C'est pour cela qu'il est dit dans un hadith rapporté dans les deux sahîh : «Lorsque deux musulmans se rencontrent avec leurs épées et s'entretuent, celui qui a tué comme celui qui est tué iront en Enfer !» On demanda : «Ô Messager de Dieu, pour celui qui a tué, cela va de soi, mais qu'en est-il pour celui qui a été tué ?» Il répondit : «Lui aussi désirait la mort de son adversaire !». Ce verset où Abel s'adresse à son frère : « Je veux que tu endosses le péché de m'avoir tué avec ton propre péché ; alors tu seras du nombre des gens de l'Enfer. Telle est la récompense des injustes » (5, 29), veut dire ceci : « Je ne veux pas porter ma main sur toi pour te tuer, bien que je sois plus fort que toi ; si donc tu es décidé à me tuer, tu assumeras alors mon péché et le tien, c'est-à-dire que tu porteras le péché de mon assassinat qui viendra s'ajouter à tes péchés anté¬rieurs ». C'est l'avis notamment de Mujâhid, as-Suddî et Ibn Jarîr. Cependant, le verset ne signifie pas que le meurtrier endosse automatiquement les péchés de sa victime, comme semblent l'entendre certains, ce qui est du reste contraire à la position unanime des savants selon Ibn Jarîr. L'imam Ahmad, Abu Dâwûd et at-Tirmidhî ont rapporté que Sa'd Ibn Abu Waqqâs a dit lors de la révolte contre le calife 'Uthmân : « Je témoigne que l'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit : "Il y aura une sédition ; celui qui demeurera assis sera meilleur que celui qui se sera levé ; celui qui se sera levé sera meilleur que celui qui se sera mis en mar¬che ; celui qui se sera mis en marche sera meilleur que celui qui se sera mis à courir." On demanda : "Vois-tu si l'on entrait alors chez moi pour me tuer ?" Il dit : "Sois comme le fils d'Adam" ». Ibn Mardaway l'a rapporté d'après Hudhayfa Ibn al-Yamân ; le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Sois comme le meilleur des deux enfants d'Adam ». Muslim ainsi que les auteurs des sunan, excepté an-Nasâ'î l'ont également rapporté mais d'après Abu Dharr. Pour sa part, l'imam Ahmad a rapporté, d'après Ibn Mas'ûd, que l'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit ; « Aucune âme n'est tuée injustement sans que le premier fils d'Adam n'en assume une part de responsabilité, car il fut le premier à commettre un meurtre. ». Concernant la suite du verset : « Puis Dieu envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer com¬ment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit : "Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère ? Il devint alors du nombre de ceux que rongent les remords." » (5, 31), certains exégètes ont dit que lorsque Caïn tua son frère, il le porta sur son dos pendant un an ; d'autres ont dit qu'il le porta durant cent ans jusqu'au jour où Dieu lui envoya deux cor¬beaux. As-Suddî a dit : « Les deux corbeaux étaient des frères ; ils s'entretuèrent et l'un d'eux tua l'autre. Ensuite, le survivant se mit à creuser un trou où il enterra la dépouille et la recou¬vrit de terre. Lorsque Caïn le vit, il dit : "Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'en¬sevelir le cadavre de mon frère ?" (5, 31). Il imita donc le corbeau et enterra son frère dans la fosse qu'il creusa dans la terre. » Mujâhid a dit que Caïn fut puni par Dieu le jour même où il assassina son frère : suspendu par le pied, son visage face au soleil, il tournait avec celui-ci, ce fut son châtiment terrestre pour avoir été injuste envers son frère et pour l'avoir jalousé. L'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Il n'est pas de péché qui mérite davantage de punition dans ce bas monde, en sus de celle de l'au-delà, que l'injustice et la rupture des liens de parenté.» Dans son Târîkh, l'imam Abu Ja'far Ibn