Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, qui était, hier matin, l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, estime que la cellule d'écoute mise en place par le ministère du Commerce a créé une dynamique qui n'a toutefois pas réglé tous les problèmes mais il ajoute que «nous sommes dans une phase positive». l met l'accent sur la réglementation du change où il estime qu'il n'y a pas d'évolution. «Nous en sommes encore au statu quo», dit-il, considérant que la législation sur le change est le principal problème énoncé par les exportateurs et qui est absolument à revoir. Il pense qu'au niveau du Conseil de la monnaie et du crédit, il faut rendre attractif l'acte d'exportation et surtout rassurer, donner de la confiance aux exportateurs qui en ont besoin. Il insiste sur le fait que pour rendre attractif l'acte d'exporter auprès des opérateurs économiques, il faudrait, dit-il, les mettre en confiance, or, cette réglementation, dont il demande la révision, constitue, selon lui, un obstacle de taille. Il fait observer que cette réglementation est perçue par les potentiels exportateurs sous un aspect «répressif», parce que, poursuit-il, elle les met dans une situation de «suspects en puissance». Pour le président de l'Anexal, il s'agit là d'un aspect qui demande à être traité dans l'urgence. Il rappelle que le comité a réglé un problème né le 15 mars, celui de la prédomiciliation électronique. Concernant les résultats obtenus, à ce jour, en matière d'exportation, M. Nasri relève qu'au 1er trimestre de 2016, leur tendance a été «négative» (5,6 milliards de dollars), du fait, explique-t-il, que de 74%, en 2015, le taux de couverture a baissé à 51%, durant le 1er trimestre de l'année en cours. Par rapport à 2015, les exportations hors hydrocarbures ont baissé de 31%, soit 450 millions de dollars (avec prépondérance en plus des produits de la pétrochimie). Au rythme actuel, prévient-il, nous allons vers une projection de clôture avec des recettes de 24 milliards de dollars, niveau des recettes engrangées par l'Algérie en 2003, pour 44 milliards d'importations et nous risquons de creuser le déficit de la balance commerciale, qui pourrait plonger de 13 milliards de dollars à 21 milliards de dollars. Face aux dangers d'une telle perspective, le président de l'Anexal appelle à accorder plus d'intérêt à l'analyse, pour savoir comment positionner l'Algérie dans le marché mondial. Il faut, dit-il, élever le niveau et passer de l'opérationnel au niveau de la décision stratégique. Comme préalable, il propose notamment d'identifier les filières pour chaque secteur, potentiellement exportatrices et non plus de rester figé dans des opérations conjoncturelles. Il donne l'exemple du secteur de l'agriculture pour lequel, il y a eu un début prometteur et il faut conforter cette lancée, sur la base des atouts de ce secteur, à l'exemple du produit de la pomme de terre. Il reste à amplifier et anticiper, souligne-t-il. Il insiste sur le diagnostic à faire maintenant pour positionner l'Algérie dans le marché mondial. Il faut aller très vite, ajoute-t-il, citant les secteurs de l'agroalimentaire, du tourisme (qui peut être pourvoyeur de devises) et de la pharmacie, notamment. Il fait observer que la majeure partie des exportations réalisées vers les pays africains sont constituées par les hydrocarbures. Il reconnaît que dans certains secteurs, la valeur ajoutée est tellement faible qu'ils ne sont pas compétitifs, il faut, dit-il, augmenter la valeur ajoutée. Il soulève également la question du transport et propose des zones tampons en aménageant un espace pour les conteneurs dans le port d'Alger pour qu'ils partent dans de bonnes conditions. Il faut revoir les accords commerciaux avec les autres pays pour protéger la production nationale, tout en mettant à profit le gain politique, ajoute-t-il. Il trouve qu'au niveau du dédouanement, il y a un changement de mentalité qui fait que les opérations se font dans l'instantané. Il finit en appelant à se mobiliser tous, considérant que le vent est positif pour l'exportation.