Ces dernières semaines, le poulet de chair s'est résolu à escalader la mercuriale des prix, quoique cette dernière a disparu de nos marchés depuis longtemps, en ces temps où d'aucuns interprètent comme ils l'entendent le concept de la libéralisation des prix. Au lieu de stimuler la concurrence pour lutter contre les spéculations et les hausses illicites des prix qu'imposerait un monopole, cette libéralisation est devenue un moyen de dérèglementation du marché permanent en l'absence d'un Etat qui ne peut plus assumer ses prérogatives de contrôle. Donc, pour le produit nous intéressant qui est un aliment de large consommation pour les ménages algériens, du fait que la sardine est devenue inapprochable au même titre que les poissons, le poulet comme tous les produits se raréfiant sur le marché local, vient contrairement à toute attente de flamber chez les marchands de volaille. De 220 DA durant le mois de carême, mois réputé pour sa cherté, la volaille est passée à 420 DA et plus en certains endroits commerciaux, et types de quartiers où les acheteurs ne sont pas regardants sur la dépense. Comment on n'est-on arrivé à cette hausse fulgurante des prix? Une petite enquête de proximité diligentée par La Nouvelle République auprès des professionnels de l'élevage industriel du poulet de chair blanche et de certains détaillants spécialisés dans la commercialisation exclusive de cet animal, nous apprend qu'en fait, il ne s'agirait qu'un manque de disponibilité de ce produit au niveau des fermes d'élevage industriel. La raison est qu'un virus a décimé des centaines de milliers de poulets. Il s'agit selon notre informateur de la maladie de Newcastle, qui est également nommée dans le milieu vétérinaire «pneumoencéphalie aviaire», également appelée choléra ou peste aviaire. Nos éleveurs n'ayant pas pris l'indispensable précaution de vacciner les poussins ont vu leurs élevages décimés. La probabilité que le virus de Newcastle se transmette à l'homme est nulle. Cette anomalie dans la gestion d'une production qui s'est matérialisée par la perte d'une très importante partie du cheptel avicole à un stade avancé de l'engraissement serait due d'après nos informateurs probablement à une ristourne que les éleveurs voulaient faire sur l'investissement indispensable selon les recommandations des vétérinaires. La vaccination des poussins est obligatoire. La maladie de Newcastle touche en raison de leurs sensibilités et de la promiscuité des lieux d'élevage beaucoup plus le poulet que les autres volailles, notamment sauvages, n'empêche que des contrôles sont faits sur les populations d'oiseaux migratoires. Pour en revenir au marché algérien, cela n'explique pas pourquoi la dinde d'élevage a subi des hausses prix spéculatifs. Le prix de la dinde est passé de 250 à 500 DA pour les cuisses et à 950 dinars pour l'escalope. A noter que les œufs peuvent être consommés sans aucun danger pour les consommateurs.