Les présidents des autorités intérimaires dans le nord du Mali, prévues par l'accord de paix de 2015, ont été désignés et leur installation débutera aujourd'hui à Kidal, bastion de l'ex-rébellion, a-t-on appris hier auprès du ministère malien de l'Administration territoriale. Les signataires de l'accord de paix au Mali ont établi le 10 février un nouveau calendrier prévoyant la mise en place avant la fin du mois de deux dispositions importantes de cet accord, aux échéances constamment repoussées : les "patrouilles mixtes" et les autorités intérimaires dans les cinq régions administratives du Nord. "Sur proposition du gouvernement malien, Hassan Ag Fagaga de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) a été nommé président des autorités intérimaires dans la région de Kidal" (nord-est), selon un communiqué du ministère. M. Ag Fagaga, colonel et ex-déserteur de l'armée régulière, sera installé ce matin par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a-t-on appris auprès du ministère. À Gao, c'est Djibrila Maïga, de la coalition des groupes armés progouvernementaux, qui a été désigné président, alors qu'à Tombouctou (nord-ouest), c'est "Boubacar Ould Hamadi de la CMA qui a été choisi", selon le communiqué. Dans les régions administratives récemment créées de Ménaka (nord-est) et de Taoudénit, ce sont respectivement Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu d'une scission d'un groupe de la CMA), et Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, retenu par le gouvernement, qui doivent en prendre les rênes. La nomination de ce dernier, homme d'affaires résidant à Bamako, a néanmoins été contestée par la branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) au sein de l'ex-rébellion, ainsi que par des associations et chefs de tribu de la région de Tombouctou. "Le MAA rejette catégoriquement toute tentative d'imposer un président au collège transitoire" de la région de Taoudénit, selon un communiqué de ce groupe. En vertu de l'accord de paix signé en mai-juin 2015, les autorités intérimaires devront gérer ces cinq régions, en attendant l'élection par la population d'assemblées dotées de pouvoirs importants. Leur mission sera de préparer ces élections et de favoriser le retour des déplacés. R. I./Agences