Le président sahraoui appelle à la mobilisation pour dénoncer les politiques répressives marocaines visant les prisonniers politiques    Pluies orageuses samedi et dimanche sur des wilayas de l'est du pays    FIFA: Gianni Infantino rend hommage au défunt Djamel Menad    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 50.208 martyrs et 113.910 blessés    Constantine/Eradication de l'habitat précaire: remise des clés de 1226 logements    Le CRA organise une cérémonie de circoncision collective au profit de nombre d'enfants à Alger    Belmehdi reçoit les lauréats du concours national de récitation du Saint Coran et du concours d'encouragement des jeunes récitants    Les Ensembles algérois de Hammamet 2 et de Kouba lauréats du 5e Festival du chant religieux des jeunes    Coupe d'Algérie: l'USM El Harrach premier qualifié pour les demi-finales    Un méga-Iftar aux couleurs d'une «qaâda assimia» avec Bingo    Baddari supervise le lancement de trois plate-formes numériques    «La Présidente de la Tanzanie se félicite des relations excellentes unissant les deux pays»    Développement du football : Sadi appelle à s'allier au projet de la FAF    Séminaire sur la professionnalisation du football en avril à Alger    Une catastrophe à cause de la malnutrition    Les délégations russes et américaines entament un nouveau cycle de négociations bilatérales en Arabie saoudite    124.000 personnes déplacées    Journée de sensibilisation dédiée à l'entrepreneuriat féminin    Un jeune grièvement blessé par arme à feu à Kaïs    Attaque d'un bureau de poste à Bougtob    Déstockage de 155 tonnes de pommes de terre pour en réguler le prix sur le marché    Le Cap-Vert est au vert pour le moment    En célébration de la tenue traditionnelle féminine du Grand Est algérien    L'artiste Bilal Boutobba lauréat    Projection du film historique ''Zighoud Youcef''    Agressions sionistes: le Conseil des droits de l'Homme condamne les graves violations du droit international    Hamlaoui reçoit le président de la Fondation "Sinaat Al-Ghad"    Elaboration de la loi criminalisant la colonisation : d'anciens députés nommés au sein de la commission spéciale    Lutte antiacridienne : l'Algérie déploie depuis des années de gros moyens pour faire face au fléau    Fêtes : lancement vendredi d'une application numérique indiquant les commerçants de permanence    Le ministre des Finances inspecte plusieurs infrastructures de service au port de Mostaganem    Tournoi de la presse-2025 : la 4e édition prend fin jeudi soir à la Coupole du complexe olympique    Projection du film historique "Zighoud Youcef" à l'Opéra d'Alger    « Préservons les valeurs de tolérance et de fraternité »    Le président de la République reçoit l'ancien président tanzanien    Lutte contre le terrorisme        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    









Habib Essid n'est plus Premier ministre
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 07 - 2016

Il n'a tenu que 18 mois à la tête du gouvernement. Habib Essid, technocrate âgé de 67 ans, a quitté le gouvernement par la petite porte. L'Assemblée des représentants du peuple (ARP), réunie samedi au palais beylical du Bardo, a refusé par 118 voix sur 148 (trois pour et 27 abstentions) de renouveler sa confiance à M. Essid, qui l'avait sollicitée sans trop se faire d'illusions sur l'issue du vote.
L'essentiel des députés affiliés aux quatre partis (Nidaa Tounès, Ennahda, Afek Tounès et Union Patriotique Libre) associés à la coalition gouvernementale dirigée par M. Essid ont voté contre la reconduction du Premier ministre. Même si le Premier ministre sortant a été souvent ovationné lors de son discours par les députés, l'on savait que ces derniers allaient le lâcher hypocritement lors du vote de confiance. Le départ de ce dernier solde le conflit qui l'oppose depuis deux mois au président de la République Béji Caïd Essebsi, âgé de 89 ans. Le 2 juin, le chef de l'Etat avait fragilisé la position de M. Essid en lançant l'idée d'un gouvernement d'«union nationale», une initiative justifiée à ses yeux par la nécessité d'ouvrir une phase plus offensive de l'action gouvernementale. Alors que la Tunisie est confrontée à une croissance atone (0,8% en 2015) et un taux de chômage source de tensions sociales (15,4% au premier trimestre 2016 avec une pointe à 31% pour les diplômés de l'enseignement supérieur), le bilan «médiocre» du gouvernement de M. Essid sur le front socioéconomique a permis à ses rivaux d'orchestrer une agitation récurrente contre lui. Samedi face aux députés, M. Essid a tenu à défendre son bilan tout en dénonçant les manœuvres de déstabilisation dont il a été la cible ces dernières semaines et orchestrées par l'affairisme conquérant de certains groupes et puissants hommes d'affaires. Il a notamment affirmé que l'initiative du chef de l'Etat, au-delà de sa rhétorique sur l'«union nationale», visait avant tout à «changer le chef du gouvernement». M. Essid a révélé avoir reçu des messages – dont il ne cite pas l'origine – le pressant de démissionner et dont il a résumé ainsi la teneur : « u n'as toujours pas démissionné ? Allez, facilite-nous les choses. On a besoin du poste.» Le 20 juillet, il avait été plus précis dans un entretien à la chaîne Attessia TV, prétendant avoir été averti en ces termes : « L'un est venu me voir en me disant : "Démissionne, on te fera sortir par la grande porte." Un autre m'a dit : "Tu ne démissionnes pas, on va t'humilier." » Béji Caïd Essebsi aurait été déçu par la faiblesse affichée par le Premier ministre dans un certain nombre de conflits sociaux, notamment à Kasserine, dans le bassin minier (phosphate) de Gafsa et à Kerkennah, une île au large de Sfax. «On m'a proposé de transformer Gafsa en zone militaire mais j'ai catégoriquement refusé», a rétorqué le Premier ministre samedi devant les députés. Maintenant que M. Essid a perdu la partie, le chef de l'Etat se trouve confronté à une double difficulté. La première, qui tient du paradoxe, est que le chef du gouvernement forcé au départ a gagné en prestige personnel ce qu'il a perdu en pouvoir formel. En cette période de discrédit frappant la classe politique tunisienne, M. Essid aura incarné une conception de l'Etat face à des intérêts partisans, soit une posture morale qui lui vaut un incontestable courant de sympathie au sein d'une partie de l'opinion. Alors que nombre de juristes contestent la lecture présidentialiste de la Constitution qui a été celle du chef de l'Etat dans cette crise, M. Essid a tenu bon dans la défense du Parlement comme source de légitimité, un des acquis de la Révolution de 2011. L'autre difficulté pour le chef de l'Etat sera de trouver un candidat à sa succession. Il a dix jours pour trouver une personnalité de consensus susceptible de recueillir l'assentiment des neufs partis politiques et trois confédérations (syndicats d'employeurs et d'employés) qui ont cautionné l'initiative d'«union nationale» de M. Essebsi. Selon toute vraisemblance, le parti islamiste Ennahda devrait voir sa participation élargie au sein de la future coalition, une montée en puissance à la hauteur de son nouveau statut de premier parti représenté à l'Assemblée (69 sièges sur 217) qu'il doit, par défaut, à la désagrégation de Nidaa Tounès. La Tunisie va entrer dans les turbulences des tractations partisanes à la veille d'une rentrée sociale qui s'annonce chaude.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.