L'association des amis de la République arabe sahraouie démocratique a affirmé lundi à Paris que «41 années de guerre, d'exil et de détermination, c'est très long» pour le peuple sahraoui qui attend la concrétisation de son droit à l'autodétermination. «Quarante et une années de guerre, d'exil et de détermination pour faire aboutir son (peuple sahraoui) droit à l'autodétermination et à l'indépendance, inscrit dans les tables de la loi des Nations unies, c'est très long», a soutenu l'association à l'occasion de la célébration lundi du 41e anniversaire de la proclamation de la RASD. Pour cette ONG, cette longue période de lutte «est le témoignage du courage et de l'engagement d'un peuple et de ses dirigeants pour mettre en œuvre, quel qu'en soit le prix, leur histoire dans un pays enfin indépendant», soulignant que la «RASD n'a pas cessé en France, depuis la proclamation de la République sahraouie en exil, le 27 février 1976, de soutenir la lutte des Sahraouis et du Front Polisario, son représentant légitime, au nom de valeurs et de convictions toujours partagées». «Les efforts de la RASD pour créer des institutions, construire un Etat démocratique qui permet à tous d'accéder aux mêmes droits, école, santé, alimentation de base, alors que l'exil impose depuis quarante et un an manques et précarité, sont vraiment à souligner et à soutenir», a-t-elle affirmé, se réjouissant «des succès remportés par la RASD ou par le Front Polisario au niveau international et particulièrement européen, qui rendent de plus en plus vain l'entêtement marocain à ne céder sur rien». Pour elle, la réaction «très maîtrisée» des responsables sahraouis face aux provocations marocaines dans la zone tampon du Sud, à Al Guergarat, «témoigne de leur volonté de toujours rechercher une solution pacifique, même si le retour à la lutte armée revient au-devant de l'actualité, tant l'impatience d'aboutir à l'indépendance gagne les esprits», regrettant toutefois la déclaration du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères qui, «tout en renouvelant son appui aux efforts de l'Onu, rappelle son choix en faveur de la solution marocaine de l'autonomie». Elle a estimé que ceci bloque «clairement» toute avancée de l'autodétermination prévue par le Plan de paix de 1991, annonçant qu'elle va interpeller les candidats à l'élection présidentielle française «sur la future position française et sur le respect du droit international». La Zambie n'a pas retiré sa reconnaissance de la RASD La Zambie n'a pas retiré sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a affirmé le ministère zambien des Affaires étrangères, apportant un démenti officiel aux informations publiées par l'Agence de presse marocaine (MAP), relayées par des médias. «Le ministère des Affaires étrangères confirme que contrairement aux informations relayées par des médias, la visite du roi du Maroc n'a pas abouti au retrait de la reconnaissance par la Zambie de la RASD», a affirmé le ministère zambien dans un communiqué, reproduit lundi par le quotidien The Zambia Daily Mail. Des médias marocains avait attribué au ministre zambien des Affaires étrangères, Harry Kalaba, de fausses déclarations relatives à un soit disant «retrait par son pays de la reconnaissance de la RASD», après une visite du roi du Maroc en Zambie. Par ailleurs, la Zambie a exprimé son «soutien aux efforts des Nations unies visant à parvenir à une solution finale au conflit au Sahara occidental». «A cet égard et comme le veut notre tradition, la Zambie est disposée à contribuer de façon efficace et constructive à ces efforts (...)» à travers un dialogue actif engageant les parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario), a ajouté le ministère. En outre, la Zambie a considèré l'adhésion du Maroc à l'Union africaine comme une «opportunité pour le règlement du conflit» au Sahara occidental dans un esprit de dialogue et de respect mutuel. Le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU s'est dit préoccupé par le sort du personnel de la Minurso expulsé par le Maroc, affirmant que ce blocage affectait le travail de cette mission onusienne. L'ONU s'inquiète du sort du personnel de la Minurso expulsé par le Maroc Dans une lettre envoyée à Dimitri Samars, président de la Fédération des fonctionnaires internationaux des Nations unies (UNISERV), le chef de ce département, Hervé Ladsous a indiqué qu'à ce jour aucune solution permettant le retour du personnel de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) expulsé par le Maroc n'a été trouvée. Hervé Ladsous a ajouté dans sa lettre, publiée par la presse américaine à New York, qu'en dépit des efforts déployés par l'ONU, ces employés n'ont pas pu réintégrer leurs