Il s'agit de la deuxième attaque en moins d'un mois à Mandera, dans le nord-est du pays. Au moins douze personnes – onze hommes et une femme – ont été tuées dans la nuit de lundi 25 à mardi 26 dans une attaque à l'explosif menée par des islamistes somaliens chabab visant une maison d'hôtes dans la ville de Mandera, dans l'extrême nord-est du Kenya. La bombe artisanale a explosé vers 3 h 30 du matin (2 h 30, heure française), faisant s'effondrer une partie du bâtiment. «Des officiers de sécurité en patrouille ont accouru immédiatement, ont circonscrit la zone et commencé les opérations de secours. Tous les occupants de l'hôtel ont été évacués et six ont été sortis vivants des décombres pour le moment», a précisé un responsable local. Lors d'une conférence de presse, le gouverneur du comté de Mandera, entouré de plusieurs homologues des comtés voisins, a «condamné un acte odieux». Chasser les «infidèles» Les Shebab ont revendiqué l'attaque sur le site de leur station, Radio Andalus, affirmant avoir tué quinze personnes dans une volonté de chasser les «infidèles» du nord-est du Kenya, où vit majoritairement une population musulmane d'ethnie somali. Le nord-est du Kenya, qui partage une longue frontière avec la Somalie, est le théâtre depuis environ trois mois d'une recrudescence d'attaques attribuées aux Shebab. Mandera a ainsi été frappée pour la deuxième fois en moins d'un mois : le 6 octobre, un commando islamiste avait tué six personnes dans un complexe résidentiel abritant des employés du secteur du bâtiment. Le nord du Kenya Le 22 septembre, c'est un poste de police dans la localité de Liboï qui avait été attaqué par plusieurs dizaines de combattants, finalement repoussés par les forces de sécurité kényanes. En juillet, le poste de Diff, dans le comté de Wajir, lui aussi frontalier de la Somalie, avait à son tour été visé. Affiliés à Al-Qaïda, les Chababs ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et protégé par la force de l'Union africaine en Somalie. Outre la menace des Shebab, les élections générales prévues en août 2017 sont susceptibles d'alimenter les tensions au Kenya, y compris dans le Nord-Est.