La lutte contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech) occupera une grande partie de ce nouveau sommet international sur la Libye. Un allègement de l'embargo sur les armes, imposé à la Libye depuis 2011, est envisagé. La capitale autrichienne Vienne accueillera aujourd'hui un sommet international sur la Libye, qui sera présidé par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentilloni. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel y prendra aussi part, avec les représentants d'une vingtaine de pays arabes, africains et européens, dans le but de "consolider les efforts de stabilisation de ce pays et de conforter le soutien international au processus de règlement politique mené par les Nations unies pour le recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité", a indiqué un communiqué des Affaires étrangères, relayé par l'APS. Il s'agit aussi d'essayer de "rapprocher les points de vue entre les acteurs libyens et favoriser une solution à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale", a ajouté la même source. Les divergences opposant les acteurs de la crise libyenne, dont une partie rejette le gouvernement d'union du président Fayez al-Sarradj, empêchent toute avancée sur le terrain de la mise en œuvre de l'accord de paix onusien, conclu à Skhirat en décembre 2015. L'avancée de Daech, notamment à Syrte (nord), a mis les parties impliquées dans ce processus devant leurs responsabilités. Aujourd'hui, les Libyens sont obligés de s'unir face à ce même ennemi, Daech, qui menace également la sécurité des pays voisins et de l'Europe. Ce pourquoi, il est prévu l'adoption d'une série de mesures concrètes pour venir en aide au gouvernement d'union qui s'est installé dans la capitale libyenne en avril dernier, malgré l'opposition de certains membres du gouvernement non reconnu de Tripoli, sous la coupe de la coalition de milice islamiste proche des Frères musulmans Fajr Libya. Selon le brouillon du communiqué qui sera soumis à l'approbation des participants au sommet de Vienne, "le gouvernement d'union est la seule autorité légitime en Libye, comme cela est indiqué dans le communiqué de Rome du 13 décembre 2015 (...)", a rapporté le journal Al-Wassat, insistant sur "le respect de l'unité territoriale de la Libye". Le document en question mentionne aussi que "le Conseil présidentiel est le chef suprême des forces armées libyennes, selon l'accord politique conclu, et toutes les forces libyennes doivent s'unir sous cette autorité, notamment dans la lutte contre Daech et les autres mouvements terroristes", lit-on encore. Outre ces deux points, les membres de la communauté internationale se montrent prêts à apporter leur aide aux troupes libyennes en termes de formation et d'équipement des membres de la garde présidentielle qui vient d'être mise en place. Comme l'a déclaré John Kerry, la communauté internationale se dit également prête à alléger l'embargo imposé sur les armes à destination de la Libye, en vigueur depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011, au lendemain de l'intervention de l'Otan. Lyès Menacer