Ce créneau est bien plus vaste qu'on se l'imagine à première vue. La gestion des déchets reste en Algérie primitive, et sans perspective de création de valeur ajoutée à des produits jetés qui pourraient être recyclés, et remis sur les circuits commerciaux pour resservir. La seule décharge d'Oued Smar avant sa fermeture recevait 10 millions de tonnes par an. L'entassement des déchets ménagers dans les décharges publiques pose de véritables problèmes de santé publique. Certaines études ont signalé l'implication des déchets dans le développement de cancer, et de difficultés respiratoires, surtout chez les asthmatiques habitant à proximité des lieux de dépôt. Ces nuisances sont constatées dans l'atmosphère indépendamment des dégradations causées à l'environnement, et aux nappes phréatiques. Une politique stratégique sur le court, moyen et long termes est donc indispensable pour la prise en charge des déchets, non seulement ménagers, mais pareillement des déchets hospitaliers, et industriels. Cette mission a un coût, mais les retombées économiques sont loin d'être négligeables en cas de mise au point d'une politique de recyclage des matériaux, comme des eaux usées qui, une fois recyclées, pourraient reprendre du service pour les besoins de l'industrie, pour l'irrigation des terres agricoles et pour bien d'autres fonctions encore. C'est dans cette optique que le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement appelle les opérateurs intéressés par ce créneau à s'y investir. En effet, à partir de Mascara, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, a appelé les investisseurs à saisir l'opportunité qu'offre le marché du recyclage des déchets en Algérie, estimé à 38 milliards de dinars. Lors de l'inspection du projet de traitement des déchets au niveau de la cimenterie «Lafarge» à Oggaz, le ministre a indiqué que l'investissement dans le recyclage des déchets en Algérie peut rapporter une valeur financière importante de 38 milliards de dinars, soulignant que ce domaine est inexploité actuellement. «En sus de sa contribution à l'amélioration des conditions de vie des citoyens à travers l'élimination des déchets, l'investissement dans le secteur de l'environnement offre la possibilité de recyclage et de récupération de nombreux matériaux actuellement jetés dans la nature, tels que le fer, le plastique, l'aluminium et le papier. Des matériaux jusqu'à présent importés au prix fort», a-t-il déclaré. M. Ouali a salué l'initiative du groupe «Lafarge» d'éliminer les déchets en utilisant les fours de la cimenterie, ce qui a permis, durant les deux dernières années, d'éliminer 106 tonnes de médicaments périmés recueillis dans 12 wilayas du pays, en coopération avec le ministère chargé de l'Environnement et le Syndicat national algérien des pharmacies et officines (Snapo). L'élargissement de cette initiative fait l'objet d'un autre projet du même groupe proposé à la direction de l'environnement de Mascara. A ce titre, M. Ouali a instruit le directeur général de l'environnement au ministère de réfléchir sur la possibilité d'étendre ce processus d'incinération des déchets non recyclables à toutes les usines de ciment du territoire national et de procéder à une campagne de sensibilisation auprès des pharmaciens et centres de soins pour la collecte des médicaments périmés et leur orientation vers ces entreprises. Le ministre a affirmé que le secteur de l'environnement en Algérie «progresse bien après l'investissement de plus de 22 milliards de dollars dans le domaine de raccordement aux réseaux d'eau potable et d'assainissement de toutes les régions du pays et de la réalisation de Centres d'enfouissement technique (CET) et de décharges publiques, en plus de la création d'instances spécialisées dans l'environnement». Saisissant cette occasion, Abdelkader Ouali a inauguré, au cours de sa visite dans la wilaya, un Centre d'enfouissement technique dans la commune d'El-Keurt, réalisé dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et la Belgique. En cette circonstance, il a reçu des explications sur les différents projets dont a bénéficiés le secteur, avant de visiter le projet du jardin urbain dans la forêt de «Zkour» dans la commune de Mamounia. Le ministre a inspecté également le projet de désenvasement du barrage de Bouhanifia où il est procédé au relevage de plus de 6 millions de mètres cubes de vase. Un projet dont le taux d'avancement a atteint 85%. Sur place, M. Ouali a reçu des explications sur les études de réalisation de trois nouveaux barrages, un dans la commune d'Aïn Fekkan, d'une capacité de stockage d'un million de mètres cubes, l'autre à Oued El-Abd, dans la commune de Oued El-Abtal et le troisième «Echaref», dans la commune de Zahana. Il a également inspecté, à Froha, le projet de transfert d'eau du barrage «Ouizert» vers la plaine de «Ghriss» en vue d'irriguer 1 200 hectares, dans une première phase, et s'est enquis de la situation du périmètre irrigué de la plaine «Kechout» (commune d'Aïn Frah) sur une superficie de 500 ha extensible. Lors d'une rencontre avec les cadres des secteurs des ressources en eau et de l'environnement, le ministre les a exhortés de redoubler d'efforts pour le développement de ces deux secteurs, l'amélioration des conditions de vie de la population et l'exploitation de toutes les capacités pour créer des activités économiques qui contribuent au développement national.