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Abraham : Dieu m'a ordonné de construire une maison à cet emplacement".
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 06 - 2017

Lorsque Agar revint, elle donna naissance à Ismaël, sur lui le salut. Les gens du Livre disent qu'Abraham avait alors quatre vingt-six ans, et qu'il n'aura Isaac que treize ans plus tard. Lorsque Ismaël vint au monde, Dieu inspira à Abraham qu'il aura un fils de Sara, nommé Isaac. Abraham se prosterna devant le Seigneur en signe de reconnaissance. Dieu lui annonça aussi qu'il avait exaucé ses prières et qu'Ismaël sera béni, qu'il aura une descendance importante d'où émergeront douze hommes prestigieux, et qu'il sera le père d'une grande nation.
Les douze hommes ne sont autres que les califes bien guidés dont il est question dans ce hadith suivant rapporté dans les Sahîh : «Apparaîtront douze princes tous issus de Quraysh »2, parmi eux Abu Bakr, 'Umar Ibn al-Khattâb, 'Uthmân Ibn 'Affân, 'Alî Ibn Abu Tâlib, 'Umar Ibn 'Abdul-'Azîz, et quelques descendants des Banî al-'Abbâs ; quant à la grande nation il s'agit évidemment de la prestigieuse communauté musulmane. À la naissance d'Ismaël, Sara devint très jalouse d'Agar, c'est pourquoi elle demanda à Abraham de l'éloigner d'elle. Sur ordre de Dieu, Abraham conduisit alors Agar et son fils Ismaël jusqu'à La Mecque où il les laissa et rebroussa chemin vers la Palestine. On rapporte qu'Ismaël était encore un nourrisson et que lorsque Abraham s'apprêta à repartir chez lui, Agar s'agrippa à lui et lui dit : « Ô Abraham où vas-tu ainsi nous abandonnant ici sans viatique ? » Voyant qu'il ne lui répondait pas malgré son insistance, elle lui demanda : « Agis-tu ainsi parce que Dieu te l'a ordonné ? » Il dit : « Oui. » Elle dit alors : « Dans ce cas, Il ne nous abandonnera pas à nous-mêmes ! ». L'émigration d'Abraham avec son fils Ismaël et sa mère Agar dans les montagnes de Paran (la terre de La Mecque) et la construction de la Maison Antique. Al-Bukhârî a rapporté, d'après Ibn 'Abbâs : « La mère d'Ismaël fut la première femme à porter une robe à traîne pour effacer les traces de ses pas lors de son départ de Palestine. Abraham l'emmena avec son fils Ismaèl qu'elle allaitait encore, et les laissa près de la Maison Sacrée, au pied d'un grand arbre au-dessus de Zamzam, dans la partie la plus élevée de la Mosquée. Il n'y avait alors personne à La Mecque et il n'y avait pas d'eau. Il les laissa là, avec pour seules provisions, une sacoche de dattes et une outre remplie d'eau. Puis il revint sur ses pas, mais Agar le suivit et lui dit : "Ô Abraham ! Où vas-tu, en nous laissant ici, dans ce désert où rien ne nous est familier ?" Mais Abraham ne lui répondit pas. Elle répéta plusieurs fois sa question, mais il ne se retournait pas. Voyant cela, elle lui demanda : "Est-ce Dieu qui te l'a ordonné ?" Il répondit : "Oui". Elle dit alors : "Alors II ne nous abandonnera pas". Et elle revint sur ses pas. Abraham quitta alors son enfant et sa mère et, lorsqu'il fut hors de leur vue, il se mit face à la Maison Sacrée et invoqua Dieu en ces termes : "Ô Seigneur, j'ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée (la Ka'ba) - ô Seigneur - afin qu'ils accomplissent la prière. