A l'instar des autres régions du pays, les Témouchentois ont célébré avec joie et fierté le début de l'année amazigh 2967. C'est une tradition héritée de pères en fils depuis des siècles même si les habitants de cette région ignorent sa valeur historique et sa portée culturelle. Ainsi et comme le veut la tradition, les commerçants ont annoncé les couleurs en exposant tous les fruits secs et de la saison sur les étalages. Certes, les prix étaient très chers mais ceci n'a pas empêché les familles selon leurs moyens financiers de régaler leurs enfants et réchauffer les foyers en ces nuits hivernales. Les plats chauds de cherchem, faits à base du blé, de légumes secs et de viande blanche notamment de la volaille ont garni les tables. Pour sa part, le complexe culturel de la wilaya d'Aïn Témouchent a abrité une manifestation culturelle organisée à l'occasion par le secteur de la culture en collaboration avec la maison de l'artisanat et des métiers. En effet, l'association de wilaya de l'art culturel et artisanal d'Aïn Témouchent a été au rendez-vous. Elle a ouvert plusieurs stands de produits artisanaux : bijouterie traditionnelle, macramé, poterie, vannerie, ustensiles de cuisine, gâteaux traditionnels, habits...etc Une soirée artistique et musicale a été également, concoctée et à laquelle ont assisté les autorités de la wilaya, les élus et un public nombreux. Des troupes folkloriques ont animé dans une excellente ambiance conviviale ce moment. Au cœur de la ville, les galeries du centre artisanal ont aussi été ouvertes au public qui a découvert les produits artisanaux confectionnés par les mains des jeunes artisans de la wilaya dans diverses spécialités et arts. Selon la présidente de cette association, Mme Bouakline Z. : « Nous avons participé aux deux manifestations pour célébrer cet événement culturel et historique de notre pays. Ces produits exposés montrent la richesse de notre patrimoine culturel et artisanal qui mérite d'être revalorisé à des fins économiques, sociales et touristiques. Nous demandons une aide de la part des pouvoirs publics pour la préservation de ce savoir-faire pour susciter l'encouragement des jeunes et les amener à la pratique ». Cependant le grand absent était le secteur de la Culture. En principe, des professeurs spécialistes en la matière auraient dû donner des conférences dans les établissements scolaires, en rapport avec le thème de la célébration de l'année amazighe sachant que la région témouchentoise était notoirement peuplée par les berbères avant l'arrivée des tribus arabes musulmanes. Siga était, en effet, la capitale du roi numide Syphax. Ain Temouchent est un substantif d'origine berbère composé de deux mots : « Tim » qui signifie en tamazight zénète source d'eau et « Ouchent », femelle du chacal. La tradition orale raconte qu'il y avait une source d'eau importante dans cette région où une femelle du chacal et ses petits venaient fréquemment s'abreuver. Des excursions guidées devraient être organisées vers les vestiges de l'ancienne Numidie occidentale dans la commune d'Oulhaça où les élèves découvriront une partie de l'histoire de leur wilaya en particulier et de l'Algérie en général. Dans le même contexte, les imams devraient également prêcher pour sensibiliser les citoyens à l'attachement à leurs constantes et valeurs nationales et contrecarrer les idéologies pénétrantes de l'extérieur qui sèment la fitna religieuse, la haine et la division entre les enfants de cette chère Algérie.