L'Agence nationale des activités minières (Anam) et la Société nationale du fer et de l'acier (Feraal) ont signé, lundi à Alger, un accord pour le financement des études de faisabilité du gisement minier de Gara Djebilet (Tindouf), pour un montant de trois milliards de dinars. En vertu de cet accord, signé en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, Anam va octroyer 2 milliards DA à Feraal, chargée d'exploiter ce méga-gisement, pour lancer ces études de faisabilité qui seront réalisées par un cabinet d'experts international. Outre cette enveloppe, Anam va également injecter, par le biais du Fonds des mines, un montant d'un milliard DA dans le capital social de Feraal, qui avait été créée en 2014 pour exploiter ce gisement à travers un partenariat entre Sonatrach, et les groupes publics Gica (cimenterie), Manadjim El-Djazaïr (Manal) et Sider, a expliqué M. Bouchouareb lors de la cérémonie de signature. Le lancement des études de faisabilité économique intervient après la réussite d'une première étude technique (étude-laboratoire) qui a permis le traitement du minerai en parvenant à réduire le taux du phosphore dans le fer pour le porter de 0,8 à 0,03%, a fait savoir le ministre. Ces résultats, a-t-il avancé, donnent la possibilité à l'Algérie soit d'exporter le fer à l'état brut soit de le transformer localement. L'étude de faisabilité devrait être finalisée dans de 12 à 18 mois, avant d'entamer la phase d'exploitation de cet important gisement qui renferme un minerai avec une teneur appréciable en fer et dont les réserves avoisinent les 3 milliards de tonnes, selon M. Bouchouareb. «Cette phase sera accompagnée par le ministère de l'Industrie pour donner plus de chance, de garanties et de visibilité au projet, et pour pouvoir lever toutes les difficultés qui l'entravent», a-t-il assuré. La valorisation de Gara Djebilet, une immense mine à ciel ouvert située à Tindouf, avait été pénalisée, auparavant, par des difficultés techniques notamment celles liées à la teneur élevée du minerai en phosphore et en arsenic qui rendaient son exploitation peu rentable. Pour M. Bouchouareb, ce projet structurant, créateur de richesse et d'emplois, va accompagner la stratégie industrielle nationale en répondant à la demande nationale et en réduisant les importations algériennes en acier. Selon lui, l'année 2016 sera celle des mines. Il s'agit notamment du projet de transformation du phosphate en engrais, à travers un partenariat conclu en mars dernier entre Manal et le groupe français Rouiller, et dont l'usine sera implantée à Hadjer-Soud (Skikda). Deux autres projets pour la création d'usines similaires à Hadjer-Soud et à Oued El-Kebrit (Souk Ahras) sont prévus prochainement avec des partenaires saoudien et indonésien. La signature de ces deux accords est prévue pour la fin mai ou début juin, a indiqué le ministre.