Jarîr a rapporté selon certains exégètes qu'Eve avait enfanté quarante enfants suite à vingt accouchements et qu'ils avaient été prénommés par Dieu Lui-même. C'est l'avis d'Ibn Ishâq et Dieu est plus Savant. Une autre version soutient qu'elle a accouché cent vingt fois, donnant chaque fois naissance à un garçon et une fille ; le premier garçon qu'elle eut était Caïn et la première fille Qalîmâ ; le dernier garçon était 'Abd al-Mughît et la der-nière fille Amat al-Mughît. Ensuite, les gens se multiplièrent et se propagèrent un peu partout sur la Terre comme le dit ce verset : « O hommes î Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui des deux-là a fait répandre (sur la Terre) beaucoup d'hommes et de femmes » (4,1). Les historiens ont dit qu'Adam ne mourut qu'après avoir vu le nombre de ses enfants et petits-enfants atteindre quatre cent mille. Et Dieu est le plus Savant. Par ailleurs, dans le hadith sur le récit du voyage noc¬turne3, on rapporte que lorsque l'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, passa près d'Adam au premier Ciel (le plus proche de la Terre), celui-ci lui dit : «Bienvenue fils et Prophète vertueux ». Le Prophète vit alors qu'Adam avait sur sa droite et sur sa gauche une multitude d'êtres. Dès qu'il tour¬nait sa tête à droite il riait, mais dès qu'il la tournait à gauche il pleurait. Il dit à Gabriel ; «Ô Gabriel ! Qu'est-ce que c'est ? » Il lui répondit : « Cet homme est Adam et ceux-là (qui sont à sa droite et sa gauche) sont les âmes de ses descendants. Lorsqu'il regarde à droite, où se trouvent les gens du Paradis, il rit, et lorsqu'il regarde à gauche où se trouvent les habitants de l'Enfer, il pleure. » Abu Bakr al-Bazzâr a rapporté, d'après al-Hasan, qu'Adam avait l'intelligence de toute sa descendance. D'autre part, certains savants ont dit au sujet de la parole du Prophète, sur lui la grâce et la paix : « Je suis passé à côté de Joseph et j'ai vu qu'il fut gratifié de la moitié de la beauté », c'est-à-dire la moitié de la beauté d'Adam, car Dieu a créé Adam et l'a façonné de Ses nobles Mains et lui a insuf¬flé de Son Esprit. Tl ne peut donc être que le plus beau des hommes. En outre, il a été rapporté plus haut le hadith disant que Dieu a créé Adam à Son image. Dans les autres recueils de hadiths, il est dit : « Dieu a créé Adam à l'image du Miséricordieux, qu'il soit exalté ». Les savants ont commenté ce hadith et lui ont donné plusieurs explications que l'on ne peut mentionner ici. L'érudit Ibn 'Asâkir a rapporté, d'après Jâbir Ibn ' Abdullâh ; « Lorsque Dieu créa Adam et sa descendance, les anges dirent : "Ô Seigneur ! Tu les as créés de façon à ce qu'ils mangent, boivent, se marient et aient des montures ; consacre-leur donc le bas monde et à nous, l'au-delà !" Il leur répondit : "Je ne réserverai pas à celui que J'ai créé de Mes Mains et en qui J'ai insufflé de Mon Esprit le même traitement qu'à celui à qui J'ai dit : 'Sois !', et il fut !" » Ad-Dâramî a rapporté un hadith similaire d'après 'Abdullâh Ibn 'Amrû. Mais Dieu est le plus Savant. La mort d'Adam et les recommandations à son fils Seth, sur lui le salut Le mot Seth veut dire don de Dieu, Adam et Eve appelèrent leur fils ainsi car ils l'eurent après la mort de Abel. Muhammad Ibn Ishâq a dit : « Lorsque Adam fut sur le point de mourir, il appela à son chevet son fils Seth et lui apprit les heures de la nuit et du jour ainsi que les actes de dévotion de ces heures. absorbe ton eau ! Et toi, ciel, cesse (de pleuvoir) !" L'eau baissa, l'ordre fut exécuté, et l'Arche s'installa sur le Jûdi, et il fut dit : "Que disparaissent les gens pervers !" Et Noé invoqua son Seigneur et dit : "Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges". Il