L'Organisation des nations unies a annoncé un cessez-le-feu de 72 heures, après avoir reçu des engagements de la part de toutes les forces en présence. L'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies (ONU) au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a annoncé, lundi 17 octobre, l'instauration d'un cessez-le-feu – renouvelable – de soixante-douze heures sur l'ensemble du Yémen, à partir de demain, dans l'espoir de régler un conflit qui a fait près de 7 000 morts en 18 mois, et provoqué une grave crise humanitaire. Il a souligné que cette nouvelle trêve «épargnera à la population yéménite de nouvelles effusions de sang et permettra d'étendre la livraison de l'aide humanitaire». Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui lutte contre les rebelles chiites houthistes avec le soutien d'une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, avait auparavant annoncé avoir accepté ce cessez-le-feu. Près de trois millions de personnes ont besoin d'une assistance alimentaire immédiate, et 1,5 million d'enfants yéménites souffrent de malnutrition, selon l'Unicef. Le médiateur de l'ONU a d'ailleurs demandé «à toutes les parties yéménites, aux pays de la région et à la communauté internationale de promouvoir le plein respect de cette cessation des hostilités et de s'assurer qu'elle aboutit à mettre fin de manière permanente et durable au conflit». Les négociations de paix inter-yéménites avaient été suspendues le 6 août, après trois mois de pourparlers infructueux à Koweït, sous l'égide de l'ONU. Dimanche à Londres, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les Nations unies avaient appelé les belligérants à décréter un cessez-le-feu au plus vite. Vendredi, le Royaume-Uni avait annoncé qu'il présenterait un projet de résolution au Conseil de sécurité, appelant à la reprise des pourparlers de paix. Mais l'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, avait ensuite indiqué que Londres attendrait le résultat des derniers efforts de médiation de l'ONU pour déposer son texte. Carnages et bavures La guerre oppose les forces du président Hadi, soutenu par la coalition militaire arabo-sunnite sous commandement saoudien, à des rebelles chiites houthistes, alliés à des forces fidèles à l'ex-chef d'Etat Ali Abdallah Saleh. Les rebelles contrôlent la capitale – Sanaa – et des régions du nord, de l'ouest et du centre.