L'affaire des deux femmes brulées qui avaient essuyé un refus de prise en charge et d'un refoulement par les centres hospitaliers universitaires de Batna (CHU) et de Constantine, continuent de susciter la colère et l'indignation des parents et des familles des victimes et même des citoyens et de la société civile toute entière. L'affaire remonte au 10 octobre dernier, lorsqu'une jeune femme de 27 ans brûlée au 2e degré a été évacuée en urgence vers le CHU de Batna à 22h30. Elle fut malheureusement refoulée à son arrivée de cette structure hospitalière. (Voir notre édition du 13 octobre 2016). La seconde affaire concerne une autre dame âgée de 42 ans brûlée au 3e degré et dont les CHU de Batna et de Constantine avaient émis des «avis défavorable» à la demande d'évacuation du 11 octobre 2016, établie par l'EPH de Khenchela. Le CHU de Constantine a, par le biais du docteur généraliste M. Boulefkhad, signifié le refus de recevoir la malade, écrivant, je cite : «Nous regrettons de ne pas pouvoir prendre en charge le malade.» Sur la réponse portant le refus, aucun argument n'a été apposé pour justifier son acte. Le refoulement de la patiente par le CHU de Batna n'a pas été du goût de la famille de la jeune fille. Selon des sources hospitalières, le directeur de l'EPH de Khenchela a fait l'objet d'agression physique et verbale au sein même de la structure hospitalière. «Ils ont sauté sur lui alors qu'il se trouvait dans sa voiture et l'avaient agressé», nous a indiqué un témoin. Ce dernier devait ajouter que le directeur de l'EPH qui aurait été traumatisé par cette agression n'a pas rejoint l'hôpital le lendemain. Notre interlocuteur nous a indiqué qu'il trouve vraiment absurde le comportement de la famille de la patiente. «Comment peut-on expliquer qu'une malade qui a été refoulée du CHU de Batna, c'est le directeur de l'hôpital de Khenchela qui encaisse et qui subit les conséquences ?» a-t-il ajouté. De leur côté, les parents, les proches et les représentants de la société civile ont tiré à boulets rouges sur les dirigeants des centres universitaires de Batna et de Constantine. «Il s'agit de non-assistance à personne en danger», pour ne pas dire que cet état de fait pourrait être compris comme étant du sectarisme et u communautarisme, ont déclaré nos interlocuteurs. Ces derniers qui n'ont pas mâché leurs mots ont réclamé des sanctions à l'encontre des fonctionnaires, auteurs de ces graves irresponsabilités. «Si les dirigeants des hôpitaux de l'Etat se comportent de la sorte envers les citoyens, quelle sera alors l'attitude des gérants des structures hospitalières privées», s'est interrogé un parent de l'une des blessées. Ce dernier qui n'a pas pu retenir sa colère devait ajouter que les auteurs de ses actes n'ont pas un milligramme d'humanité. Sinon comment peut-on expliqué qu'une jeune femme en danger de mort et qui souffre des brûlures soit «interdite» de se soigner dans un hôpital de l'Etat, a-t-il expliqué. L'un des accompagnateurs de notre interlocuteur qui est un membre d'une organisation de la société civile se joint à la discussion déclarant : «J'aurai bien voulu poser une question à ceux qui avaient refusé de prendre en charge les deux femmes en question : auraient-ils agit de la même sorte, si toutefois les victimes étaient une mère, une sœur, un parent ou un quelconque membre de leur famille ? Le ministère de la Santé devrait intervenir pour que les hôpitaux et même les cliniques privées ne puissent jamais refouler des malades, ont-ils souligné. Même les animaux ne sont pas traités de la sorte dans les autres pays.» Nos efforts visant à rentrer en contact avec le directeur du CHU de Constantine ou avec le service de communication sont restés vains. C'est le même cas, au niveau du CHU de Batna, où la secrétaire de direction nous répond à chaque fois que le premier responsable de cette structure était en réunion. Néanmoins, la dame chargée de la communication nous a répondu ce qui suit : «Nous avons toujours pris en charge les évacuations émanant non seulement de la wilaya de Khenchela mais dans l'ensemble des villes de l'est du pays. Au total, 1 013 évacuations ont été prises en charge par le CHU de Batna du 1er janvier au 30 septembre 2016.»