La Turquie ciblera les combattants kurdes dans le nord de la Syrie tant qu'ils n'auront pas reculé à l'est de l'Euphrate, a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, au sixième jour d'une offensive des forces turques dans le pays voisin. «Les YPG (Unités de protection du peuple kurde), comme les Etats-Unis l'ont promis, et eux-mêmes l'ont déclaré, doivent repasser à l'est de l'Euphrate dès que possible, et tant qu'ils ne le feront pas ils (resteront) une cible», a affirmé Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue néerlandais Bert Koenders. L'armée turque dispose actuellement d'une cinquantaine de chars et de centaines de soldats sur le sol syrien dans le cadre de l'opération «Bouclier de l'Euphrate», lancée mercredi et visant à la fois les milices kurdes et le groupe terroriste Daech. M. Cavusoglu a par ailleurs accusé les YPG de procéder à un «nettoyage ethnique». «Dans les endroits où il se rend, le YPG force tout le monde à migrer, y compris les Kurdes qui ne pensent pas comme lui, et procède à un nettoyage ethnique», a-t-il déclaré. Ankara considère le Parti de l'Union démocratique (PYD) et sa branche armée, les YPG, comme des organisations «terroristes», bien qu'elles soient épaulées, en tant que forces combattant efficacement les terroristes, par Washington, allié traditionnel de la Turquie.