« Il s'agit de lever les contraintes bloquant l'acte d'exporter », a-t-il précisé lors de sa rencontre avec une trentaine d'opérateurs membres de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Dans cette optique, le ministre a fait part de son entière disponibilité à examiner les problèmes auxquels sont confrontés les exportateurs en vue de dynamiser cette activité. Il a indiqué que cette commission sera installée « rapidement » et devra se réunir une fois par semaine. Il a indiqué qu'il assurera lui-même sa présidence. « Posez les vrais problèmes et nous veillerons à les régler. Et en ma qualité de ministre, je ferai part de vos préoccupations au gouvernement », a-t-il promis. Toutefois, Bakhti Belaïb a fait observer qu'« il existe un potentiel à l'exportation, l'environnement n'y contribue pas assez ». Malgré les avantages octroyés, les entreprises, a-t-il dit, ne se sont pas préparées à l'exportation. Selon le bilan dressé par le président de l'Anexal, Ali Bey Nasri, la situation du commerce extérieur est loin d'être reluisante. Il signalera que « les prévisions de clôture de l'année 2015 font état d'un déficit prévisionnel de 13 milliards de dollars alors qu'en 2014, la balance commerciale était excédentaire de 4 milliards de dollars ». Une zone de libre-échange avec l'Afrique ? Le ministre a fait savoir qu'un travail a été lancé en vue d'évaluer les accords signés avec les partenaires étrangers et prévoit « d'agir pour l'ouverture d'une zone de libre-échange avec l'Afrique, d'autant que certains pays africains offrent des opportunités pour positionner les produits algériens sur leur marché ». Une nouvelle applaudie par les exportateurs qui considèrent que « l'avenir des produits algériens n'est pas sur le marché européen mais en Afrique ». Le président de l'Anexal a plaidé pour l'installation d'une plateforme d'exportation dans certaines région du Sud, proposant l'ouverture d'une zone offshore à Tamanrasset. Pour les exportateurs, la priorité réside dans la facilitation de l'acte d'exportation. Ils sont unanimes concernant l'urgence d'instaurer une politique nationale d'exportation qui impliquera tous les ministères concernés par leur activité, comme ils soulignent la nécessité de revoir le statut des exportateurs. « Nous ne tolérons pas que l'exportateur ait le même statut que l'importateur », a souligné Ali Bey Nasri. Sur cette question, le ministre a indiqué que le « statut de l'exportateur est économique, révolutionnaire et patriotique ». « L'Etat ne peut arrêter les importations, mais doit plutôt les encadrer », dira-t-il. Il a rappelé qu'au courant de cette semaine, la deuxième liste comportant six produits soumis aux licences d'importation sera rendue publique. Cette liste comportera, a-t-il précisé, les produits dont le coût d'importation a dépassé les 8 milliards de dollars durant l'exercice de 2014. Au cas où les restrictions financières persistent, la liste sera élargie à d'autres produits, a indiqué le ministre. Les exportateurs ont également soulevé le problème des blocages administratifs. « Il faut trouver des intermédiaires entre l'exportateur et l'administration », a préconisé Abdelwaheb Ziani, exportateur. Ali Bey Nasri a ajouté : « Nous n'avons rien à proposer, ce que nous demandons, c'est d'appliquer les mesures prises par le gouvernement. Des dispositifs ont été pris lors de la 15e tripartite, tels que la mise en place d'un guichet unique et d'un numéro vert au niveau des ports et aéroports, mais sur le terrain, il n'y a rien. »