Lors de sa récente visite à Alger et suite à ses entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Fayez El-Serraj, a réitéré son appel à toutes les parties concernées à «se mettre autour de la table du dialogue pour régler nos problèmes par nous-mêmes, loin de toute ingérence étrangère». Un objectif, a-t-il précisé, qui «ne peut être atteint que si nous mettons de côté nos différends actuels, et tentons d'ouvrir une nouvelle page pour l'édification de notre patrie, et la réalisation de sa sécurité et de sa stabilité». «Mettre de côté les différends» demeure, notamment, cette complexe équation à double variables, tant sur les plans sécuritaire que politique et qu'il faudrait résoudre en dehors de toute ingérence étrangère. Sur le plan sécuritaire, comme on pouvait l'entrevoir au début 2016, la greffe de Daech n'a pas réussi à prendre en Libye. «L'Etat islamique» a été chassé de sa ville-base de Syrte par la milice de Misrata, après quatre mois de durs combats durant lesquels elle a subi des pertes importantes qui l'ont affaibli. Le Général Khalifa Haftar en a profité pour s'emparer, presque sans combattre du croissant pétrolier libyen, lui permettant avec son allié, la milice de Zintan, de contrôler désormais toute la production pétrolière et gazière libyenne qui a été relancée. Cette victoire a conduit le Conseil municipal de Misrata à donner des gages au général Khalifa Haftar. Sur le plan politique, ces actions, qui sont probablement l'amorce d'un ralliement de Misrata au général Haftar, fragilisent le Conseil de Présidence issu de l'accord de Tunis de décembre 2014 et qui est présidé par Fayez El-Serraj, dont les misratis étaient le principal soutien. Face à cette situation, le Général Haftar, qui tient dans ses mains l'avenir du pays, serait-il prêt à accepter un compromis avec le Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye ?