Les économistes, les pays producteurs, autrement, consommateurs, les majors pétroliers ou les banquiers ont tous les projecteurs orientés vers ce qui va se décider à Vienne. Elargir le consensus aux pays non membres de l'Opep, pour booster le marché pétrolier par une limitation des offres est une politique indispensable pour augmenter les recettes des producteurs d'or noir. La rencontre de Vienne de ces 28 et 29 novembre et ce 10 décembre est primordiale, car les pays Opep et non-Opep ne se sont pas entendus sur une stratégie consensuelle, pour défendre leurs richesses depuis 2002. Ces rendez-vous qu'on peut qualifier d'historiques auxquelles prend part l'Algérie, qui est représentée par son ministre de l'Energie Noureddine Bouterfa, a pour «objectif principal de rallier le plus grand nombre de pays non Opep à l'accord portant réduction de la production Opep de 1,2 million de barils par jour, en la ramenant à un plafond de 32,5 millions par jour (mbj), pour six mois à compter du 1er janvier 2017. L'accord des 13 pays membres de l'Opep, qui vient en application de l'accord d'Alger de septembre dernier, est assujetti à une réduction de 600 000 barils par jour de la part des principaux producteurs non membres de l'organisation, dont la Russie qui s'est d'ores et déjà engagée à réduire sa production de 300 000 barils/jour. Lors de cette prochaine réunion à laquelle une quinzaine de pays hors-Opep ont été invités, à leur tête la Russie gros producteur de brut, il s'agira donc d'examiner les modalités et les questions techniques relatives au partage des 300 000 autres barils/jour à réduire par les non Opep d'après ce qu'écrit une dépêche de l'APS à partir de Vienne. La même dépêche précise que : «Suite aux recommandations du Comité technique de haut niveau de l'Accord d'Alger, mis en place en septembre dernier, la Conférence de l'Opep a convenu d'institutionnaliser un cadre de coopération entre l'Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep sur une base régulière et durable. La conférence de l'Opep de novembre dernier a également décidé de créer un Comité de suivi de haut niveau composé de ministres de l'Energie de l'Algérie, du Koweït et du Venezuela pour suivre la mise en œuvre de cet accord 5 milliards de dollars seront empochés chaque mois par l'Opep. The Financial Times, le quotidien britannique des affaires écrit que «l'accord conclu le 30 novembre dernier par l'Opep, inhérent à la réduction de la production, va générer une recette supplémentaire mensuelle de l'ordre de 5 milliards de dollars pour les 13 pays membres de l'organisation. Le renchérissement de 15% des prix du pétrole depuis l'accord de Vienne de l'Opep, représente une rente impressionnante de ce qui semble pourtant être une baisse légère de la production», écrit le quotidien, soulignant que la référence, Brent, a connu une augmentation de 15% pour la livraison de l'année 2017, et qu'il est prévu que les contrats pour 2018 connaîtront une hausse de 10%, mais qu'au delà, elle risque d'être seulement de 6%. Il est toutefois relevé qu'historiquement, les prévisions n'ont jamais été vraiment exactes quand il s'agit des prix du pétrole. La précipitation «des producteurs à vendre avec des prix actuels de la production de 2017 est considérée d'une part, comme une bonne gestion des risques», mais d'autre part, comme un indice de la non confiance «en une reprise» des prix, et un geste susceptible de plaire aux banquiers des producteurs, mais pas aux actionnaires. Les entreprises qui vendent du Brent pour décembre 2017, le font à environ 56 dollars le baril.