Les chefs de diplomatie des pays voisins de la Libye, de l'Europe et des Etats-Unis se sont réunis, hier à Vienne, pour discuter de la crise libyenne. L'urgence de la situation a été réitérée par les participants au moment où le pays peine à se relever à cause de la menace de l'EI qui campe dans plusieurs régions du pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel a pris part à cette réunion présidée par le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en présence d'une vingtaine de hauts diplomates. «Nous avons beaucoup de travail devant nous», a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine avant le début des travaux. En effet, les participants à cette réunion sont face au dilemme de régler une crise qui pèse depuis des années sur le territoire libyen. La pression s'est multipliée, la semaine dernière, quand les combattants de l'EI se sont emparés de la localité d'Abou Grein, à une centaine de kilomètres de Syrte, après une série d'attaques contre les forces militaires du gouvernement d'union. C'est la première fois que le groupe extrémiste réussit à étendre son contrôle à l'ouest de cette ville. Cette 2e conférence ministérielle sur la Libye, qui intervient après celle tenue le 13 décembre 2015 à Rome, a pour objectif de consolider les efforts de stabilisation dans ce pays et de conforter le soutien international au processus de règlement politique mené par les Nations unies pour le recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité. Les participants ont, notamment, apporté leur soutien au nouveau gouvernement d'union nationale dirigé par Fayaz Al-Sarraj. Ce dernier, depuis son arrivée à Tripoli fin mars dernier, essaye coûte que coûte d'étendre son pouvoir dans la capitale et de rallier à sa cause les milices armées de l'ouest du pays. Une mission difficile pour le nouveau gouvernement qui essaye de s'imposer dans un pays livré au chaos de la guerre djihadiste. L'implantation de l'EI s'est largement développée depuis 2014, des experts estiment que Daech compte entre 3 000 et 5 000 combattants en Libye et tenterait d'y attirer des centaines de recrues étrangères. De tels risques ont été pris en considération par la rencontre de Vienne, où les participants sont conscients de l'ampleur de la situation et de la menace qu'elle représente sur les pays voisins de la Libye et notamment pour l'Europe. La conférence, à laquelle Abdelkader Messahel a participé à l'invitation du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et du ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a vu la participation outre d'Al-Sarradj, président du Conseil présidentiel libyen, des ministres des Affaires étrangères d'une vingtaine de pays ainsi que les représentants des organisations internationales et régionales. Pour sa part, l'Algérie a soutenu, depuis le début de la crise libyenne, le processus politique initié par les Nations unies et avait dans ce cadre, abrité, à la demande de l'organisation onusienne et des parties libyennes, plusieurs rencontres directes entre les partis politiques et activistes politiques pour rapprocher les points de vues entre les acteurs libyens et favoriser une solution à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale. Pour rappel, Abdelkader Messahel avait effectué le 20 avril 2016 une visite à Tripoli et s'était entretenu avec le président et les membres du Conseil présidentiel, réaffirmant, à cette occasion, «le soutien indéfectible de l'Algérie aux efforts du Conseil présidentiel en faveur du retour à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans ce pays». Pour résoudre les conflits, l'Algérie réitère sa position de non-recours aux armes. La diplomatie algérienne s'est toujours présentée disposée à apporter son aide et sa solution aux conflits par le dialogue et le recours à la paix et la réconciliation.