Le wali de Béjaïa a présidé, hier, au campus d'Aboudaou, une rencontre avec les investisseurs de la zone d'activité de Béjaïa. Il en a profité pour rendre hommage au groupe Cevital et à l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), qui ont pris en charge le projet de viabilisation de la zone extraportuaire. Une prise en charge, qui a nécessité un montage financier ; les apports de Cevital étaient de 35%, ceux de l'EPB de 30% et la participation de Sonatrach et de Naftal était à hauteur de 10%, a indiqué le wali. "Je rends hommage à Cevital et à l'EPB pour avoir pris en charge le projet de viabilisation de la zone extraportuaire", déclarera-t-il vers la fin de cette rencontre avec les opérateurs économiques de la commune de Béjaïa. La rencontre, troisième du genre, a été consacrée par le chef de l'exécutif à l'écoute des opérateurs économiques de la région sur les problèmes sur lesquels ils butent. "Je suis ici pour vous écouter sur les entraves que vous rencontrez dans le lancement de vos projets d'investissement. Je sais qu'il y a une bureaucratie, mais je ne ménagerai aucun effort pour la combattre", déclarera le wali. Lequel, lors de son intervention, avait souligné les atouts que recèle la région pour son décollage, pour son développement économique, son tourisme, son agriculture, notamment le segment agroalimentaire. Il n'a pas manqué de souligner l'engagement de l'Etat dans le lancement de projets structurants dans la région pour "booster le développement économique et social de la région" avant de laisser place aux débats et de permettre aux investisseurs d'exprimer ou de faire part des problèmes qu'ils rencontrent dans le lancement de leurs projets. Lors des interventions de quelques investisseurs, il ressort qu'ils butent majoritairement sur le problème du foncier et celui de la bureaucratie jugée paralysante. D'autres investisseurs ont soulevé l'épineux problème de la matière première pour leurs unités de production. Certains ont même été contraints de mettre au chômage technique plus de la moitié de leur effectif faute de disponibilité de cette matière première. C'est le cas de l'ESTS, notamment. Une unité de production en treillis soudé contrainte de mettre au chômage technique 220 travailleurs sur 300, faute de matière première. C'est le cas aussi de cette unité de fabrication de photopolymères, qui se heurte au problème de la matière première. À noter que les problèmes que rencontrent les investisseurs de la région sont multiples. De son côté, le wali a tenu à rassurer de sa détermination les investisseurs présents à lever tous les obstacles pour l'aboutissement de leurs projets d'investissement. D'ailleurs, au cours de cette troisième rencontre avec les investisseurs, le wali a littéralement "savonné" certains directeurs exécutifs pour leurs "lenteurs avérées" dans l'étude des dossiers d'investissements de certains opérateurs économiques dans la région. Ceux qui ont eu à en pâtir, le DUC et le directeur de la direction de distribution du gaz et de l'électricité de Béjaïa (filiale du groupe Sonelgaz) notamment. Le wali était dans tous ses états en apprenant des investisseurs les blocages dont font l'objet, depuis des années, leurs projets. C'est ainsi qu'il a décidé, séance tenante, de programmer des rencontres entre ces investisseurs "victimes" et les différentes directions dès demain pour lever toutes les "embûches". Les services des directions concernées sont sommés d'agir dans les meilleurs délais et de lui rendre compte de tout. Par ailleurs, le wali a annoncé qu'une commission est à pied d'œuvre dans la région pour recenser tous ces terrains qui ne sont pas exploités pour "assainir la situation du foncier dans la wilaya afin de réaliser des infrastructures d'utilité publique". De même pour ce qui est des bénéficiaires de lots de terrain dans les zones d'activité et qu'ils n'ont pas exploités. "Beaucoup de ces espaces sont devenus des hangars, des parkings de matériels roulants, des lieux de dépôt et autres", regrettera le chef de l'exécutif avant de menacer de sévir selon la loi en vigueur. L. OUBIRA