Les présidents des autorités intérimaires dans le Nord du Mali, prévues par l'Accord de paix et de réconciliation, signé en 2015, ont été désignés et leur installation débutera samedi à Kidal, a indiqué vendredi le ministère malien de l'Administration territoriale. «Sur proposition du gouvernement du Mali, Hassan Ag Fagaga de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) a été désigné président des autorités intérimaires dans la région de Kidal» (nord-est), précise un communiqué du ministère. Selon le communiqué, M. Ag Fagaga sera installé samedi par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation Mohamed Ag Erlaf. La présidence de Gao est revenue à Djibrilla Maïga, de la plate-forme et celle de Tombouctou (nord-ouest) sera entre les mains de Boubacar Ould Hamadi (de la CMA), tandis que celle de la région de Taoudénir est confiée au gouvernement qui a retenu Hamoudi Sidi Ahmed Aggada. Pour la région de Ménaka (nord-est), la présidence est confiée à Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA). Les différents présidents seront installés samedi et la semaine suivante. En vertu de l'accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les autorités intérimaires devront gérer ces cinq régions, en attendant l'élection par la population d'Assemblées dotées de pouvoirs importants. Leur mission sera notamment de préparer ces élections et de favoriser le retour des déplacés. «Le processus de l'application de l'accord issu des pourparlers d'Alger est désormais sur la bonne voie. Après plusieurs mois de tractations autour de l'installation des autorités intérimaires, la liste des présidents tant attendue est enfin connu», a écrit la presse malienne. Le ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré avait soutenu lors de sa récente visite à Alger (13 février), qu'il y avait des «avancées» sur le terrain depuis la signature de l'Accord de paix et de la Réconciliation au Mali en 2015, saluant l'Algérie pour son soutien diplomatique et sécuritaire. «Depuis deux ans, l'Accord a eu des avancées mais il y a eu un certain nombre de blocages, et c'est pourquoi, le ministre (Lamamra) s'est rendu à Bamako (vendredi dernier) pour essayer de faire bouger les lignes», avait-il déclaré à la presse au terme de son entretien avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Il avait indiqué avoir «bon espoir» que les résultats auxquels «nous avons abouti nous permettront de faire encore des avancées significatives, notamment dans la mise en place des autorités intérimaires, pour la reprise des patrouilles conjointes, dans le cadre du mécanisme opérationnel conjoint». L'accord de paix et de réconciliation au Mali, signé dans une première étape en mai 2015, et dans une deuxième phase en juin de la même année, par toutes les parties maliennes à Bamako, avait été obtenu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014 sous la conduite d'une médiation internationale, dont l'Algérie a été le chef de file.