Un Fonds régional de gestion du risque acridien a été décidé, mardi soir, par les membres de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale de l'Afrique CLCPRO, à l'issue de la 2e réunion de deux jours consécutifs le 24 et le 25 octobre, qui s'est tenue à Alger. Organisée conjointement par le ministère de l'Agriculture et la CLCPRO, cette rencontre a vu la participation de plusieurs pays, notamment le Burkina Faso, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie, qui ont approuvé, à la fin, la mise en place d'un Fonds régional de gestion du risque acridien qui les aidera à renforcer leur stratégie de lutte préventive contre cet insecte ravageur. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdessalam Chelghoum, a présidé cette deuxième réunion des ministres chargés de la lutte antiacridienne des dix pays membres de la Clcpro, où il a affirmé que «la mise en place de ce fonds contribuera, en premier lieu, à une meilleure gestion de l'activité acridienne en permettant aux différents mécanismes d'intervention d'opérer en temps opportun et d'activer les stratégies nationales de lutte». Ce fonds de six millions de dollars sera alimenté par les contributions de chaque pays membre et par d'autres donateurs souhaitant apporter un soutien à cette stratégie. Selon lui, l'adoption d'une approche régionale de lutte contre le criquet pèlerin est la «seule solution» pour y faire face, ajoutant qu'avec la menace récurrente des criquets, une feuille de route commune s'avère nécessaire. M. Chelghoum a rappelé, à ce titre, les dégâts occasionnés par l'invasion acridienne pendant la période 2003-2005 qui a coûté 570 millions de dollars en termes de financement, alors que des pertes de récoltes et de pâturages étaient considérables. Les pays de la région ont dû également traiter 13 millions d'hectares avec des pesticides avec des effets néfastes sur l'environnement. «C'est pourquoi notre réunion (d'aujourd'hui) est une étape essentielle dans la stratégie de lutte puisque les pays membres vont prendre des décisions sur les mesures à prendre afin de pérenniser la lutte préventive contre ce phénomène, dont la mise en place d'un cadre général pour la maîtrise et le financement de la lutte durable », a-t-il préconisé. Présent à cette rencontre, le représentant régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, Abdessalam Ould Ahmed, a considéré que ce mécanisme innovant de financement permettra aux pays de la région de réagir à une situation acridienne avant d'atteindre une situation critique. «Il est souvent difficile de mobiliser des fonds auprès des partenaires, alors que le temps est compté. Cette situation est la cause majeure des crises qui surviennent par la suite», a-t-il observé. Il est à noter que la région occidentale fait face à de nouveaux défis telle l'insécurité qui règne dans le Sahel, notamment au Mali, créant des «zones d'ombre» où les équipes de lutte ne peuvent pas avoir des informations sur la résurgence de ce fléau.