Dieu que vient faire l'Islande dans ce monde des grands ? Ce petit pays aux 329 000 habitants s'est infiltré dans cet euro-2016. Une équipe que le tirage au sort avait en plus tout simplement collé au Portugal, et de surcroît avec une formation aux joueurs qui attirent très souvent les médias du monde. Ce mardi, l'Islande n'a pas fait cas de cette force, le Portugal n'est autre qu'une équipe comme tant d'autres, sauf qu'elle bénéficie d'une publicité qui la place au sommet des classements des institutions internationales de football. Ce mardi soir, où tous les pronostics la donnaient comme battue par un score lourd, le contraire a failli se produire en faisant ramer les hommes de Cristiano Ronaldo sur le terrain de cet Euro en occupant la place du mécanicien lors de ce duel. C'est peut-être la dernière chance de la génération dorée emmenée par la megastar Cristiano Ronaldo, vainqueur de la Ligue des champions avec le Real. Décrocher le titre n'est certainement pas le meilleur pronostic. Eux qui furent demi-finalistes en 2012, et n'avaient été éliminés que par l'Espagne, aux tirs au but, après un match nul et vierge. Le commentateur de la chaîne télé disait : «et pourtant, avant le match, les supporteurs islandais faisaient figures d'attraction, se pliant de bonne grâce aux nombreux selfies des Stéphanois. Loin de ressembler à l'habituel public très masculin de beaucoup de sélections, les supporteurs des Strakarnir OOkkar («nos garçons») sont d'une mixité remarquable : femmes et hommes, jeunes et vieux. En Islande, le football est pour tout le monde». Sur le terrain, les Portugais avaient sué pour trouver un peu de souffle pour mener la balle jusqu'au périmètre des buts de l'Islande et de temps à autre des contre-attaques portugaises faisaient sourire presque la défense islandaise tant qu'il était vrai que ce n'étaient pas les frappes qui pourraient déstabiliser le gardien de but. Le latéral portugais Vierinha évoluant en Allemagne inquiétait à plusieurs reprises le gardien Hannes Halldorsson, dont la plus dangereuse est située à la 17e ou d'un tir croisé l'obligeant à capter la balle en deux temps. Cet artiste Hannes «avant de devenir footballeur professionnel en Norvège en 2012, travaillait dans la publicité». Il fallait attendre la 31' pour que les Portugais fassent la différence grâce à Nani qui transformait la sienne à la suite d'un mouvement d'André Gomes (31e, 1-0). Au retour des vestiaires. Le rêve de Nani s'effondre, il ne gardera pas cet avantage jusqu'au sifflet final de l'arbitre. Il n'aura pas ses trois points et les pronostics ont été tout simplement déjoués lorsque le chevelu Bjarnason, à la fois hargneux et excellent footballeur (48 sélections) reprenait victorieusement de volée un centre de Johann Gudmundsson (50e, 1-1). L'exploit était en marche. Vexés, les Portugais ne parvenaient plus à être efficaces. Des tirs et des menaces d'inscrire un second but se multipliaient, des fautes se bousculaient, mais sans aucune aggravation de but des deux côtés ne viendra à modifier le score final. Les Islandais considèrent ce score comme une excellente opération, une victoire, une grande victoire, ce qui est d'ailleurs juste. La vedette madrilène Ronaldo échouait une dernière fois face à l'artiste islandais (84e). Samedi 18 juin, à Marseille, les deux Petits Poucets annoncés, Islande et Hongrie auront encore une possibilité de déjouer les pronostics. Pourquoi pas. C'est tout le bonheur que nous pouvons souhaiter à cette «élégante formation». Hongrie 2 - Autriche 0 Le code secret de la victoire était juste Qui aurait parié que la Hongrie allait faire couler l'Autriche à Bordeaux ? 2-0. Un beau score final qui se passe de tout commentaire. Décidément le groupe F pourrait plutôt être le groupe des révélations. En s'imposant grâce à une domination sans bavure la Hongrie se rappellera encore durant longtemps de cette victoire née de deux buts, magnifiques dont les architectes étaient Adam Szalai, pour le premier et de Zoltan Stieber, pour le second. Une victoire qui remet à zéro le compteur des pronostics engagés par des consultants et commentateurs des chaînes de télés, avant la rencontre. Ce fut la 138e confrontation (la première lors d'un Euro) entre ces deux nations voisines, les Autrichiens n'ont pas tenu leur rang de favori. Tout se précisa à la 65e minute, lorsque Szalai du haut de ses 28 ans et de ses 38 buts réalisé toutes les 274 minutes vient secouer les filets autrichien marquant ainsi un doublé «une-deux» en s'appuyant sur Laszlo Kleinheisler pour se présenter seul devant Robert Almer (1-0), avant que Stieber n'assure la victoire en toute fin de rencontre. «Impressionnants en qualification (neuf victoires et un nul dans un groupe comprenant la Russie et la Suède), les hommes du Suisse Marcel Koller avaient pris le jeu à leur compte», faisait remarquer un journaliste sportif. Les Autrichiens qui ne s'attendaient nullement à ce score viennent de payer cash leur manque de réalisme, voire de chance. La Hongrie sauvée par son gardien Gabor Kiraly, ce gardien à l'improbable pantalon de jogging gris et qui, à 40 ans et 75 jours, est devenu mardi le joueur le plus âgé à disputer un Euro. Pour toute réponse aux occasions autrichiennes en première période (comme celle gaspillée par Martin Harnik à la 40e), les Hongrois ne répondirent que par le seul tir cadré de Laszlo Kleiheisler (4e). Il était imité par Gera à la 55e minute. L'envoi du joueur de Ferencvaros sollicitait Robert Almer et rappelait aux Autrichiens qu'ils restaient à la merci d'une équipe habile en contre. L'Autriche 10e au classement Fifa et parfois présentée comme un outsider du tournoi, devra désormais s'arracher pour sortir de la phase des poules. Au prochain match, elle trouvera sur sa route le Portugal de Ronaldo.