L'aviculture dans la wilaya de Annaba ne cesse de connaître d'innombrables contraintes malgré les investissements injectés dans la filière qui accuse un déficit de plus de 50% compte tenu de la demande. Le poulet qui était la viande la plus accessible aux petites bourses a depuis le mois de Ramadhan subi une flambée des prix jamais connue auparavant. Il est actuellement écoulé à 400 DA le kilogramme, soit le double du prix pratiqué il y a quelques mois alors que celui de la dinde a atteint les 900 DA. La wilaya de Annaba reste une région importatrice contrairement à d'autres wilayas limitrophes comme El Tarf, Constantine, Guelma qui sont encore productrices et principalement des fournisseurs de viandes blanches, a-t-on indiqué auprès de quelques petits éleveurs. Cette wilaya souffre du manque d'espaces d'exploitation et du manque d'aviculteurs. Les services agricoles soulignent que les 62 exploitations d'élevage du poulet existantes dans les régions d'El Hadjar, Sidi Salem et Tréat, situées à l'est, avaient produit en 2012, 292 500 poulets. Comparativement au dynamisme de la wilaya de Béjaïa qui est, faut-il le dire, placée parmi les trois premières wilayas du pays en matière de production de viande blanches et d'œufs. Sa production, estimée à plus de 15 000 tonnes de viandes et 3 millions d'œufs par année, est destinée aux abattoirs de nombreuses villes de l'Est, notamment ceux des wilayas de Sétif, Bouira, Alger, Bordj Bou-Arréridj et M'sila. L'association des aviculteurs de cette région affirme que dans les 1 600 bâtiments d'élevage, seuls 74 poulaillers sont déclarés officiellement et la majorité qui reste dispose d'une grande capacité de production avicole estimée à 90 % dans la wilaya tout en répondant aux normes sanitaires. Concernant la wilaya de Annaba et sur le plan de ses besoins en matière de poulet de chair, des estimations font état de 119 100 q dont 38 592 q seulement sont produits dans cette région. Soit un déficit énorme enregistré en la matière couvert par des opérations d'importation auprès des éleveurs des autres wilayas, révèle-t-on. Pendant l'année 2012 , l'Algérie avait importé 3 millions de tonnes de maïs et 900 tonnes de soja étant les principales matières premières des aliments de volaille pour une facture de 1,4 milliard de dollars, indique l'ONAB (Office national de l'aliment de bétail). Afin d'obtenir une bonne production, il est nécessaire de réduire au maximum le gaspillage des aliments. L'éleveur utilise 2,2 kg d'aliments pour produire un kilogramme de poulet et le taux de mortalité des poulets se situe entre 20% en Algérie contre 5% dans les autres pays. Flambée des prix de vente dans les marchés Cette flambée des prix du poulet est expliquée par certains aviculteurs et surtout par des commerçants qui imputent cette situation aux conditions climatiques caractérisées par la forte chaleur qui a sévi durant ces derniers mois de même que la hausse des aliments de base de l'élevage, indique-t-on. L'on souligne à ce sujet que le comité national interprofessionnel avait informé le ministère de l'Agriculture sur les contraintes que rencontre la filière en question notamment faire une mise à niveau des équipements agricoles et l'encouragement d'une production suffisante du maïs local. Pour leur part, les nombreux éleveurs et importateurs évoquent une régulation du marché qui est frappé par une grande anarchie. Devant cet état de fait, le gouvernement a décidé d'exonérer les droits de douanes et de la TVA à cause de la flambée des prix du maïs et du soja sur le marché international pour assurer un approvisionnement durable au profit des éleveurs. Un commerçant a évoqué la forte demande surtout dans les périodes de fêtes de mariage. «C'est la période des mariages et le poulet est vraiment trop demandé pour ces fêtes, donc c'est bien normal de faire un gain rapide», a-t-il déclaré. Bref, l'Etat est appelé à mettre fin aux agissements des spéculateurs en appliquant des sanctions vraiment fermes contre ceux qui font grimper les prix de vente .