet égard, M. Louh a exprimé les inquiétudes de l'Algérie concernant les politiques adoptées dans ce domaine et qui ne sont pas en mesure de réduire l'offre de drogue, en considérant «la légalisation de l'usage de drogue, notamment du cannabis à des fins autres que celles prévues par les conventions internationales comme un recul sur les acquis réalisés» en matière de lutte contre les stupéfiants. Il a enchaîné que l'Algérie était déterminée à déployer des efforts importants en vue de renforcer les actions de lutte contre le trafic de drogue et ses impacts au niveau régional, continental et international. Le ministre a souligné que dans le cadre du programme des réformes du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement a accentué ses efforts pour consolider le rôle de la société civile dans la sensibilisation sur les dangers de ce fléau. Une attention particulière est également portée aux personnes dépendantes des stupéfiants. En outre, le système judiciaire est continuellement actualisé afin de mieux lutter contre les nouvelles méthodes de trafic de drogue. Des juridictions spécialisées dans les affaires de drogue, du terrorisme, et du crime organisé ont été mises en place en parallèle à l'introduction de nouvelles règles pour la protection des témoins, a indiqué M. Louh. Les tribunaux en Algérie ont également mis en place un mécanisme d'entraide judiciaire pour recueillir les preuves et saisir les revenus issus du trafic de drogue.