C'est aujourd'hui que la nouvelle APN, issue des législatives du 4 mai dernier, tiendra sa première séance plénière. Réuni dimanche sous la présidence de Saïd Bouhadja, le bureau provisoire chargé de l'organisation de cette première séance, les membres de la commission de validation de qualité de membres de l'APN ont été désignés. Conformément à l'article 130 de la Constitution, «la législature débute de plein droit le quinzième (15ème) jour suivant la date de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, sous la présidence du doyen d'âge de l'Assemblée populaire nationale, assisté des deux députés les plus jeunes». Après l'élection de son bureau et la constitution de ses commissions, l'APN procédera à l'élection de son président pour la durée de la législature. Les 462 députés, dont 121 femmes, qui siégeront au sein de l'Assemblée, représentent 35 partis politiques ou ont été élus en tant qu'indépendants. Selon les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel, le parti du Front de libération nationale (FLN) a obtenu le plus grand nombre de sièges, soit 161, alors que le Rassemblement national démocratique (RND) dispose de 100 sièges. Ces deux formations, qui soutiennent le programme et les réformes du président de la République, totalisent à eux deux 261 députés, c'est-à-dire la majorité absolue, et devraient donc constituer l'ossature du futur exécutif. Au cours de la précédente législature (2012-2017), ces deux formations ont assuré au gouvernement, dont la plupart des membres en étaient issus, une stabilité qui a permis l'adoption de ses projets de loi et une collaboration entre les pouvoirs exécutif et législatif. Le secrétaire général du parti du FLN, Djamel Ould Abbès, a affirmé que l'alliance avec le RND était «toujours de mise». D'autres formations pourraient rejoindre l'alliance FLN-RND, à l'instar de Tadjamoue Amel El Djazair (TAJ, 20 sièges), le Mouvement populaire algérien (MPA, 13 sièges) ou l'Alliance nationale républicaine (ANR, 6 sièges). L'alliance du courant islamiste constituée du Mouvement de la société de la paix et du Front du changement (MSP-FC) a remporté 34 sièges. Le Conseil consultatif national (Majliss Echoura) du MSP a décidé vendredi de ne pas participer au prochain gouvernement. L'Union Ennahda-Adala-Bina a obtenu 15 sièges, le Front El Moustakbal et le Front des Forces socialistes (FFS) 14 sièges chacun, le Parti des travailleurs (PT, 11 sièges) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 9 sièges). Le FLN a indiqué dimanche qu'il proposait le député Saïd Bouhadja, tête de liste dans la wilaya de Skikda et qui a assumé plusieurs responsabilités au sein du parti, à la présidence de l'APN. Cette proposition a reçu aussitôt le soutien du RND, dont les nouveaux députés s'étaient réunis dimanche sous la présidence du secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a entamé depuis quelques jours des consultations pour la formation du prochain gouvernement. Le secrétaire général du parti du FLN a indiqué avoir été reçu par M. Sellal, à l'instar d'autres hommes politiques, et déclaré qu'il accueillait favorablement l'élargissement du gouvernement à d'autres partis, «à condition qu'ils s'engagent à appliquer le programme du président de la République». Le président de TAJ, Amar Ghoul, a, pour sa part, formulé le vœu de voir son parti jouer «un rôle important dans le Parlement et au sein du Gouvernement». L'ANR a, lui aussi, réitéré son soutien au programme du président de la République, estimant que la concrétisation des réformes induites par la nouvelle Constitution requièrent «la participation de tout un chacun et un engagement national». La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a exprimé, quant à elle, la disposition de sa formation politique à «ouvrir des discussions avec les partis politiques patriotiques, indépendamment de leurs orientations idéologiques et politiques, pour dégager ensemble les moyens de faire face aux dangers qui guettent le pays». Mme Hanoune a qualifié de «très positive» la décision du MSP de ne pas participer au prochain gouvernement, interprétant cette prise de position comme une «défense du multipartisme».