Puisque l'on mentionne Cretinho, notons qu'il fait maintenant profil bas, comme nous l'envisagions dans une récente chronique. Le Donald vient de mettre de l'eau dans son coca, peut-être «fortement conseillé» par son entourage, et a appelé le Seoud pour tenter d'apaiser la situation. Car le Deep State doit être dans tous ses états du fait de la crise pétromonarchique. Comme vu plus haut, le CCG est en phase de désintégration avancée, le Qatar se rapproche de l'Iran... et peut-être bien de la Russie ! L'émir Al Thani a discuté par téléphone avec Poutine récemment. Le communiqué (en anglais) du Kremlin est laconique mais fort intéressant : En décodé : Doha a offert des investissements supplémentaires en échange d'un soutien russe. Dans ce sens, le ministre qatari des Affaires étrangères sera à Moscou et certains observateurs commencent à évoquer un possible pivot vers l'est de l'émirat gazier. On comprend mieux que le système impérial ait des sueurs froides et tente désespérément de rattraper le coup... Vladimirovitch ne rencontrera pas l'envoyé de Doha car il est à Astana pour un importantissime sommet de l'Organisation de Coopération de Shanghai qui verra l'entrée officielle de l'Inde et du Pakistan dans la confrérie eurasiatique, décidée il y a deux ans et ayant pris un peu de retard. Au menu des discussions également : l'adhésion de l'Iran, membre observateur depuis 2005 mais bloqué jusque-là par les sanctions. La nouvelle architecture de l'OCS a de la gueule. Le parallèle est frappant. Tandis que les institutions de l'empire américain sont en train de se fissurer (Union européenne - Brexit- OTAN - Turquie) ou d'exploser (CCG - Qatar), la multipolarité eurasienne continue d'intégrer et de grandir. Certes, l'entrée du couple infernal indo-pakistanais importera son lot de frictions - dispute du Cachemire, méfiance de l'Inde vis-à-vis de la Chine et de ses routes de la Soie et la presse russe ne cache d'ailleurs pas certaines craintes. Mais cette plate-forme unique de consensus à l'échelle du continent-monde qu'est l'OCS finira par créer, sous la pression du binôme russo-chinois, le dialogue nécessaire entre les frères ennemis. Le plus drôle serait que le Qatar désaoudisé y fasse lui aussi son entrée dans quelques années... Ce qui nous ramène au Moyen-Orient. On l'a vu, l'empire a bien peu de motifs de satisfaction en ces temps difficiles. Est-ce la raison de son jusque-boutisme en Syrie ? Les nouvelles en provenance du Cham ne sont guère rassurantes. D'abord, un état des lieux s'impose. Les quatre zones de désescalade - Idlibistan, Homs nord, Ghouta orientale et Deraa fonctionnent à peu près. (A suivre)