Les élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Béjaïa viennent d'interpeller le Premier ministre à l'effet «d'instruire tous les responsables au niveau national et local à tout mettre en œuvre pour la poursuite des programmes de développement prévus» et «faire cesser toute manœuvre de blocage et d'obstruction des opérateurs économiques» dans notre wilaya et, par la même, d'améliorer le climat des affaires. «A défaut d'attirer les investisseurs d'autres wilayas ou étrangers, notre région perd ses propres hommes d'affaires qui cherchent ailleurs un climat plus clément», lit-on à travers une déclaration rendue publique avant-hier dimanche. Les actions et les entraves menées contre les chefs d'entreprises, font observer les rédacteurs du document, s'inscrivent en faux par rapport au discours officiel tendant à faire émerger l'initiative d'investissement hors hydrocarbure, dont la réserve est limitée à quelques années et les rentrées financières se rétrécissent au gré des prix du marché international. «Le groupe APW du RCD constate un acharnement contre toute force vive de notre wilaya dans le domaine économique pour la rendre peu attractive, voire répulsive aux investisseurs», écrivent-ils. Les rédacteurs du document mettent en avant le cas, particulier et édifiant à plus d'un titre, du groupe Cevital qui, pour compléter le processus d'exploitation et de raffinage des huiles végétales dont l'entreprise a capitalisé une expérience de plus de 25 années couronnées de succès avec un taux de part de marché de 65%, a prévu d'acquérir et d'installer une unité de trituration de graines oléagineuses d'une capacité de 11 milles tonnes/jour. «L'enquête de commodo et incommodo, dont l'arrêté d'ouverture est signé par le wali de Béjaïa, a été tout simplement annulée sur injonction dont la source n'est pas identifiée», relèvent-ils. Le Groupe APW du RCD, poursuit-on de même source, s'étonne que l'entreprise de services portuaires (EPB) dont, la prospérité est liée aux activités industrielles ainsi qu'aux débarquements quotidiens des milliers de tonnes, bloque son plus gros client (45 à 50% du trafic selon les informations recueillis), en lui refusant de recevoir et de décharger les équipements destinés à cette unité. «Le motif fallacieux que l'EPB est investi des prérogatives de vérifications des contenus des containers ne trompe personne». Pour les élus du RCD à l'APW de Béjaïa, ce n'est pas le groupe Cevital que l'on cherche à gêner dans son développement, car les walis des autres wilayas sont instruits pour lui ouvrir les portes. «A chaque prospection de terrain, ils lui proposent le double ou le triple de la surface dont il a besoin», disent-t-ils. La machination, a-t-on poursuivi, est d'autant plus grave que cet opérateur est empêché même quand il achète du terrain par ses propres deniers et verse des droits d'enregistrement attaché à ses actes d'acquisition. Les rédacteurs du document font cas des investissements économiques et touristiques d'El Maghra dans la daïra de Tichy, d'une envergure internationale avec des milliers d'emplois sur 10 ans (hôpital, hôtels de stature internationale, aire de loisir et de villégiature, hyper marché) et qui augmenteront à coup sûr l'attractivité de notre wilaya et du pays. Le Groupe RCD à l'APW, lit-on encore, s'inquiète de tous ces blocages contre les plus téméraires dans notre wilaya et met en garde les pouvoirs publics sur la nécessité d'écouter les voix les plus sages issues de la légalité. Car, soutiennent-ils, dans le cas contraire des voix discordantes prendront le relais et leurs options seront plus radicales. Enfin, le Groupe RCD demande d'inscrire à l'ordre du jour de la prochaine session APW un débat général sur tous les blocages dont les opérateurs économiques de la région font l'objet et en particulier le groupe Cevital qui n'est pas un opérateur comme les autres à nos yeux. «Le Groupe APW du RCD ne demande aucun traitement préférentiel mais exige une égalité de chance et une équivalence de moyens avec les autres wilayas et refuse toute discrimination à son égard dans tous les domaines», concluent les rédacteurs du document.