L'accord d'Alger continue de faire le consensus autour de lui en réunissant aujourd'hui à Vienne pays membres et non membres de l'Opep. Cette rencontre, la première entre les pays de l'Opep et non-Opep depuis 2002, à laquelle prendra part le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa, a pour objectif principal de rallier le plus grand nombre possible de pays hors-Opep à l'accord portant réduction de la production Opep de 1,2 million de barils par jour (mbj) en la ramenant à un plafond de 32,5 mbj pour six mois à compter du 1er janvier 2017. L'accord des13 pays membres de l'Opep, qui vient en application de l'accord d'Alger de septembre dernier, est assujetti à une réduction de 600 000 barils par jour de la part des principaux producteurs non membres de l'organisation, dont la Russie qui s'est d'ores et déjà engagée à réduire sa production de 300 000 barils/jour. Lors de cette prochaine réunion à laquelle une quinzaine de pays hors-Opep ont été invités, à leur tête la Russie, gros producteur de brut, il s'agira donc d'examiner les modalités et les questions techniques relatives au partage des 300 000 autres barils/jour à réduire par les non-Opep. En effet, suite aux recommandations du comité technique de haut niveau de l'accord d'Alger, mis en place en septembre dernier, la Conférence de l'Opep a convenu d'institutionnaliser un cadre de coopération entre l'Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep sur une base régulière et durable. A l'approche de la réunion Opep-non Opep, le ministre russe de l'Energie Alexander Novak a assuré que les compagnies pétrolières russes soutenaient les propositions du ministère russe de l'Energie sur la limitation du niveau de production pétrolière. «Tous les détails seront annoncés lors de la réunion à Vienne le 10 décembre», a-t-il avancé. De son côté, le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, a indiqué que l'Opep et la Russie se sont déjà entendues sur une formule de plafonnement de la production pétrolière mutuellement acceptée pour six mois. Le ministre émirati de l'Energie, Suhail Al Mazroui, dont le pays devra réduire sa production de 139 000 b/j dans le cadre de l'accord de l'Opep, a exprimé quant à lui son optimisme d'obtenir des engagements des producteurs non-membres d'adhérer à la démarche de l'organisation en diminuant leur production. Pour rappel, à l'issue de la réunion ministérielle du 30 novembre, le président de l'Opep, Mohamed Saleh Al Sada (Qatar), a salué le travail accompli par le Comité de haut niveau, relevant que le rôle de l'Algérie a permis de dégager un consensus entre les pays membres sur la base d'une proposition présentée par Alger pour mettre en œuvre une nouvelle fourchette de production ciblée. La conférence de l'Opep de novembre dernier a également décidé de créer un comité de suivi de haut niveau composé de ministres de l'Energie de l'Algérie, du Koweït et du Venezuela pour suivre la mise en œuvre de cet accord. Le pétrole remonte Au terme d'une semaine qui a vu les prix se stabiliser après leur hausse record liée à l'accord sur la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les prix du pétrole montaient hier en cours d'échanges européens. Vers la fin de la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 54,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de janvier gagnait 42 cents à 51,26 dollars. Les cours de l'or noir renouaient avec les niveaux atteints lundi matin après avoir oscillé durant la semaine, alors que les marchés sont sous l'effet de l'annonce de l'Opep sur un accord de limitation de sa production de 1,2 million de barils par jour (mbj) en la ramenant à un plafond de 32,5 mbj pour six mois à compter du 1er janvier 2017. «L'Opep a fixé des objectifs de limitation pour chacun de ses membres, c'est ce qui fait la force de l'accord et a été positif pour les marchés», ont précisé les analystes de DNB Markets. Les analystes se tournaient désormais vers une nouvelle réunion, cette fois-ci avec des pays producteurs qui ne font pas partie de l'Opep, et qui se tiendra aujourd'hui à Vienne.