Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a déclaré, hier à Alger qu'«il est temps pour que l'Afrique s'impose sur le marché international comme un groupe fort qu'on ne peut dépasser sur le plan politique et économique». En marge de l'ouverture du forum africain sur l'investissement, hier au Centre international des Congrès à Club des pins, le Premier ministre a souligné la nécessité de développer l'investissement en Afrique, «un continent qui a beaucoup de potentialités dans différents secteurs». En outre, il a affirmé que pour lutter contre la pauvreté, le terrorisme, l'immigration clandestine, fléaux desquels souffre énormément l'Afrique, il faut que cette dernière entreprenne un chemin en prenant en compte ses capacités humaines, matérielles et stratégiques. «Cette mission doit se faire sans compter sur les organisations internationales», a-t-il insisté. Au sujet de ce forum, Abdelmalek Sellal a expliqué que cette «rencontre d'investisseurs et d'hommes d'affaires est une opportunité pour créer la richesse au bénéfice des africains». En outre, il a ajouté que «ce forum est un opportunité de dialogue». De ce fait, il a estimé que le dialogue est urgent du moment que «nos échanges inter-africaines ne se sont pas développées durant la dernière décennie». Dans ce sens, il a rappelé les efforts consentis par l'Algérie pour créer un terrain fructueux pour l'investissement et la coopération. Il faut savoir que pas moins de 1.000 participants représentant plus de 40 pays africains dont près de 800 hommes d'affaires ont été présents au Forum africain d'investissement et d'affaires débuté hier et qui se déroulera jusqu'à demain, 5 décembre à Alger. De hauts responsables d'institutions financières internationales, comme la Banque Mondiale, la BAD (Banque africaine de développement), la BADEA (Banque arabe pour le développement de l'Afrique), la BID (Banque Islamique de Développement) et de plusieurs institutions africaines ont été présents. L'objectif de ce forum est de remédier au déphasage entre l'action politique soutenue de l'Algérie en matière de règlement des conflits (en Afrique) et les faibles relations commerciales et économiques avec les pays du continent. Les échanges inter-africains n'excèdent pas aujourd'hui le taux de 10% des échanges commerciaux globaux du continent contre plus de 80% pour les échanges inter-européens et 60% en Asie. Outre l'intensification des échanges commerciaux avec les pays africains, l'Algérie veut développer un partenariat industriel avec ces pays dont beaucoup ont réalisé d'énormes progrès dans le domaine des nouvelles technologies, de l'énergie et d'industrie minière notamment, selon lui. A travers l'organisation, en marge du forum, d'une grande exposition de la production nationale sur plus de 7.000 m2, l'opportunité sera donnée aux opérateurs algériens de faire connaître leurs produits à leurs homologues africains en vue de conclure d'éventuels marchés ou même des partenariats. Six panels qui traiteront de six thématiques sont au menu de la rencontre dont le premier, au lieu, hier à l'ouverture du forum, qui s'est articulé sur les visions économiques stratégiques des pays africains. La journée d'aujourd'hui verra l'organisation de quatre panels respectivement sur l'énergie, le financement des investissements, les infrastructures et les TIC et l'agriculture et l'agroalimentaire. En plus, des rencontre B to B et une trentaine de workshops et d'ateliers sont programmés aujourd'hui et demain et se pencheront sur l'étude de plusieurs thématiques dont le projet de la zone continentale africaine de libre-échange. Sur le plan financier, le forum a été financé uniquement par le sponsoring des entreprises publiques et privées algériennes ainsi que par les contributions d'institutions financières régionales comme la BAD, la BID et la BADEA. Pour rappel, ce forum est organisé par un comité composé de représentants du Premier ministère et des ministères respectivement des Affaires étrangères, de l'Industrie et du Commerce ainsi que du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Ce comité a défini cinq secteurs prioritaires pour une nouvelle dynamique économique entre l'Algérie et l'Afrique que sont l'agriculture, l'énergie, le numérique, les infrastructures, et le capital humain.