Le gouvernement de Bernard Cazeneuve a présenté mercredi soir sa démission au terme du mandat présidentiel de François Hollande, au moment où le président élu, Emmanuel Macron, est en pleines tractations pour le formation d'une nouvelle équipe gouvernementale. Jusqu'à jeudi, le président Macron poursuit ses consultations en vue de mettre sur pied une équipe qui s'inscrit dans la dynamique d'En Marche !, son mouvement rebaptisé La République en marche, et qui ne suscitent pas, auprès des Français, des interrogations ou déceptions, dans la mesure où il table sur une majorité présidentielle aux élections législatives du 11 et 18 juin prochain. Selon des analystes, Emmanuel Macron sait qu'il doit rassembler des personnalités issues de la droite et de la gauche modérées s'il veut parvenir à constituer une majorité parlementaire et appliquer ses réformes. Un rassemblement, selon d'autres, qui ne s'avère pas facile dans un contexte de crise et où l'échiquier politique est en pleine phase de décomposition. Aucune information n'a filtré sur le Premier ministre qu'il va désigner et que la droite souhaite qu'il soit de son propre camp dans la perspective des alliances pour les législatives. Mais le nouveau locataire du palais présidentiel veut, selon son entourage, un Premier ministre capable d'incarner le rassemblement du pays. Il annoncera dimanche son choix après la passation de pouvoirs avec François Hollande, dit-on. L'aventure de l'ancien Premier ministre de Hollande, Manuel Valls, qui avait soutenu la candidature de Macron et qui voulait s'imposer en candidat pour les législatives, montre, selon de nombreux observateurs, que le nouveau chef d'Etat veut éviter qu'on dise qu'il est l'héritier du président sortant. D'ailleurs, l'offre de service forcée de Valls n'a pas reçu l'approbation des responsables du mouvement de Macron qui souhaite aller aux législatives avec des têtes nouvelles. Par ailleurs, les états-majors du Parti socialiste (PS, gauche) et Les Républicains (LR, droite) sont concentrés ces jours-ci sur la bataille prochaine des législatives, convaincus que leur avenir se joue dans leur capacité d'avoir le maximum de sièges à l'Assemblée. Leurs logiciels ayant conduit à leur défaite à la présidentielle sont abandonnés et les deux formations politiques ont tenu mercredi, chacun de son côté, une réunion pour définir leur stratégie face au nouveau président et de resserrer les rangs afin d'éviter l'hémorragie où de nombreux militants et responsables sont tentés de rejoindre La République en marche. Mais la dynamique Macron a fait que beaucoup de responsables politiques, de droite comme de gauche, souhaitent participer à la réussite du quinquennat du jeune président qui veut rassembler et donner de l'espoir aux Français, lassés des promesses, concernant leur vie de tous les jours, non tenues par les chefs d'Etat qui se sont succédés. Sur le plan social, la tâche ne sera pas facile, estiment des observateurs. Macron, sera un président qui n'a pas le droit de décevoir, sinon, disent-ils, il aura le retour de flamme et les contestations vont reprendre de plus belle. C'est ce qui a poussé mercredi la direction de syndicat la Confédération générale du travail (CGT) a lancer une mise en garde contre la mise en oeuvre de reculs sociaux par le biais de son projet de réforme du marché du travail.