L'agonie des usines de production des levures de Bouchegouf dans la wilaya de Guelma, et celle de Oued Smar à Alger dure depuis 2009. Elle est appelée à prendre fin dans les prochaines semaines. Une mise sous perfusion a été engagée. Le diagnostic des spécialistes algériens de la «SGP-CEGRO», et leurs homologues turques de la société « Pakmaya » du groupe turc « Caripoglu » leader de la production des levures en Turquie, est très optimiste. Pour preuve, le succès des négociations entamées par ces deux futures partenaires. Ils ont décidé de mettre en œuvre l'ensemble des moyens destinés à relancer les machines de la production des levures algériennes. Rappelons qu'initialement, le groupe français «Lesaffre» avait exprimé son intéressement pour la reprise des deux unités de production. Il avait répondu positivement à l'émission par les responsables du groupe algérien d'un avis d'appel à manifestation d'intérêt national et international. La fermeture des deux levureries en question avait été imposée il y a huit années. Et pourtant, celle-ci avait donné des satisfactions dans le domaine socio-économique, avec d'abord la création de plusieurs centaines d'emplois directs et trois fois plus en indirects. Ce qui avait boosté l'économie locale et régionale. Des spéculateurs spécialistes de l'importation ont, durant des années, tout fait pour créer des obstacles à même de maintenir au silence la machine de production des levureries. Particulièrement en termes de disponibilités des compétences locales nécessaires pour relancer les machines et certifier des produits, tout en éliminant les obstacles au commerce par le respect des exigences . Il faut, en effet, savoir que les effectifs des levureries de Bouchegouf et de Oued Smar maîtrisent au mieux les modes opératoires des standards internationaux de production de ce produit alimentaire. C'est dire toute la pertinence de la démarche du groupe algérien à relancer les activités de cet outil de développement économique. Il faut dire que, en partenariat avec les Turcs, ce dernier est en mesure de prouver la fiabilité du projet de relance, de garantir des procédures de certification et d'inspection de grande qualité des levures et de déterminer la conformité aux normes. Ce dont semble avoir pris connaissance le député de la wilaya de Guelma, Smaïn Kouadria, signataire du communiqué faisant état de la réouverture de l'usine de production des levures de Bouchegouf . « Des mesures sont mises en œuvre pour faire aboutir des négociations en stade très avancé en vue d'un partenariat avec «Pakmaya» du groupe «Caripoglu», leader dans ce domaine en Turquie » dira-t-il. Il n'a pas manqué au passage de pointer du doigt les responsables du groupe français. Intéressé par la reprise des deux levureries algériennes, « Lesaffre » a préféré abandonné après avoir fait preuve d'hésitations. Le non-respect de ses engagements vis-à-vis de la partie algérienne lui a valu de débourser 100.000 euros au titre de compensation. Bien peu au regard des dizaines de travailleurs ayant perdu leurs postes de travail au lendemain de la résiliation du contrat à l'amiable. Le complexe levure de Bouchegouf, qui dépend actuellement de la filiale «Céréales de Constantine» du groupe «AGRODIV», emploie 15 salariés chargés de la sécurité et la préservation du patrimoine. Smaïn Kouadria poussera le bouchon un peu plus loin, lorsqu'il affirme que : «Toutes les bonnes volontés affichées pour sa réouverture se sont heurtées à des résistances politiques montées par des lobbies qui se sont spécialisés dans l'import/import de la levure. Ce marché juteux est actuellement monopolisé par un groupe restreint de spéculateurs.» Rappelons que ce dossier dit «Levurerie de Bouchegouf et de Oued Smar », avait fait couler beaucoup d'encre. C'est que ces deux unités de production avaient dérangé les intérêts de certains importateurs qui s'opposent à toute relance d'une production nationale en mesure de satisfaire les besoins nationaux estimés à plus de 22 000 tonne/an pour une enveloppe financière de 130 millions de dollars.