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d'une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ?" » (14, 37). La mère d'Ismaël se mit alors à allaiter son fils et elle but l'eau de la gourde jusqu'à ce qu'il n'en restât plus rien. Puis elle fut prise d'une soif intense elle ainsi que son fils qui se mit à se tordre de douleur. Affolée, elle s'éloigna pour ne pas voir son fils dans cet état et elle escalada as-Safâ, la colline la plus proche d'elle, et se mit à scruter l'horizon pour voir s'il y avait quelqu'un dans les environs, mais en vain. Elle redescendit et relevant le pan de son habit elle courut dans la vallée jusqu'à atteindre la colline d'al-Marwâ qu'elle escalada pour scruter l'horizon à la recherche de quelque âme qui vive. Ne voyant rien, elle redescendit de la colline et courut vers celle d'as-Safâ, faisant ainsi sept fois le parcours entre ces deux collines. Ibn 'Abbâs ajouta : « Le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : "C'est pour cela que les gens font le parcours entre les deux collines." » Une fois parvenue au sommet d'al-Marwâ, elle entendit une voix. « Tais-toi ! »,2 se dit-elle en son for intérieur. Et tendant l'oreille, elle entendit à nouveau la voix l'interpeller. Elle dit alors : « Je t'ai bien entendu ; si tu as de l'eau, secourre-moi. » Elle vit alors l'ange à l'endroit où se trouve Zamzam. Il fouilla la terre de son aile ou de son talon jusqu'à ce que l'eau en jaillisse. Agar se mit à faire un petit bassin pour recueillir de l'eau dans sa gourde, mais l'eau ne cessait de jaillir au fur et à mesure qu'elle recueillait de l'eau. Ibn 'Abbâs a dit : « L'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit ; "Que Dieu ait en Sa miséricorde la mère d'Ismaël ; que n'a-t-elle pas laissé Zamzam couler." - Il aurait dit selon une autre version ; "Si elle n'avait pas recueilli de l'eau dans sa gourde, Zamzam serait une source d'eau qui coule à la surface de la Terre". Elle en but et donna le sein à son fils. L'ange lui dit : "N'aie pas peur d'être abandonnée, car ici sera bâtie la Maison de Dieu par cet enfant et son père, et Dieu n'abandonnera pas les siens". Le lieu du Temple surplombait ce qui l'entourait tel une colline, les torrents qui se déversaient de toutes parts l'épargnaient passant à sa gauche et à sa droite. Il en fut ainsi jusqu'au jour où des membres de la tribu des Jurhum venant du chemin de Kudâ' firent halte dans la vallée de La Mecque. Ils virent un oiseau tournoyer dans le ciel et soupçonnèrent la présence d'un point d'eau. Ils envoyèrent des éclai-reurs qui leur confirmèrent cela. Ils s'y rendirent et, trouvant la mère d'Ismaël et son fils, ils lui demandèrent la permission de s'établir près d'elle ; elle répondit : "D'accord, mais vous n'avez aucun droit sur l'eau !" Ils acceptèrent et s'établirent près d'elle. » 'Abdullâh Ibn 'Abbâs ajouta que le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « La mère d'Ismaël qui avait besoin de compagnie trouva, là, de quoi combler sa solitude. Les gens de Jurhum firent venir leurs familles et s'établirent là. Plusieurs familles jurhumites s'installèrent (près du Temple) ; Ismaël devint un jeune homme et apprit la langue arabe à leur contact. Il leur plut, et les jurhumites lui donnèrent une de leurs filles en mariage. La mère d'Ismaël mourut peu de temps après. Un jour, Abraham revint voir son fils. Il ne le trouva pas chez lui. Sa femme lui dit qu'Ismaël était parti leur chercher des provisions. Il l'interrogea sur leur situation et elle lui répondit qu'ils vivaient dans la gêne. Il lui dit alors : "Lorsque ton époux sera de retour, tu lui diras que je lui adresse mon salut et qu'il doit changer le seuil de sa demeure". À son retour, Ismaël qui avait un pressentiment, demanda à son épouse si personne n'était venu ce jour-là. "Oui, lui répondit-elle, un vieillard (qu'elle décrivit) est venu nous voir. Il m'a demandé de tes nouvelles, je lui en ai donné, il me demanda aussi comment nous vivions et je lui ai répondu que nous vivions dans