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Ibn Al-Muqaffa, écrivain d'un temps et de tous les temps
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 07 - 2016

Kalila et Dimna sont des personnages que l'on retrouve dans beaucoup de ses textes comme des témoins de tout le temps. L'œuvre portant ce titre est immense. Il faut pour la décrypter des équipes de chercheurs dans divers domaines comme la politique. Le livre est différent de celle composée au XVIIe siècle par La Fontaine. Ibn Al-Muqaffa a composé en prose dans un style relevé, plein de non dits, d'images à situer dans leur temps.
Les fables sont parfois de véritables récits, elles s'apparentent beaucoup au genre «Nouvelle» avec cette différence qu'elles sont d'une richesse difficile à cerner, et parfois on s'y perd parce qu'il greffe une histoire à une autre. Les fables ne sont pas simples tant elles touchent au domaine philosophique et à celui de la politique. Ibn Al Muqaffa avait le don et la préférence de la chose publique. Il avait pris le risque et il y a perdu la vie. Quelle différence avec La Fontaine qui avait écrit des poèmes pour raconter plus simplement des histoires d'animaux.
Vie et œuvre d'Ibn Al-Muqaffa
On peut parler de sa vie mais on ne peut pas délimiter son œuvre. Mais sa vie est totalement à l'image de son œuvre. Ibn Al Muqaffa signifiant : fils de l'homme à la main coupée, est né en Iran vers 106 de l'hégire, 724 après JC à Bassora où il a passé toute sa vie. On dit de lui qu'il est mort dans des circonstances tragiques, sa mort n'est pas due à des motifs religieux, mais à des motifs politiques. Certainement, celui qui allait devenir un écrivain de renommée mondiale ; s'intéressait beaucoup à la vie des rois de son temps plutôt qu'à d'autres thèmes ou à des banalités.
Son livre de fables qui devait faire sa gloire était un manuel de sciences politiques. Les rapports que l'on découvre entre l'homme et son œuvre relèvent des sentiments qui animent cette œuvre : curiosité et goûts prononcée pour la chose publique. Ibn Al Muqaffa est l'auteur de plusieurs opuscules qui ont une singulière valeur morale et littéraire. Il demeure en langue arabe, l'auteur d'un livre prestigieux, sorte de politique des rois sous le titre de «Kalila oua Dimna». A l'origine, il y eut d'abord l'écrit d'un brahmane inconnu sur les règles pour la conduite des rois, en forme d'apologue, mettant en scène le chacal «Kataka» et son compère «Damanaka» qui allaient de compagnie pour des aventures à la fois fantastiques et périlleuses.
Cette œuvre a d'abord été traduite en pehlevi par Borzorych avant de passer en version syriaque et d'être adaptée en prose arabe de haut niveau. C'était le modèle d'une prose littéraire qui allait être florissante dans les siècles qui ont suivi. Elle a suscité beaucoup d'imitateurs, comme El Djahidh qui s'est lui aussi intéressé au monde des animaux qu'il a relevé dans une prose parfaite et qui pouvait constituer un autre modèle d'œuvre en prose. Née à la jonction de trois civilisations, l'œuvre au contenu énigmatique était une somme de l'éthique du temps, l'expérience humaine concentrée depuis plus d'un millénaire. La légende fait remonter la genèse du livre à l'époque d'Alexandre.
Pendant des siècles, le livre s'est enrichi, transformé, peut être même défiguré. Et pendant la période arabe, il a continué son évolution au point de devenir le modèle qui a suscité beaucoup de traductions et surtout d'imitations. On le trouve à la bibliothèque turque qu'il l'a classé comme le plus important manuscrit.
Plus tard, on a trouvé des versions améliorées dans les manuscrits libanais, mais au livre se sont ajoutés de nombreux textes à l'original. Le livre a été ainsi comme une œuvre parfaite d'un point de vue littéraire, morale et scientifique et un recueil d'apologues. Une œuvre attachante bien que déroutante dans un style clair et ambigu pour les noms initiés. On a considéré « Kalila oua Dimna comme l'une des émanations les plus caractéristiques de l'âme arabo iranienne du 8ème siècle.
Une fable d' Ibn Al-Muqaffa
L'âne, le lion et le cheval. Les trois animaux semblent être devenus des amis. Un jour que le lion était atteint de maladie, il perdit tout son charme. « Qu'as-tu majesté », lui dit le chacal. Je suis mal en point lui répondit le lion et pour guérir il me faut les oreilles et le cœur d'un âne. Très facile lui dit le chacal, je vais faire venir un âne et toi, tu feras le reste. Le chacal partit à travers champs, quand tout à coup il vit un âne broutant de l'herbe sèche, seul aliment qui lui a procuré son maître qui l'a employé à transporter de lourds fardeaux.
Le chacal vint à lui et lui demanda ce qu'il faisait à cet endroit. Je me restaure pour recouvrer mes forces, en mangeant ce fourrage que m'a offert le radin de maître qui m'emploie. Viens avec moi lui dit le chacal, je vais te montrer un endroit où tu pourras brouter une herbe abondante, fraîche et capable de te rajeunir.
A ces mots, l'âne a suivi le chacal jusqu'à l'antre du lion. A sa vue, le lion sauta sur la bête pour l'attraper, mais celle-ci se débattit au point de lui échapper. Ayant appris la nouvelle, le chacal alla le chercher une deuxième fois. Qu'as-tu à fuir pauvre âne. Celui-ci raconta qu'un lion a essayé de le prendre, je me suis débattu et j'ai réussi à échapper à ses griffes. Ce n'est pas un lion lui dit le chacal, c'est une ânesse qui voulait quelque chose.
Reviens vite, tu vas voir. Le naïf le crut et repartit dans la même direction. Une fois tout près du lion, il se fit prendre et dévorer. Une fois rassasié, il dit au chacal de prendre les restes du festin en attendant d'aller faire ses ablutions. Le chacal avait pris soin de manger les oreilles et le cœur de l'âne. Une fois de retour, le lion demanda au chacal où étaient le cœur et les oreilles ». Il est trop bête pour en avoir, pauvre lion », lui répond le chacal.
L'histoire s'arrêta là. Des fables dans Kalila oua Dimna, il y a des centaines, très longues, en plusieurs parties, des rallonges qui apportent des éclaircissements comme les feuilletons d'un film. Comme toutes les fables, elles font rire autant qu'elles marquent par les leçons qu'elles donnent sur la vie. Les fables sont différentes de celles de La Fontaine, envers et dont la moralité est facile à saisir, parce qu'elle est au début sous forme de maxime ou de proverbe rimant bien avec le reste.


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