Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukel, a réitéré mercredi, que l'ouverture de bureaux de change était «prématurée et ne constituait pas une priorité». Selon les explications de Mohamed Loukel qui répondait aux préoccupations des membres du Conseil de la nation lors d'une session plénière durant laquelle il a présenté le rapport sur la situation économique et financière du pays, il a justifié le report de l'étude de ce dossier par les principaux motifs qui sont le dinar algérien qui n'est pas convertible, ainsi que le pays ne connaît pas une intense activité touristique. A ce propos, il a avisé qu'une éventuelle ouverture de bureaux de change, qui ne constitue d'ailleurs pas une priorité, risque de provoquer un épuisement rapide des réserves de change du pays. Concernant la revalorisation du montant de l'allocation touristique telle que demandée par un membre du Conseil de la nation, le gouverneur de la Banque d'Algérie a soutenu qu'elle n'était pas à l'ordre du jour dans le contexte économique actuel. Selon lui, en prenant en compte les 4 millions de détenteurs de passeports biométriques, une simple opération arithmétique renseignerait sur le montant de devises à mobiliser en cas d'une revalorisation de l'allocation touristique. « Il n'est pas question d'alimenter les économies étrangères (des pays destinataires des touristes algériens) alors que l'économie nationale a le plus besoin de ces devises», a-t-il soutenu. Pour ce qui du taux de croissance prévu à hauteur de 6,5% à l'horizon 2020-2030, M. Loukel a considéré que plus l'économie sera diversifiée, plus l'assiette fiscale sera élargie, se traduisant par une hausse des revenus fiscaux (hors fiscalité pétrolière notamment). Répondant à une autre question quant à savoir si la Banque d'Algérie envisageait de changer les billets de la monnaie nationale pour lutter contre le marché parallèle, M. Loukel a considéré que l'éradication du marché informel nécessitait plutôt la coordination des efforts entre les différentes administrations notamment fiscale et commerciale. Sur une question sur les réserves de change du pays, Loukel a expliqué que celles-ci, depuis fin février 2017 et jusqu'à présent, sont toujours supérieures à 100 milliards de dollars, a-t-il affirmé lors de sa présentation du rapport sur les évolutions économiques et monétaires du pays de 2015 et 2016, en séance plénière du Conseil de la nation, présidée par M. Abdelkader Bensalah, président de cette institution parlementaire. Ces réserves étaient de 144,13 milliards de dollars (mds usd) à fin 2015 et de 178,94 mds usd à fin 2014, a-t-il noté. Pour rappel, lors de sa présentation du même rapport de conjoncture à l'APN en janvier dernier, M. Loukel avait indiqué que les réserves de change avaient atteint 114,1 mds usd à fin décembre 2016 contre 121,9 milliards usd à fin septembre 2016. Les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 114,1 milliards de dollars (mds usd) à fin décembre 2016 contre 144,1 milliards usd à fin 2015, a indiqué dimanche le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukel. Entre fin décembre 2015 et fin décembre 2016, le matelas de devises de l'Algérie a ainsi baissé de 30 milliards de dollars. Pour rappel, les réserves du change de l'Algérie s'étaient établies à 121,9 milliards usd à fin septembre 2016 et à 129 milliards usd à fin juin de la même année. Après de successives et considérables hausses, les réserves de change de l'Algérie ont commencé à connaître un fléchissement depuis 2014 sous l'effet combiné de la baisse des cours pétroliers et des exportations des hydrocarbures ainsi qu'une hausse fulgurante des importations.