dit : "O Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants." Alors Noé dit : "Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n'ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nom-bre des perdants". Il fut dit : "O Noé, débarque avec Notre sécurité et Nos bénédictions sur toi et sur des communau-tés (issues) de ceux qui sont avec toi. Et il y (en) aura des communautés auxquelles Nous accorderons une jouis-sance temporaire ; puis un châtiment douloureux venant de Nous les touchera". Voilà quelques nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Tu ne les savais pas, ni toi ni ton peuple, avant cela. Sois patient. La fin heureuse sera aux pieux. » (11, 25-49) Il l'informa aussi de l'événement du déluge qui allait se produire longtemps après ». Il ajouta : « On rapporte que la généalogie de la descendance d'Adam remonte à Seth ; car tous les autres enfants d'Adam périrent et disparurent. Et Dieu est le plus Savant. » À la mort d'Adam - survenue un vendredi, les anges apportèrent un baume du Paradis et un linceul pour le couvrir ; ils présentèrent leurs condoléances à son fils et exécuteur testamentaire Seth, sur lui le salut. Abdullah le fils de l'imam Ahmad a rapporté, d'après Ubayy Ibn Ka'b, que « lorsque Adam fut sur le point de mourir, il dit à ses enfants : "O mes enfants ! J'ai envie de manger des fruits du Paradis". Ils partirent alors pour lui en chercher lorsqu'ils rencontrèrent sur leur chemin les anges apportant linceul, parfums, pioches et pelles. Les anges leur demandèrent : "Ô enfants d'Adam, où allez-vous ainsi et que cherchez-vous ?" Ils leur répondirent : "Notre père est malade et il a envie de manger des fruits du Paradis". Ils leur dirent ; "Revenez auprès de lui car il va rendre l'âme". Us revinrent donc sur leurs pas accompagnés des anges. Lorsque Eve les vit, elle les reconnut et se dirigea vers Adam qui lui dit alors : "Eloigne-toi de moi ! C'est par ta faute que j'en suis arrivé là ! Laisse les anges de mon Seigneur prendre mon âme !" Les anges prirent donc son âme, lavèrent son corps, l'ensevelirent dans son linceul, l'embaumèrent et lui creusèrent une fosse où ils l'enterrèrent après avoir prié sur lui. Ils dirent ensuite à ses enfants : "Ô enfants d'Adam ! C'est ainsi que vous devriez agir avec vos morts." » Les savants ne sont pas tombés d'accord sur l'âge d'Adam ; nous avons déjà rapporté le hadith d'Ibn 'Abbâs et Abu Hurayra selon lequel l'âge d'Adam inscrit dans la Table Gardée (lawh al-Mahfuz) est de mille ans. Cet avis est plus digne de foi que l'information contenue dans la Thora et selon laquelle Adam aurait vécu neuf cent trente années, car il s'agit d'un hadith attribué au Prophète, sur lui la grâce et la paix, considéré infaillible. D'après Ibn 'Asâkir, 'Atâ* al-Khurasânî a dit que lorsque Adam mourut, les créatures le pleurèrent pendant sept jours. Après le trépas d'Adam, son fils Seth, sur lui le salut, assuma ses responsabilités. Au moment de rendre l'âme, Seth fit ses recommandations à son fils Enoch qui assuma ses responsabilités après lui ; puis ce fut le tour de son fils Kénan de prendre la relève ; à sa mort, son fils Maléléel en fit de même. C'est celui-là même, prétendent les Perses, qui régna sur les sept provinces et qui le premier arracha les arbres et construisit les villes et les gran¬des forteresses. Ils dirent aussi qu'il fut le bâtisseur de Babylone et de la ville dite de l'extrême Souss. Il battit Iblîs et ses légions, les chassant de la terre vers ses extrémités et ses montagnes, de même qu'il tua un grand nombre de rebelles parmi les génies et les démons. Il avait, dirent-ils, une immense couronne et son règne dura quarante ans. À sa mort, ce fut son fils Jared qui lui succéda. À la mort de celui-ci son fils Enoch (Idriss) assuma les charges et les responsabilités qui étaient les siennes. Dieu est le plus Savant. Idriss (Enoch), sur lui le salut Dieu dit : « Mentionne dans le Livre Idriss. C'était un véridique et un Prophète. Et Nous relevâmes à un haut rang » (19, 56-57). Ainsi, Dieu fait l'éloge d'Idriss, sur lui le salut, et lui attribue le titre de prophète et la qualité de véridique. Il s'agit d'Enoch dont le Prophète descend selon certains généalogistes. Il était le premier enfant d'Adam à être investi des charges de la prophétie après Adam et Seth, sur eux le salut. Ibn Ishâq a dit qu'il fut le premier homme à utiliser une plume pour écrire et qu'il vécut auprès d'Adam trois cent huit ans. La parole de Dieu : « [...] Et Nous rélevâmes à un haut rang » est confirmée par le hadith sur le Voyage Nocturne selon lequel le Prophète, sur lui la grâce et la paix, l'avait ren¬contré dans le quatrième Ciel. Ibn Jarîr a rapporté qu'Ibn 'Abbâs a interrogé Ka'b al-AJibâr sur cette parole de Dieu : « [...] Et Nous rélevâmes à un haut rang » (19, 57), ce der¬nier lui dit : « Quant à Idriss, Dieu lui a révélé qu'il inscrira à son actif pour chaque jour l'équivalent des œuvres de tous les Enfants d'Adam - cela concerne peut-être les gens de son époque. Idriss aima alors faire davantage de bonnes œuvres. Un ange dont il était l'ami intime vint le voir et lui dit : "Dieu m'a révélé ceci et cela ; parles-en à l'ange de la mort afin qu'il ajourne ma mort jusqu'à ce que mes œuvres augmentent". L'ange le prit alors sur ses ailes et le transporta au Ciel. Lorsqu'ils furent au quatrième Ciel, ils rencontrèrent l'ange de la mort qui venait des Cieux supérieurs ; l'ange qui avait fait monter Idriss lui transmit la demande de ce dernier. L'ange de la mort lui dit : "Et où est-il ?" - "Il est là avec moi, répondit-il". L'ange de la mort reprit : "C'est étonnant ! Il m'a été ordonné de prendre son âme au quatrième Ciel et je me suis dit : "Comment vais-je prendre son âme au quatrième Ciel alors qu'il se trouve sur Terre ?" Idriss trouva donc la mort au quatrième Ciel et c'est là le sens de la parole de Dieu : "[...] Et Nous l'élevâmes à un haut rang" » (19, 57). Ibn Abu Najîh a rapporté d'après Mujâhid à propos de cette parole de Dieu : « [...] Et Nous relevâmes à un haut rang » ce qui suit : « Idriss n'est pas mort ; il a été élevé au Ciel comme l'a été Jésus ». S'il entend par là qu'il n'est pas mort jusqu'à aujourd'hui, cela est discutable, mais s'il veut dire qu'il a été élevé vivant au Ciel puis qu'ensuite son âme a été prise, cela concorderait avec le récit de Ka'b al-Ahbâr, et Dieu est le plus Savant. Pour sa part, al-'Ûfî a dit, à propos de même verset, citant Ibn 'Abbâs : « Il a été élevé au sixième Ciel où il mourut ». C'est aussi l'opinion d'Ad-Dahhâk. Cependant, le hadith unanimement admis affirme qu'il se trouve au quatrième Ciel. Mujâhid et d'autres commentateurs privilégient ce dernier avis. Quant à al-Hasan al-Basrî, il a dit : "Il l'a élevé au Paradis". D'autres ont dit qu'il a été élevé du vivant de son père Jared fils de Maléléel, et Dieu est le plus Savant. L'histoire de Noé (Nûh), sur lui le salut Il s'agit de Noé fils de Lamech, fils de Mathusalem fils d'Enoch (Idriss), fils de Jared, fils de Maléléel, fils de Kénan fils d'Enoch fils de Seth fils d'Adam, le père de l'humanité. Il naquit cent vingt-six ans après la mort d'Adam comme l'ont rapporté Ibn Jarîr et d'autres historiens. Selon la généalogie établie par les gens du Livre, il y aurait entre la mort d'Adam et la naissance de Noé, cent qua¬rante-six ans. Cependant, d'après ce qu'a rapporté Abu Hâtim Ibn Hibbân1, il y aurait entre eux dix générations (qarn). En effet, Ibn Hibbân rapporte, d'après Abu Umâma, qu'un homme demanda au Prophète, sur lui la grâce et la paix : « O Messager de Dieu ! Adam était-il un Prophète ? » Il lui répondit : « Oui, il recevait la Révélation ». L'homme demanda alors : « Et combien de temps y a-t-il entre lui et Noé ? » Il lui répondit : « Dix générations (qarn) ». En outre, dans le Sahîh d'al-Bukhârî, il est rapporté, d'après Ibn ' Abbâs : « Il y avait entre Adam et Noé, dix générations (qarn), toutes étaient sur la voie de l'islam». Ainsi, si on entend par génération (qarn) une durée de cent ans, comme le pensent beaucoup de gens, il y aurait eu donc entre eux mille ans. Cependant, il n'est pas exclu que cette période soit plus importante en raison du lien qu'a établi Ibn Abbâs entre ces générations et l'islam. Il se peut, en effet, qu'il y eut d'autres générations qui n'étaient pas sur la voie de l'islam. Il reste que le hadith d'Abû Umâma précise que la période entre Adam et Noé était de dix générations et Ibn 'Abbâs a ajouté qu'elles étaient toutes sur la voie de l'islam. Ce qui contredit la thèse de certains historiens parmi les gens du Livre prétendant que Caïn et ses enfants avaient adoré le feu, et Dieu est le plus Savant. Cependant, on peut entendre par "qarn", des générations comme il est dit dans la parole de Dieu : «Que de généra¬tions avons-Nous exterminées après Noé !» (17, 17) ; «Puis après eux, Nous avons créé d'autres générations. » (23,42) ; « [...] Et de nombreuses générations intermédiai¬res. » (25, 38) ; « Combien de générations, avant eux, avons-Nous fait périr ? » (19, 74). L'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit : « La meilleure des générations (qarn) est la mienne »2. Il est à préciser qu'avant Noé, une génération vivait de longs siècles. Dans ce cas, il y aurait entre Adam et Noé, des milliers d'années, et Dieu est le plus Savant. D'une manière générale, Noé a été envoyé par Dieu à l'époque où des peuples se mirent à adorer les idoles et les tyrans (tâghût) et à verser dans l'égarement et l'incroyance. Dieu l'a envoyé donc par miséricorde pour les hommes et il fut, par conséquent, le premier Messager à être envoyé aux habitants de la Terre, comme le confirmeront les gens réunis autour de lui le jour de la Résurrection. Son peuple s'appelait Banî Râsib comme l'a rapporté Ibn Jarîr et autres. Les savants ont divergé sur l'âge qu'il avait lorsqu'il reçut la Révélation ; certains ont dit qu'il avait cinquante ans, d'au¬tres trois cents ans et d'autres encore quatre cent quatre-vingt. Ibn Jarîr, qui a rapporté ces trois avis, attribue le dernier à Dieu a relaté, dans plusieurs versets de Son Livre saint, son récit, l'opposition de son peuple à son appel à Dieu, le châtiment qui s'est abattu sur ceux qui l'ont renié, à savoir le déluge, de même que le salut de ceux qui l'ont suivi et qui pri¬rent place dans l'Arche. Dieu dît ainsi dans la sourate de Hûd : « Nous avons déjà envoyé Noé à son peuple : "Je suis pour vous un avertisseur explicite afin que vous n'adoriez que Dieu. Je crains pour vous le châtiment d'un jour douloureux"* Les nota¬bles de son peuple qui avaient mécru, dirent alors : "Nous ne voyons en toi qu'un homme comme nous ; et nous voyons que ce sont seulement les Vils parmi nous qui te sui¬vent sans réfléchir ; et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Plutôt, nous pensons que vous êtes des menteurs". Il dit : "Ô mon peuple ! Que vous en sem¬ble ? Si je me conforme à une preuve de mon Seigneur, si une miséricorde (prophétie) échappant à vos yeux, est venue à moi de sa part, devrons-nous vous l'imposer alors que vous la répugnez ? Ô mon peuple, je ne vous demande pas de richesse en retour. (A suivre)