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L'histoire de Madyan, le peuple de Shu'ayb, sur lui le salut
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 06 - 2017

Ismaël, sur lui le salut, fut envoyé en tant que Messager aux habitants de cette contrée et aux tribus qui y vivaient comme les jurhum, les ' Amâliq et les gens du Yémen. À la fin de sa vie, il recommanda à son frère Ishâq de suivre sa voie et donna sa fille Nasma en mariage à son neveu al-'Ays, le fils d'Ishâq. On rapporte que les Romains - qu'on appelle les Banî al-Asfar à cause de la pâleur du visage d'al-'Ayg - descendent d'elle, de même que les Grecs selon une autre version. Ismaël mourut à l'âge de cent trente-sept ans et fut enterré à al-Hijr à côté de sa mère Agar.
On rapporte que 'Umar Ibn 'Abdul'Azîz a dit qu'Ismaël s'est plaint à son Seigneur de la chaleur de La Mecque. Il lui a alors inspiré qu'il lui ouvrirait une porte donnant sur le Paradis, à l'endroit où il sera enterré, de façon à ce que la fraîcheur paradisiaque lui parvienne jusqu'au jour de la Résurrection. Tous les Arabes du Hijâz descendent de ses fils Nâbit et Qaydar, Isaac (Ishâq) fils d'Abraham : Le noble, fils du noble, sur eux le salut Isaac naquit alors que son père avait cent ans et son frère Ismaël quatorze. Quant à sa mère Sara, elle était âgée de quatre-vingt-dix ans lorsque la bonne annonce de sa naissance lui parvint. Dieu dit ; « Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète d'entre les gens vertueux. Et Nous le bénîmes ainsi que Isaac. Parmi leurs descendances il y a (l'homme) de bien et celui qui est manifestement injuste envers lui-même. » (37, 112-113) Dieu a fait son éloge dans de nombreux versets de Son Livre saint. Nous avons rapporté, plus haut, le hadith d'Abû Hurayra où le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Le noble, fils du noble, fils du noble, fils du noble, est Joseph fils de Jacob fils d'Isaac fils d'Abraham». Les gens du Livre disent qu'à son mariage avec Rebecca la fille de Bétouél, Isaac avait quarante ans et son père était encore vivant. Ils rapportent aussi que son épouse était stérile et qu'il invoqua Dieu pour lui donner des enfants d'elle. Rébecca tomba alors enceinte de deux jumeaux qu'elle mit au monde. Le premier s'appelait Esaû ; c'est lui que les Arabes appellent al-'Ays ou 'Aysû. Il est, dit-on, l'ancêtre des Romains. Quant au deuxième, il s'appelait Jacob ou Israël. C'est de lui que se réclament les Juifs. Ils disent également qu'Isaac préférait son fils Esaii à Jacob car c'était son aîné, et que sa femme Rebecca aimait Jacob par compassion pour lui car c'était le plus jeune. Quelques éléments de la vie de Jacob et l'histoire de son fils Joseph, sur lui le salut Le Saint Coran a consacré toute une sourate à la vie de Joseph fils de Rachel afin que soit médité ce qu'elle contient de sagesses, d'exhortations et de vertus. Dieu dit : « Alif, Lara, Râ. Tels sont les versets du Livre explicite. Nous l'avons fait descendre, un Coran (en langue) arabe, afin que vous raisonniez. Nous te racontons le meilleur récit, grâce à la révélation que Nous te faisons dans ce Coran même si tu étais auparavant du nombre des inattentifs (à ces récits). » (12, 1-3) Jacob avait douze garçons, premiers ancêtres des douze tribus des Enfants d'Israël. Le plus noble, le plus auguste et le plus célèbre d'entre eux était Joseph (Yûsuf). Certains savants ont soutenu qu'il n'y avait pas d'autre Prophète parmi eux, à part lui. C'était le seul, disent-ils, qui avait reçu la Révélation. Il est vrai que leur histoire va dans le sens de cette idée. D'autres, par contre, leur ont attribué la Prophétie en se basant sur cette parole de Dieu : « Dites : "Nous croyons en Dieu et en ce qu'on nous a révélé, et en ce qu'on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus » (2, 136). Cependant, cet argument n'est pas solide, dans la mesure où le sens de tribus, ici, veut dire les peuples d'Israël y compris leurs prophètes qui recevaient la Révélation. Et