la gêne". Il lui dit : "T'a-t-il fait une recommandation ?" Elle répondit : "Oui, il m'a dit de te dire qu'il t'adressait son salut et que tu devais changer le seuil de ta maison." Ismaël lui dit ; "Ce vieillard est mon père et il me demande de me séparer de toi ; rejoins donc ta famille !" Il la répudia et épousa une autre femme des jurhum. Abraham retourna chez lui et y demeura le temps que Dieu voulut. Il revint quelque temps après pour voir son fils. Il ne trouva chez lui que sa nouvelle épouse. Il demanda des nouvelles d'Ismaël, mais sa femme lui répondit qu'il était parti leur chercher des provisions. Il l'interrogea sur leur situation et elle lui répondit qu'ils vivaient bien par la grâce de Dieu. Il lui demanda quelle était leur nourriture et leur boisson, elle répondit : « de la viande et de l'eau". Abraham dit alors : "Mon Dieu, bénis-leur la viande et l'eau !" ». Le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Ils n'avaient alors pas de céréales. S'il y en avait eu, Abraham les aurait également bénies. 11 lui dit : "Lorsque ton époux reviendra, tu lui transmettras mon salut et tu lui diras de conserver le seuil de sa demeure". À son "retour, Ismaël lui demanda si quelqu'un leur avait rendu visite. Elle lui répondit qu'un vieillard à l'aspect agréable leur avait rendu visite et l'avait inter-rogé sur leur situation et qu'elle lui avait répondu qu'ils vivaient bien par la grâce de Dieu. "T'a-t-il fait une recommandation ?", lui demanda-t-il. "Oui, répondit-elle, il m'a demandé de te transmettre son salut et de te dire que tu dois conserver le seuil de ta demeure." Ismaël comprit alors qu'il s'agissait encore une fois de son père. Il dit à son épouse : "C'est mon père qui nous a rendu visite et il me recommande de te garder comme épouse". Abraham s'absenta encore quelques temps puis revint à La Mecque pour voir son fils. Il le trouva assis sous un arbre près du puits de Zamzam taillant des flèches. Ismaël se leva, alla à sa rencontre et ils s'étreignirent comme seuls un père et son fils peuvent le faire. Puis Abraham dit à son fils : "Ô mon fils, Dieu m'a ordonné quelque chose !" Ismaël lui dit : "Fais ce qui t'a été demandé". Il lui dit : "Et m'y aideras-tu ?" Il répondit : "Bien sûr ! Je le ferai !" Il lui dit alors : "Dieu m'a ordonné de construire une maison à cet emplacement". Et il lui montra un monticule qui dominait ses alentours. Ils élevèrent alors les fondations de la Maison ; Ismaël apportait les pierres, tandis qu'Abraham s'attelait à la construction. Lorsque la Maison fut assez élevée, il lui apporta un rocher sur lequel il monta pour continuer son travail. Il mettait les pierres qu'Isrnaël lui donnait en répétant tous deux : "Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre part ! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient" (2, 127) Il dit : "Ils se mirent à construire en faisant le tour de la Maison en disant ; "O notre Seigneur, accepte ceci de notre part ! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient" (2, 127). » Al-Bukhârî a rapporté ensuite, d'après Ibn 'Abbâs : « Lorsqu'il y eut le problème entre Sara et Agar, Abraham sortit avec son fils Ismaël et sa mère ; ils avaient avec eux une outre plaine d'eau. » Al-Bukhârî cita ensuite l'intégralité du hadith attribué à Ibn 'Abbâs. Ce récit est quelque peu isolé (gharîb) et il semble qu'il a été puisé dans les récits israélites. Dans ce récit, il est dit qu'Ismaèl était encore un nourrisson. Les gens du Livre
