La production céréalière nationale au titre de la campagne de moissons-battages (2015-2016) a atteint environ 33 millions de quintaux contre 40 millions l'année dernière, a informé, hier, à Alger, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelgham. Le ministre a imputé la baisse de la production céréalière (blé dur et tendre et orge) à plusieurs facteurs dont essentiellement la sécheresse qui a touché différentes régions à vocation céréalière notamment Tiaret, Sidi Bel -Abbès, Tébessa et Aïn Témouchent. Lors d'une réunion d'évaluation du dispositif spécial Aïd El-Adha, M. Chelgham a précisé que la wilaya de Tiaret, l'une des principales régions céréalières, avait été particulièrement touché par le verglas. Les facteurs climatiques sont à l'origine de la baisse de la production céréalière dans l'ouest du pays à hauteur de 40%, selon le ministre. Notant que les services de la douane ont souligné que la facture d'importations des céréales (blé, maïs et orge) a baissé de près de 18% durant le premier semestre de 2016 par rapport à la même période de l'année 2015, alors que les quantités importées ont enregistré une hausse de 8,7%, a appris l'APS auprès des Douanes. Ainsi, la facture d'importation des céréales a reculé à 1,56 milliard (md) de dollars durant le 1er semestre 2016, contre près de 1,9 md de dollars à la même période de 2015 (-17,76%), précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Par contre, les quantités importées ont augmenté en s'établissant à 7,53 millions de tonnes (mt) contre 6,93 mt (+8,6%). Par catégorie de céréales, la facture d'importation de blé (blés tendre et dur) a reculé à 1,033 md de dollars contre 1,36 md ude dollars (-24,12%), pour des quantités de 4,61 mt contre 4,38 mt (+5,2%). Pour le blé tendre, la facture d'importation s'est réduite à 707 millions de dollars contre 879,5 millions de dollars (-19,62%), alors que les quantités importées ont augmenté à 3,62 mt contre 3,41 mt (+6,1%). Concernant le blé dur, la facture a également baissé à 326,34 millions de dollars contre 482,31 millions de dollars (-32,34%) mais avec une hausse des quantités importées qui se sont établies à 990 004 t contre 970 042 t (+2,06%). Quant au maïs, les importations se sont chiffrées à 416,9 millions de dollars contre 437,7 millions de dollars (- 4,75%) avec un volume importé de 2,3 mt contre 2,13 mt (+7,8%). L'orge a fait l'exception en enregistrant une hausse de la facture qui a coûté à l'Algérie un montant de 111,55 millions de dollars contre 99,44 millions de dollars (+12,2%) avec une quantité importée de 620 734 t contre 412 067 t (+50,64%). La baisse de la facture globale des céréales, au moment où les quantités importées ont augmenté, s'explique par le recul des cours sur les marchés mondiaux des céréales, constaté depuis 2015 à la faveur de stocks abondants et de bonnes récoltes mondiales. Il est d'ailleurs constaté que sur les quatre premiers mois de 2016, les prix à l'importation par l'Algérie des céréales ont connu de fortes baisses : 343 dollars/tonne (dollars/t) pour le blé dur (-28,2% par rapport à la même période de 2015), 200 dollars/t pour le blé tendre (-22,5%) et 179 dollars/t pour le maïs (-14%). Dans son dernier rapport mensuel publié la semaine dernière, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que l'indice des prix des céréales avait chuté dont celui du blé en raison de l'abondance des réserves mondiales et des perspectives favorables concernant les disponibilités à l'exportation dans la région de la mer Noire. Selon la FAO, une forte baisse des prix est enregistrée pour le maïs, en raison des conditions climatiques plutôt favorables dans les principales régions productrices aux Etats-Unis, le plus grand producteur et exportateur de maïs au monde. Pour rappel, la facture d'importation des céréales par l'Algérie en 2015 avait été de 3,43 milliards de dollars (contre 3,54 mds en 2014), avec des quantités importées de 13,67 millions de tonnes (contre 12,3 millions en 2014).