La presse chinoise a fustigé, le 13 janvier, l'idée émise par le secrétaire d'Etat américain nommé par Trump d'interdire l'accès à certains îlots contrôlés par Pékin. Pour le sinologue Jean-Pierre Cabestan, la Chine veut « créer un nouveau rapport de force». La presse officielle chinoise a fustigé, vendredi 13 janvier, le secrétaire d'Etat américain nommé par Donald Trump, Rex Tillerson, pour avoir émis l'idée d'interdire à Pékin l'accès d'îlots qu'il contrôle en mer de Chine méridionale. Le journal Global Times a jugé l'idée «insensée» sauf à vouloir une «guerre à grande échelle» entre les Etats-Unis et la Chine, tandis que le quotidien China Daily envisage une «confrontation dévastatrice» si la mesure devait être mise en œuvre par l'administration Trump, qui entre en fonction le 20 janvier. «Nous allons devoir envoyer un signal clair à la Chine, pour lui signifier que les constructions sur les îles [contestées] doivent cesser, et que [son] accès à ces îles ne sera plus permis», avait lancé M. Tillerson la veille, lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, qui doit valider sa nomination. Le tir de barrage de la presse officielle chinoise, autant que l'hypothèse inédite d'un blocus formulée par Rex Tillerson, témoignent de la tension territoriale et stratégique qui prévaut aujourd'hui dans les mers de Chine. Décryptage avec le sinologue Jean-Pierre Cabestan, directeur du département de sciences politiques de l'université baptiste de Hongkong, et auteur de La politique internationale de la Chine. Entre intégration et volonté de puissance (Presses de Sciences Po, 2015).