Beaucoup de jeunes errants qui sont en grande majorité des mineurs ayant échappé à l'autorité parentale et à leur protection se retrouvent actuellement face à de multiples dangers. Or, selon certaines recherches faites à Annaba, plus de 300 cas d'enfants en détresse avaient été recensés par les services de la DAS. En matière d'infrastructures spécialisées dans le domaine, il existe seulement quatre centres pour enfants assistés notamment faut-il le souligner aux lieux-dits Champ de mars et Illysa qui possèdent une capacité de moins d'une centaine de petites filles âgées de plus de 06 ans et dont la majorité sont des jeunes pensionnaires orphelines de naissance. Un troisième centre se situe dans la cité de Pont blanc qui compte plus de 40 enfants de moins de 06 ans et en avant dernier s'ajoute outre un établissement dans la commune d'El-Bouni destiné pour les sourds-muets pouvant prendre en charge un nombre de 150 enfants âgés de 03 à 14 ans seulement. Le dernier centre de rééducation pour les mineurs est situé à El-Hadjar, il compte pour sa part près de 160 pensionnaires en détention. Malgré les nombreux efforts consentis, il reste encore toujours à faire pour satisfaire la demande d'une part et assumer une prise en charge efficace au profit des personnes en détresse d'autre part. Les droits des enfants en Algérie sont quasiment bafoués par nos organismes parce qu'ils manquent des droits fondamentaux en demeurant exposés à toutes sortes de dangers « travail en noir, agression, viol, kidnapping, maltraitance et autres » le nombre des enfants jetés à la rue avec leurs mères chassées du domicile conjugale est choquant de nos jours. Certes, l'Algérie a ratifié en 1992 la Convention internationale des droits de l'enfant stipulant que les enfants doivent bénéficier d'un ensemble de droits et de libertés civils mais sur le terrain les spécialistes dénoncent l'absence d'une loi protégeant l'enfant algérien qui d'ores et déjà subit une violence multiforme notamment morale, physique et psychologique. Les services sociaux doivent se pencher sur les cas des milliers d'enfants pauvres qui survivent de la rue. Or, nous savons tous qu'il existe un grand déficit en matière de couverture sanitaire dans les milieux ruraux où pas mal d'enfants meurent par manque de prise en charge médicale. Plus de 5 000 enfants abandonnés par leurs parents nés d'une union illégale, soit précise-t-on entre 15 000 à 20 000 enfants vivent dans les rues de l'Algérie, 15% quittent les bancs de l'école avant même le cycle primaire et près de 28% des enfants de moins de 15 ans sont encore analphabètes, beaucoup d'entres eux tombent dans la délinquance, dénonce la Fondation algérienne pour la promotion de la santé et le développement pour la recherche. Combien de petits génies sont perdus dans les rues des villes, ils sont dans les restaurants, receveurs de bus privés, vendeurs à la sauvette et ils ont à peine 15 ans. Les enfants et leurs droits presque bafoués En tout état de figure, l'Assemblée générale des Nations unies avait décidé dans sa résolution 44/25 datant du 20 /11/1989 d'adopter une Convention internationale relative aux droits de l'enfant qui comporte 54 articles dont l'article 37 stipule: les Etats parties veillent à ce que nul en tant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants : ni la peine capitale ni l'emprisonnement à la vie sans possibilité de libération ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans. Nul enfant ne soit privé de liberté de façon illégale ou arbitraire. L'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant doivent être qu'une mesure de dernier ressort et d'une durée aussi brève que possible. Tout enfant privé de liberté soit traité avec humanité et avec le respect du à la dignité de la personne humaine et d'une manière tenant compte des besoins des personnes de son âge. En particulier tout enfant privé de liberté sera séparé des adultes à moins que l'on estime préférable de ne pas le faire dans l'intérêt supérieur de l'enfant et il a le droit de rester en contact avec sa famille par la correspondance et par des visites sauf circonstances exceptionnelles. Les enfants privés de liberté aient le droit d'avoir rapidement accès à l'assistance juridique ou à tout autre assistance appropriée ainsi que le droit de contester la légalité de leur la légalité de leur privation de liberté devant un tribunal ou une autre autorité compétente, indépendante et impartiale et à ce qu'une décision rapide soit prise en considération. Comme aussi l'art 34 souligne que les parties s'engagent à protéger l'enfant contre toutes les formes d'exploitation sexuelle et de violence sexuelle. A cette fin, les Etats prennent en particulier toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher que des enfants ne soient incités ou contraints à se livrer à une activité sexuelle illégale. De même que des enfants ne soient exploités à des fins de prostitution ou autres pratiques sexuelles et enfin que des enfants ne soient exploités aux fins de la production de spectacles ou de matériel à caractère pornographique. Devant cet état de fait les statistiques officielles de la DGSN «Direction générale de Sûreté nationale » font état d'un constat ahurissant et tire la sonnette d'alarme sur le phénomène qui est notamment causé par une perdition scolaire et par la démobilisation de la famille. Or, plus de 1 300 enfants sont victimes d'abus sexuels en Algérie. Un réel danger qui guette les mineurs exposés majoritairement aux dangers de la rue et de la violence, ils sont généralement victimes d'actes relatifs à la pédophilie, l'inceste, les enlèvements et à la pornographie, révèle-t-on. Il va sans dire que le mauvais traitement et les fugues restent la source de tous les dangers visant les enfants . Et cela fait que le nombre de mineurs en danger ou de délinquants est en constante augmentation dans nos villes, soit précise-t-on plus de 10 995 mineurs délinquants dont 2 251 cas avaient été écroués durant ces deux dernières années, la catégorie la plus touchée reste celle note-t-on de 16 à 18 ans. Les principaux délits ou crimes commis par ces jeunes gens sont le vol, les coups et blessures volontaires, la consommation de drogue et d'alcool, la destruction de bien d'autrui. D'autre part, le rôle de la famille et son absence totale dans la prise en charge des problèmes rencontrés par leurs enfants mineurs est l'une des causes la plus connue dans les cas de délinquance juvénile, indique-t-on au parquet. Des enfants SDF se droguent Nous avons été réellement étonnés de rencontrer dans certains quartiers de la ville des SDF en bas âge en train de consommer de la drogue notamment la plus nocive, il s'agit là de la colle Pattex mise dans un sachet en plastique et ces petits là se shootent au diluant au vu et au su de tout le monde. Effectivement des laissés-pour-compte dont l'âge ne dépasse pas les 14 ans déambulant avec un ou deux chiens sauvages en leur compagnie sur les ruelles de la wilaya. Nous les avons trouvés en particulier sur la rue du 17 octobre et dans l'avenue Benboulaid là où ils se fixent dans la plupart du temps. Ces petits enfants dorment sur des cartons, serrés les uns contre les autres pour se réchauffer. Ces pauvres SDF abandonnés à leur triste sort attendent la tombée de la nuit pour sniffer de la colle Pattex à tour de rôle ou fumer du kif traité. A la question de savoir comment font-ils pour survivre ? quelques uns nous ont répondu : «Nous sommes totalement livrés à nous-mêmes ! il faut se débrouiller comme on peut alors si l'on ne vole pas parfois, on meurt !» la violence est omniprésente dans leur milieu et les bagarres entre eux sont quasi-quotidiennes pour un petit partage du butin et autres causes. Dans ce domaine, il faut noter qu'il est vraiment regrettable de les voir se battre pour un morceau de pain ou pour une simple cigarette d'où on peut ignorer le climat qui règne au sein de cette frange de la population qui chaque jour lutte pour survivre.omment peut-on donc éradiquer ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes et devant une telle crise socio-économique ? selon toute vraisemblance le spectre du terrorisme, la pauvreté et autres facteurs sont à l'origine de ce fléau puisque la quasi-totalité de ces malheureux semble venir des douars et des villes de l'intérieur du pays. Ils ont certainement fui les campagnes et les bidonvilles miséreux pour atterrir dans les grandes villes comme Annaba, Constantine, Alger et autres. A noter en conclusion que d'après l'ONS c'est plus de 500 000 enfants qui quittent chaque année l'école en Algérie pour se retrouver exposés aux dangers de la rue.