L'aviculture dans la wilaya de Annaba fait face à d'innombrables contraintes malgré les investissements injectés dans la filière avicole qui notamment accuse un déficit de plus de 50% compte tenu de la demande. Le poulet ou la viande blanche qui notamment était le produit alimentaire le plus accessible aux petites bourses a depuis les derniers mois subi une flambée de prix jamais connue auparavant. Les quantités qui sont actuellement mises en vente sur le marché local dans les wilayas de l'Est algérien sont très insuffisantes pour les citoyens de la région de Annaba et ses environs. La Nouvelle République a constaté dans plusieurs lieux de vente ainsi que sur les marchés de la wilaya l'insuffisance de cette viande blanche dont le prix a grimpé rapidement ces derniers temps. Il est actuellement écoulé à 400 DA le kg soit le double du prix pratiqué il y a quelques mois alors que celui de la dinde a atteint les 900 DA, voire 1 000 DA. Des abattoirs clandestins font écouler du volaille impropre à la consommation dans de nombreuses régions avoisinantes. Le cas de la saisie d'une quantité de 2,5 quintaux de viande blanche impropre à la consommation ces dernières 24 heures à M'sila par les services de police des daïras de Sidi Aïssa et Aïn El-Hadjel dans deux abattoirs clandestins de volailles. C'est en agissant sur informations que les éléments de la Sûreté de daïras de Sidi-Aïssa et d'Aïn El-Hadjel ont opéré une descente dans les domiciles de citoyens ciblés par leur enquête, et qui ont converti les garages de leur demeure en abattoirs clandestins de volailles. La perquisition a permis la saisie de 2,5 quintaux de viande prêtes à être commercialisées dans les marchés de la ville et l'insuffisance d'abattoirs à M'sila est à l'origine de la prolifération de l'abattage illicite du bétail et du volaille qui prend de l'ampleur dans cette région, a-t-on appris. Or, la wilaya d'Annaba reste une région importatrice contrairement à d'autres wilayas limitrophes comme El-Taref, Constantine, Guelma qui sont encore producteurs et principalement des fournisseurs de viandes blanches, a-t-on indiqué auprès de quelques petits éleveurs. Cette wilaya souffre du manque d'espaces d'exploitation et du manque d'éleveurs dans l'aviculture, selon les services agricoles soulignant que les 62 exploitations d'élevage du poulet existantes dans les régions d'El-Hadjar, Sidi Salem et Tréat situées à l'Est du pays avaient produit en 2014 un nombre de 292 500 sujets, comparativement au dynamisme de la wilaya de Béjaïa qui est faut-il le dire placée parmi les trois régions du pays en matière de production de viande blanche et d'œufs. Sa production estimée à plus de 15 000 tonnes de viande et 3 millions d'œufs par année est destinée aux abattoirs de nombreuses villes de l'Est notamment ceux des wilayas de Sétif, Bouira, Alger, Bordj Bou-Arréridj et M'Sila. L'association des aviculteurs de cette région affirment que dans les 1 600 bâtiments d'élevage, seuls 74 poulaillers sont déclarés officiellement et la majorité qui reste dispose d'une grande capacité de production avicole estimée à 90% dans la wilaya tout en répondant aux normes sanitaires. Concernant la wilaya de Annaba et sur le plan de ses besoins en matière de poulet de chair, des estimations font état de 119 100 quintaux dont 38 592 quintaux seulement sont produits dans cette région, soit un déficit énorme enregistré en la matière couvert par des opérations d'importations auprès des éleveurs des autres wilayas, révèle-t-on. Pendant l'année 2013, l'Algérie avait importé 3 millions de tonnes de maïs et 900 tonnes de Soja étant les principales matières premières des aliments de volaille pour une facture de 1,4 milliard de dollars, indique L'Office national de l'aliment de bétail. Afin d'obtenir une bonne production il est nécessaire de réduire au maximum le gaspillage des aliments, l'éleveur utilise 2,2 kg d'aliments pour produire un kg de poulet et le taux de mortalité des poulets se situe entre 20 % en Algérie contre 5 % dans les autres pays. Flambée des prix de vente dans les marchés Cette flambée des prix du poulet est expliquée par certains aviculteurs et surtout par des commerçants qui imputent cette situation aux conditions climatiques caractérisées par la forte chaleur qui a sévi durant ces derniers mois de même que la hausse des aliments de base de l'élevage, indique-t-on. On souligne à ce sujet que le Comité national interprofessionnel avait informé le ministère de l'Agriculture sur les contraintes que rencontre la filière en question notamment faire une mise à niveau des équipements agricoles et l'encouragement d'une production suffisante du maïs local. Pour leur part les nombreux éleveurs et importateurs évoquent une régularisation du marché qui est frappé par une grande anarchie. Devant cet état de fait le gouvernement a décidé d'exonérer les droits de douanes et de la TVA à cause de la flambée des prix du pais et du soja sur le marché international pour assurer un approvisionnement durable au profit des éleveurs. Un commerçant a évoqué la forte demande du consommateur surtout dans les périodes de fêtes de mariage. «C'est la période des mariages et le poulet est vraiment trop demandé pour ces fêtes ! Donc c'est bien normal de faire un gain rapide», a-t-il déclaré. Bref, l'Etat est appelé à mettre fin aux agissements des spéculateurs en appliquant des sanctions vraiment fermes contre ceux qui font grimper les prix de vente.