rapportent que le Seigneur ordonna à Abraham de circoncire son fils Ismaël ainsi que ses esclaves. Il avait alors quatre vingt dix-neuf ans et Ismaël treize. Abraham circoncit son enfant et ceux dépendant de lui, ce qui indique qu'il s'agissait d'une obligation. Il s'ensuit de cet avis authentique l'obligation de la circoncision pour les hommes. Dans un autre hadith rapporté par al-Bukhârî, d'après Abu Hurayra, il est dit : « Abraham s'est circoncis alors qu'il avait quatre-vingt ans à l'aide d'une hache de charpentier. » II est également rapporté par Muslim. L'histoire du sacrifié, Ismaël (Ismâ'îl), sur lui le salut Lorsque Abraham, l'ami intime de Dieu, émigra de son pays natal, il invoqua son Seigneur afin qu'il lui donne un enfant vertueux. Dieu lui annonça alors la nouvelle de la naissance d'un fils magnanime, en l'occurrence Ismaël, sur lui le salut. Celui-ci fut donc son premier enfant alors qu'il était âgé de quatre-vingt-six ans. Les savants de toutes les religions sont d'accord à ce sujet. Dieu dit : « Puis quand celui-ci (Ismaël) fut en âge de l'accompagner [...] » (37, 102) ; c'est-à-dire qu'il devint un adolescent à même de subvenir à ses besoins comme son père. Mujâhid a dit : « Puis quand celui-ci fut en âge de l'accompagner [...] », c'est-à-dire qu'il devint un adolescent en état de faire ce que fait son père. C'est alors qu'il fut ordonné à Abraham dans un rêve de sacrifier son fils. Or, dans le hadith rapporté par Ibn 'Abbâs, il est dit : « La vision des Prophètes participe de la Révélation ». En lui ordonnant de sacrifier son enfant qu'il a eu alors qu'il a avancé en âge Dieu mit à l'épreuve son ami intime Abraham. Il lui avait déjà été ordonné de les établir lui et sa mère dans le désert de La Mecque et il obéit, plein de confiance en Dieu. Et Dieu leur accorda une consolation et une issue en leur donnant des moyens de subsistance inespérés là où ils étaient. Ensuite, après que le Seigneur lui eut ordonné de sacrifier son seul et unique enfant, il se soumit à la Volonté divine et s'apprêta à exécuter l'ordre divin. Il mit au préalable au courant son fils et lui demanda son avis afin d'apaiser son esprit et l'aider à accepter le décret de Dieu. « II dit : "Ô mon fils, je me vois en songe, en train de t'immoler. Vois donc ce que tu en penses."» (37, 102). Le fils magnanime s'empressa de dire à son père : « Ô mon cher père, fais ce qui t'est commandé : tu me trouve-ras, s'il plaît à Dieu, du nombre des endurants » (37, 102). Cette réponse cristallise on ne peut mieux l'obéissance et la soumission au père ainsi qu'au Seigneur des hommes. Dieu dit : « Puis quand tous deux se furent soumis (à l'ordre de Dieu) et qu'il l'eut jeté sur le front [...] » (37, 103). Selon Ibn 'Abbâs, Mujâhid, Sa'îd Ibn Jubayr, Qatâda et ad-Dahhâk, Abraham plaça le couteau sur la nuque d'Ismaël afin de ne pas voir son visage au moment de l'immoler. On rapporte aussi qu'il l'étendit sur le côté, son front collé au sol. « [...] Ils se furent soumis [...] », c'est-à-dire qu'Abraham prononça le nom de Dieu et Le glorifia, tandis que l'enfant fit le témoignage de la foi et s'abandonna à la mort. As-Suddî et d'autres commentateurs ont dit dans cet ordre d'idées : « Il a fait passer le couteau sur sa gorge, mais le cou-teau ne coupait pas. » Il fut alors interpellé par Dieu : « Abraham, tu as confirmé la vision [...] » (37, 104-105) ; c'est-à-dire que le but de ton épreuve a été atteint. Tu as obéi à ton Seigneur en Lui faisant l'offrande de ton enfant, avant cela tu as offert ton corps au feu, et tu dépenses sans compter pour tes hôtes. C'est pour cela que Dieu dit : « C'était là, certes, l'épreuve manifeste [...] » (37, 106) ; c'est-à-dire l'épreuve apparente et évidente. Dieu dit à la suite de cela : « Et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse [...] » (37,107) ; c'est-à-dire que Nous remplaçâmes ce sacrifice par un autre, un mouton blanc pourvu de grands yeux et de cornes, selon l'avis de la majorité des savants. L'histoire du sacrifié, Ismaël (Ismâ'îl), sur lui le salut Ath-Thawrî a dit d'après Ibn 'Abbâs que ce mouton est resté quarante automnes à paître dans les pâturages du Paradis. Selon Abu Hâtim, Ibn 'Abbâs a dit qu'il s'agissait du mouton que l'un des fils d'Adam (Abel) avait fait l'offrande à Dieu. Mujâhid a dit, quant à lui, que ce mouton a été immolé par Abraham à Mina et 'Ubayd Ibn 'Umayr, qu'il l'a sacrifié au maqâm (la station qui porte son nom) devant la Ka'ba. Il reste que la plupart de ces avis s'appuient sur des récits israélites et qu'on peut se limiter au récit coranique et à la Tradition (sunna) pour connaître et comprendre cet épisode. Il a été rapporté qu'lbn 'Abbâs a dit que la tête desséchée de ce bélier resta (jusqu'à l'avènement de l'Islam) suspendue à la gouttière de la Ka'ba. Ce qui constitue une preuve solide que l'enfant sacrifié est bel et bien Ismaël et non Isaac (comme le soutien la tradition judéo-chrétienne), le premier ayant vécu à La Mecque et non le second. Et Dieu est le plus Savant. Au demeurant, c'est aussi le sens apparent qui se dégage du Coran au sujet du sacrifié ; car il fit le récit du sacrifié avant de dire seulement par la suite : « Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète d'entre les gens ver-tueux» (37, 112). Ibn Jarîr a rapporté dans son Tafsîr, d'après Ibn 'Abbâs : « Le sacrifié c'est Ismaël, mais les Juifs prétendent que c'est Isaac, or ils ont menti ». 'Abdullâh, fils de l'imam Ahmad, a dit d'après son père : « Il s'agit d'Ismaël ». Ibn Abu Hâtim a dit pour sa part : « J'ai interrogé mon père sur le sacrifié, et il m'a répondu que la version la plus juste est qu'il s'agit d'Ismaël ». Ibn Abu Hâtim a dit en outre : « On a rapporté d'après 'Alî, Ibn 'Umar, Abu Hurayra, Abu at-Tufayl, Sa'îd Ibn al-Musayyib, Sa'îd Ibn Jubayr, al-Hasan, Mujâhid, Ash-Shi'bî, Muhammad Ibn Ka'b, Abu Ja'far Muhammad Ibn ' Alî et Abu Sâlih qu'ils ont dit : "Le sacrifié est Ismaël, sur lui le salut." Al-Baghawî a rapporté les mêmes propos d'après ar-Rabî' Ibn Anas, al-Kalbî et Ibn 'Amrû Ibn al-'Alâ'. » Dieu dit ; « Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète d'entre les gens vertueux. Et Nous le bénîmes ainsi que Isaac. Parmi leurs descendances il y a (l'homme) de bien et celui qui est manifestement injuste envers lui-même. » (37, 112-113). Cette bonne annonce a été faite lors d'une visite que les anges firent à Abraham et Sara. Us se rendaient dans les cités du peuple de Loth pour les exterminer à cause de leur négation et leur libertinage comme nous le verrons le moment venu ; mais ils firent une halte chez le couple béni pour lui faire l'an-nonce d'un nouveau bienfait. Dieu dit : « T'est-il parvenu le récit des visiteurs hono-rables d'Abraham ? Quand ils entrèrent chez lui et dirent : "Paix !", il (leur) dit : "Paix, visiteurs inconnus". Puis il alla discrètement à sa famille et apporta un veau gras. Ensuite il l'approcha d'eux... "Ne mangez-vous pas ?" dit-il. H ressentit alors de la peur vis-à-vis d'eux. Ils dirent ; "N'aie pas peur". Et ils lui annoncèrent (la naissance) d'un garçon plein de savoir. Alors sa femme s'avança en criant ; elle se frappa le visage et dit : "Une vieille femme stérile...". Ils dirent : "Ainsi a dit ton Seigneur. C'est Lui vraiment le Sage, l'Omniscient. » (51, 24-30). Abraham prit les anges Gabriel, Michaël et Isrâfîl qui avaient pris une forme humaine, pour des hôtes et les traita en tant que