L'attentat avorté par les forces de sécurité n'a pas laissé indifférents les citoyens, non seulement à Constantine, mais à travers les quatre coins du pays. A travers les réseaux sociaux, les Algériens ont exprimé leur solidarité avec les forces de sécurité, les qualifiant de «héros», et de «Colonne vertébrale» du pays. Nos interlocuteurs n'ont pas manqué d'appeler les politiciens à aider les services de sécurité à éradiquer définitivement le terrorisme. «Le terrorisme islamiste menace toujours l'intégrité et la sécurité du pays». «Il est temps pour que les politiciens de comprendre que le terrorisme ne pourrait pas être éliminé uniquement par le biais du tout-sécuritaire. Seule l'éradication des facteurs à l'origine de ce fléau, permettrait de mettre fin définitivement à ce cancer», ont-ils indiqué. Les personnes avec qui nous avons évoqué le sujet du terrorisme ont indiqué que les pays occidentaux se sont mis à l'abri de ce fléau, il y a des centaines années. Ce n'est pas le cas des pays du tiers-monde qui continuent à manger leur pain noir et ne savent pas comment se débarrasser de cette calamité. Personne ne doit nier que le terrorisme islamiste a été importé pour la première fois en Algérie par les premiers «djihadistes» algériens, lors de leur retour au pays après la fin de la guerre opposant lesdits «moudjahidine» au régime communiste afghan contre l'armée russe, ont-ils expliqué. Nos interlocuteurs ont ajouté que cet état de fait a coïncidé avec l'ouverture du champ politique en Algérie que malheureusement a été «empoisonné» par l'octroi d'agréments à des mouvements, instrumentalisant l'islam à des fins politiques et ce en contradiction avec les lois de la République, notamment la Constitution algérienne. Les intervenants ont indiqué que ces mouvements ont assuré la couverture politique aux groupes armés, qui après l'arrêt du processus électoral en 1991 avaient déclaré la guerre à leur propre Etat et à leur peuple. A ce même sujet, nos interlocuteurs ont déclaré que la même erreur a été reconduite après que des Algériens qui avaient participé à la guerre en Bosnie et en Irak sont retournés au pays et se sont retrouvés dans les rangs du FIS, GIA, GSPC etc. Les intervenants ont vu juste, la tragédie de la dernière décennie et les massacres commis par ces «djihadistes» sous la houlette des vétérans algériens d'Afghanistan, Bosnie et d'Irak en sont la preuve. Personne ne doit oublier que les Algériens ont payé un lourd tribut pour sauver le pays et la République des mains des «Talibans» dont le seul objectif consiste à instaurer un Etat théocratique. Près de 24 ans de lutte antiterroriste, les forces de sécurité algériens ont réussi à vaincre sur le terrain ces groupes armés sauvages qui avaient semé la terreur et l'horreur. Malgré ces sacrifices, le terrorisme a été vaincu mais sans pour autant qu'il soit définitivement éradiqué. Les forces de sécurité continuent à veiller H24 mais cela ne veut pas dire que les forces du mal ne pourraient pas encore frapper lorsqu'elles trouveront l'occasion. Il est de même pour la tragédie rouge ou personne ne pourrait garantir que l'Algérie est définitivement à l'abri d'un autre scénario des années 1990. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, le terrorisme ne sera pas totalement éradiquer et ce même si le dernier des terroristes qui activent dans les rangs des groupes armés sera abattu. Ce terrorisme survivra et ne pourrait jamais «mourir» si toutefois, ces racines ne seront pas détruites. Malheureusement ce n'est pas encore le cas, l'ensemble des facteurs à l'origine de la décennie rouge sont toujours intacts. Pour être honnête, il faut être courageux pour dire que la situation actuelle est encore plus grave que dans le passé. La menace peut venir à n'importe quel moment de chez nous (Le loup est toujours dans la bergerie) mais également par le biais de nos frontières ou la situation sécuritaire de nos voisins est désastreuse. En plus de cet état de fait, la montée de l'intégrisme, anti chambre du terrorisme est vraiment inquiétante. En plus des wahhabites et des salafistes qui constituent un danger permanent pour la sécurité et la sérénité du pays, nous constatons l'émergence de plusieurs autres mouvements religieux en Algérie. Plusieurs organisations islamistes qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques et autres sont nées en Algérie. Parmi ces mouvements, nous pouvons citer Khatm Ennouboua, Qadianiya, Ahmadiyya et autres sectes qui activent dans le pays. L'interpellation au cours de ses derniers jours de plusieurs membres liés à ces organisations par les services de sécurité ne veut en aucun cas dire que le pays s'est mis à l'abri du danger que présentent ces mouvements. Ces organisations qui utilisent l'islam à plusieurs fins «gardent en vie» le terrorisme que le tout-sécuritaire ne pourrait pas éradiquer. Les pays européens et surtout la France ont dans le passé souffert par les conflits inter-religieux. Les chrétiens, catholiques, protestants et autres qui se sont disputés le pouvoir se sont déchirés durant des longues années à couteaux tirés. La séparation de l'Etat de la religion a permis de protéger les cultes et vice-versa. Aujourd'hui, l'ensemble des croyants des différents cultes et mêmes les non-croyants vivent ensemble sous le même toit de la République. En somme, l'élimination du terrorisme passe obligatoirement par son éradication à partir de ses racines.