Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a souligné, jeudi à Alger, que l' «option démocratique de l'Algérie est un choix stratégique dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Lors d'une audience accordée à une délégation américaine de hauts fonctionnaires et d'officiers supérieurs des différents corps d'armée, qui effectue une visite en Algérie, Messahel a indiqué que l'«option démocratique de l'Algérie est un choix stratégique dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, porté par cette même vision qui ambitionne la lutte contre la radicalisation et le discours radical». Abdelkader Messahel a, en outre, rappelé que «la consolidation des principes démocratiques repose sur une approche prônée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue d'ancrer durablement dans les pratiques des institutions la primauté du droit et des valeurs démocratiques». Selon le ministre, l'antidote au discours radical et à l'exclusion prend tout son sens dans l'affermissement des assises institutionnelles de la démocratie. Une expérience, poursuit Messahel, que l'Algérie est prête à partager avec d'autres pays, comme elle l'a fait contre la radicalisation. Pour rappel, la réunion ministérielle de concertation Algérie, Tunisie, Egypte sur la situation en Libye qui s'est tenue la semaine dernière à Tunis s'est concrétisée par un appel urgent sur fond de mobilisation des pays voisins pour surmonter les obstacles entravant le dialogue interlibyen en vue d'un règlement politique et global de la crise libyenne. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est entretenu avec les ministres tunisien et égyptien des Affaires étrangères, respectivement Khemaies Jihnaoui et Samah Choukri. Les trois parties sont appelées à définir le rôle de chaque pays dans le rapprochement de points de vue entre les parties libyennes, de converger leurs approches respectives afin de faire avancer le processus actuel devant conduire à la consolidation de l'accord politique et garantissant, par là même, le succès du sommet sur la Libye prévu à Alger. C'est dans ce cadre que le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, s'est dit disposé à recevoir les différents antagonistes libyens n'écartant pas la possibilité d'une éventuelle visite du maréchal Hafter en Tunisie pour tenter de débloquer la situation en Libye. «La Tunisie reste sur sa position rejetant toute intervention militaire en Libye», a affirmé Essebsi, assurant que «la solution politique demeure le meilleur moyen de prévenir d'éventuelles complications voire une longue guerre civile». La réunion ministérielle de concertation Algérie-Tunisie-Egypte s'articule, selon la partie tunisienne, autour de quatre principaux axes : «amener les Libyens toutes sensibilités politiques confondues au dialogue, rejeter toute solution militaire (...) en Libye et inviter les protagonistes libyens à aplanir les litiges». Il s'agit aussi, a expliqué le chef de la diplomatie tunisienne, Khémaies Jhinaoui, «de continuer à soutenir une solution politique dans ce pays chapeautée par les Nations unies». De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Samah Choukri, a souligné l'importance d'une concertation tripartite. Cette initiative, qui a été lancée à l'occasion de la visite effectuée mi-décembre dernier par le président tunisien en Algérie et sa rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été appuyée par de nombreux pays, tels que l'Allemagne, l'Italie, et les Etats-Unis, ainsi que les Nations unies et l'Union européenne. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a d'ailleurs félicité l'initiative des pays voisins de la Libye, affirmant sa disposition à contribuer à la faire réussir. L'Algérie a entrepris, à la demande des parties libyennes, des efforts intenses pour aider à ce rapprochement et à trouver des solutions aux différends qui les opposent.