tels. Il leur fit rôtir un de ses meilleurs veaux et le leur servit. Or, les anges refusèrent d'y toucher car ils se passaient de nourriture. En voyant cela, Abraham eut peur d'eux : « [...] Et il ressentit de la peur vis-à-vis d'eux. Ils dirent : "N'aie pas peur, nous sommes envoyés au peuple de Loth" » (11, 70) ; c'est-à-dire pour les exterminer. Sara se tenait debout auprès des hôtes comme c'était la coutume chez les Arabes notamment. En apprenant la nouvelle du châtiment qui allait s'abattre sur le peuple de Loth, elle s'en réjouit. Dieu dit ensuite : « [...] Nous lui annonçâmes donc (la naissance) d'Isaac, et après Isaac de Jacob. »" (11, 71) ; c'est-à-dire que les anges lui annoncèrent la nouvelle de la prochaine naissance d'un enfant. « [...] Alors sa femme s'avança en criant, elle se frappa le visage et dit : "Une vieille femme stérile !" » (51,29). Elle a agi à la manière des femmes lorsqu'elles sont surprises par quelque nouvelle ou événement. « Elle dît : "Malheur à moi ! Vais-je enfanter alors que je suis vieille et que mon mari, que voici, est un vieillard ?" Elle ajouta ; "C'est là vraiment une chose étrange !" Les anges lui répondirent : "T'étonnes-tu de l'ordre de Dieu ? Que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous, gens de cette maison ! Il est vraiment Digne de louange et de glorification !" » (11,72-73). Abraham, aussi, s'étonna d'apprendre cette nouvelle et s'en réjouit en disant : « M'annoncez-vous (cette nouvelle) alors que la vieillesse m'a touché ? Que m'annoncez-vous donc ? Ils dirent : "Nous t'annonçons la vérité. Ne sois donc pas de ceux qui désespèrent" » (15, 54-55). Les anges lui confirmèrent alors l'information et lui annoncèrent la bonne nouvelle de la naissance d'un fils plein de savoir, c'est-à-dire d'Isaac. Son frère Ismaël, quant à lui, a été qualifié de « magnanime», de patient et de fidèle à ses promesses, ce qui s'accorde avec son expérience. Dieu dit dans un autre verset : « Nous lui annonçâmes donc (la naissance) d'Isaac, et après Isaac, Jacob. » (11, 71). Muhammad Ibn Ka'b al-Qurazî et d'autres se sont appuyés sur ce verset pour démontrer que c'est Ismaël le sacrifié, car il n'est pas convenable qu'Abraham reçoive l'ordre de sacrifier Isaac, alors que la bonne annonce de sa naissance et de la naissance de son fils Jacob lui soient parvenues. La construction de la Maison Antique (al-bayt al-'atîq). Dieu dit ; « Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (la Ka'ba) (en lui disant) : "Ne M'associe rien ; et purifie Ma maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui
s'y tiennent debout et pour ceux qui s'y inclinent et se prosternent. Et fais aux gens une annonce pour le pèlerinage. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné." » (22, 26-27) ; « La première Maison qui ait été édifiée pour les gens, c'est bien celle ùeBakka (La Mecque) bénie et une bonne direction pour l'Univers. Là sont des signes évidents, parmi lesquels l'endroit où Abraham s'est tenu debout ; et quiconque y entre est en sécurité. Et c'est un devoir envers Dieu pour les gens qui ont les moyens d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Dieu se passe largement des mondes.» (3, 96-97). Dans ces versets, Dieu mentionne la construction de Sa maison sacrée par Son serviteur, Son Messager, Son élu et Son ami intime, l'imam des orthodoxes (hunafâ') et le père des Prophètes, Abraham, sur lui le salut. Il s'agit de la première mosquée qui ait été édifiée pour les gens afin qu'ils puissent adorer Dieu. C'est Dieu qui lui a indiqué l'endroit où la bâtir. (A suivre)


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