postes de travail dans les territoires sahraouis occupés. «Il ne fait aucun doute que cette situation impacte directement et d'une façon significative chaque membre du staff de la mission ainsi que le développement de leur carrière professionnelle et nuit au travail de la Minurso, alors qu'elle essaye de faire face à plusieurs problèmes politiques, opérationnels et de logistique, en évolution». Devant «cette impasse persistante», le département des opérations de maintien de la paix va inviter les membres de cette mission dans les semaines à venir pour discuter de leur statut et établir la démarche à suivre pour résoudre ce problème, a fait savoir le responsable onusien. Hervé Ladsous a souhaité que le personnel de la Minurso puisse continuer à compter sur l'appui de l'UNISERV et de l'association du personnel de terrain de l'ONU (UNFSU). La Minurso, chargée d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental n'a pas été rétablie dans la plénitude de son mandat après les mesures de rétorsion, dont elle a fait l'objet l'année dernière. L'association des amis du peuple sahraoui de Ségovie appelle à mettre fin à l'occupation marocaine L'association des amis du peuple sahraoui de Ségovie (Espagne) a appelé, à l'occasion de la célébration lundi du 41e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, à «mettre fin à l'occupation du Sahara occidental par le Maroc». Cette association qui a organisé dimanche un rassemblement pour célébrer cet événement historique important dans la vie du peuple sahraoui a souligné dans un communiqué qu'en plus de commémorer cette date importante dans la vie du peuple sahraoui, elle continue à exiger et à demander «le parachèvement du processus de décolonisation de ce territoire». A ce titre, l'association demande également «l'intervention immédiate du gouvernement espagnol, le seul responsable de cette situation, afin d'achever le processus de décolonisation» et exige par ailleurs «de la diplomatie espagnole d'agir pour que la RASD soit souveraine sur ses terres et que ses citoyens puissent vivre dans leur pays librement et démocratiquement sans avoir à supporter la tyrannie de l'occupant marocain». L'association de Ségovie amie avec le peuple sahraoui appelle en outre à «la libérer immédiatement les prisonniers politiques sahraouis et notamment ceux du groupe de Gdeim Izik» tout en dénonçant «les nombreuses violations dont souffrent, au quotidien, les Sahraouis dans les territoires occupés». Cette association appelle également au respect des résolutions de l'ONU et notamment celles relatives à la tenue «d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental» en rappelant que le gouvernement espagnol avait, en 1975, violé les résolutions des Nations unies relatives à la décolonisation des territoires sous domination étrangère et avait «permis au Maroc de conquérir le Sahara occidental par le feu et par le sang». L'Etat sahraoui «une réalité nationale, régionale et internationale irrévocable» Le président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé lundi que l'Etat sahraoui était aujourd'hui «une réalité nationale, régionale et internationale irrévocable», ajoutant que le peuple sahraoui était plus attaché à ses options de liberté et à la souveraineté de son Etat sur ses territoires. Dans son allocution d'ouverture des festivités commémorant le 41e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Ghali a affirmé que «le peuple sahraoui peut s'enorgueillir aujourd'hui de son Etat qui a réussi à se frayer un chemin parmi les peuples et les nations, en tant que membre fondateur de l'Union africaine (UA), jouissant de la considération, du respect et de la reconnaissance et brandissant son emblème haut à travers le monde», soulignant que l'Etat sahraoui était désormais «une réalité nationale, régionale et internationale irrévocable». Le peuple sahraoui «est de plus en plus attaché à ses options de liberté et au parachèvement de la souveraineté de son Etat sur ses territoires», a poursuivi le président sahraoui, ajoutant que «les axes de la résistance et de lutte se consolident et se diversifient, en tant que droit légitime reconnu par les chartes internationales». En dépit de la conjoncture difficile, l'Etat sahraoui compte aujourd'hui des institutions modernes où les pouvoirs exécutifs, législatifs et juridiques sont complémentaires, en sus d'une expérience pionnière en termes de formation, de santé et de gestion. L'Etat sahraoui adopte des options politiques et socio-économiques «à la stratégie et aux orientations actuelles et futures claires, notamment en termes de démocratie, de liberté, d'égalité, de respect des droits de l'homme et de coexistence entre cultures et religions».