Les efforts entrepris par le gouvernement pour réduire le volume des importations et le ramener à un seuil de 35 milliards de dollars annuellement, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), exprime ses doutes considérant qu'il s'agit-là d'un défi «considérable ». «On ne peut prétendre développer les exportations si nous continuons à rester confinés en Algérie». L'internationalisation des entreprises est une «nécessité absolue» considère le même responsable. S'exprimant, hier, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Ali Bey Naceri appelle la Banque d'Algérie à autoriser les entreprises ayant des possibilités d'exporter à s'installer à l'étranger. Il rappelle que lors d'une récente rencontre avec des opérateurs économiques nigériens à Niamey, ces derniers ont reproché à leurs homologues Algériens ne n'être pas présents à demeure. Il met en avant les « incontournables » que représentent les importations d'équipements et autres intrants, indispensables rappelle-t-il à l'outil de production nationale auxquelles il ajoute les sommes destinés à financer les produits alimentaires, le tout nécessitant, selon lui, une somme «incompressible» de 38 milliards de dollars. Il estime impossible de descendre au-dessous de ce seuil, signalant que tout le tissu industriel algérien est extraverti, dans la mesure, dit-il, où s'il fonctionne bien, les importations de ces intrants et équipements vont aller en augmentant « de façon mécanique ». M. Naceri note, d'autre part, que pour élever le niveau des exportations, il faudrait parvenir à produire plus. Or, relève-t-il, le seul levier à avoir été actionné est celui de la réduction des importations. Ce qu'il convient de faire, di-t-il, c'est d'«augmenter nos recettes et de réduire nos vulnérabilités internes et externes », mais aussi élever la production et développer le niveau d'intégration de l'économie. « Jusqu'à quand, questionne-t-il, par ailleurs, l'Etat va-t-il continuer à jouer le rôle d'acteur économique ?» Il considère que réguler le marché par des décisions administratives est contre-productif, sinon insuffisant. Il faut, propose-t-il, aller à l'écoute des acteurs économiques qui sont sur le terrain et laisser le marché « décider de lui-même et de ce qu'il faut ou non importer ». Il existe, affirme-t-il, des filières qui sont excédentaires pour aller vers les marchés extérieurs. «L'exportation, souligne-t-il, c'est un acte qui relève de l'entreprise qui recherche le profit et non pas un acte relèvant de la régulation ». Par ailleurs, le même responsable a fait savoir auparavant que l'augmentation du nombre des exportateurs a contribué à élargir la gamme des produits exportés, parmi lesquels figurent des équipements électroménagers, des câbleries électriques et des téléphones mobiles. Il signale que des entrepreneurs sont en train d'acquérir des marchés à l'international mais que, malheureusement, poursuit-il, « on ne sait pas encore faire », parce que la réglementation qui gère les investissements à l'étranger bride l'exportateur algériens, auxquels, insiste-t-il, il faut donner les mêmes outils que ceux utilisés, ailleurs dans le monde. Mais, pour autant, le président de l'Association des exportateurs n'en reconnait par moins, que sous certains aspects, les choses aurons quand même évolué positivement. Il en veut pour preuve les notables facilitations désormais accordées par les douanes pour faciliter l'acte d'exporter.