Le domaine de la communication en Algérie a connu au cours de l'année 2016 une relance de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), avec l'installation de son président et de la totalité de ses membres, pour assumer son rôle de régulateur du champ audiovisuel algérien. Ouvert depuis deux ans à la concurrence, par un texte de loi, en réponse à une forte attente sociale et professionnelle, le secteur de l'audiovisuel en Algérie reste toutefois, en dépit de toutes les mesures de régulation, marqué par «une certaine anarchie sur le terrain», s'accordent à dire responsables et professionnels du secteur. Cette «anarchie» avait poussé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à dire qu'il regrettait que «certains vecteurs audiovisuels versent plus dans la publicité mensongère, la violation de la vie privée, l'atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et plus grave encore, des attaques contre la cohésion de la société algérienne avec des appels à la haine, au régionalisme et à la Fitna». Il avait ajouté, à ce propos, que «toutes les télévisions qui se conformeront au cahier des charges, seront agréées, en tant que chaînes algériennes, bénéficiant de toutes les mesures de soutien et d'encouragement prévues par la loi», avisant que celles qui «y dérogeront se verront interdire l'activité en Algérie». Justement, le décret exécutif, portant cahier des charges générales, fixant les règles imposables, à tout service audiovisuel, avait été publié au Journal-Officiel, en septembre dernier, pour mettre fin à cette «anarchie», créée par la floraison de plus d'une quarantaine de chaînes TV, dont seulement cinq activent légalement, à travers des bureaux agréés en Algérie. En matière de contrôle, l'ARAV doit, entre autres, veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support, et s'assurer du respect des quotas minimums réservés à la production audiovisuelle nationale et à l'expression en langues nationales. Elle doit également exercer un contrôle par «tout moyen approprié», sur l'objet, le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires. Par ailleurs, les médias audiovisuels sont tenus au respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation, des autres références religieuses et des autres croyances et religions, du droit à l'intimité du citoyen, ainsi que la protection de la famille et des catégories de personnes vulnérables. Ils sont tenus également au respect des valeurs nationales et des symboles de l'Etat, au respect des exigences de l'unité nationale, de la sécurité et de la défense nationales, de l'ordre public ainsi que des intérêts économiques et diplomatiques de la nation. Concrètement, l'ARAV a observé à la fin novembre que le paysage audiovisuel, dans le domaine religieux, donnait à voir des «dérives obscurantistes, à entendre des discours dont la violence incite à l'instabilité, à la discorde et à la fracture sociale, ce qui représente un réel danger pour notre pays».