Dieu est le plus Savant. Abdus-Samad nous a rapporté d'après 'Abdur-Rahmân, d'après 'Abdullâh Ibn Dinar, d'après son père qu'Ibn 'Umar a dit : « L'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, a dit : "Le noble fils du noble, fils du noble fils du noble, Joseph fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham." »' Les exégètes racontent que Joseph, alors enfant, a fait un rêve dans lequel il voyait « onze étoiles » (12, 4), allusion à ses autres frères, « et aussi le soleil et la lune », allusion à ses parents, tous prosternés devant lui, À son réveil, il raconta son songe à son père. Celui-ci sut alors que son fils allait avoir une place privilégiée et honorable dans cette vie et dans l'autre, et que lui comme ses autres fils lui seraient soumis. Il lui ordonna de ne pas révéler son secret à ses frères de peur de susciter la jalousie dans leurs cœurs et qu'ils ne lui fassent du tort par quelque ruse ou complot. Il est dit dans la Sunna : « Cherchez aide dans la discrétion lorsque vous réglez vos affaires, car on est envié quand on est comblé de bienfaits. » Les gens du Livre disent que Joseph fit part de son secret à son père ainsi qu'à ses frères, et cela est une erreur de sa part. « Ainsi ton Seigneur te choisira [...] » (12, 6) ; c'est-à-dire, de la même façon qu'il t'a inspiré ce songe, si tu le gardes secret, « [...] ton Seigneur te choisira [...] », en te distinguant par diverses formes de Grâce divine et de Miséricorde. Il « t'enseignera l'interprétation des rêves » (12,6), en t'initiant à leur sens et à l'interprétation des visions, ce qu'aucun autre que toi ne peut faire ; « et II parfera Son bienfait sur toi" » (12, 6) par la révélation qu'il te fera, ainsi que « sur la famille de Jacob » grâce à toi et elle récoltera ainsi le bien de ce monde et celui de l'au-delà ; « [...] tout comme II l'a parfait auparavant sur tes deux ancêtres, Abraham et Isaac », c'est-à-dire qu'il t'accordera Ses bienfaits et te distinguera par Al-Bukhârî. la Prophétie tout comme II a distingué par elle ton père Jacob, ton grand père Isaac et ton arrière-grand-père Abraham, « Car ton Seigneur est Omniscient et Sage » (12, 6). À ce sujet, Dieu dit : « Dieu sait mieux où placer Son message » (6,124). C'est pour cela que lorsqu'on demanda au Messager de Dieu, sur lui la grâce et la paix : « Quelle est la personne la plus noble ? » Il répondit : « Joseph, le Prophète de Dieu, fils du Prophète de Dieu, fils du Prophète de Dieu, fils de l'ami intime de Dieu ». Dieu dit aussi : « Il y avait certainement, en Joseph et ses frères, des exhortations pour ceux qui interrogent, quand ceux-ci dirent : "Joseph et son frère sont plus aimés de notre père que nous, alors que nous sommes un groupe bien fort. Notre père est vraiment dans un tort évident. Tuez Joseph ou bien éloignez-le dans n'importe quel pays, afin que le visage de votre père se tourne exclusivement vers vous, et que vous soyez après cela des gens de bien". L'un d'eux dit : "Ne tuez pas Joseph, mais jetez-le si vous êtes disposés à agir, au fond du puits afin que quelque caravane le recueille." » (12, 7-10). Dieu attire l'attention des gens sur les nombreux signes, preuves et exhortations que contient ce récit. Ensuite, Il mon-tre combien ses demi-frères étaient jaloux de Joseph en raison de l'amour que lui portait son père à lui et à son jeune frère Benjamin, par sa mère, alors qu'eux, sont un groupe bien fort, qui est plus à même d'avoir droit à l'amour de leur père. « Notre père est vraiment dans un tort évident » (12, 8) ; c'est-à-dire en aimant Joseph et Benjamin plus que nous. Ils se consultèrent alors pour trouver le moyen de se débarrasser de Joseph ; et si certains d'entre eux proposèrent de le tuer, d'autres préconisèrent de l'éloigner dans n'importe quel pays dont il ne pourrait pas revenir. Ils pensaient ainsi que l'attention de leur père se tournerait exclusivement vers eux. Ils étaient sur le point de se mettre d'accord sur cette proposition, quand « l'un d'eux » (12, 10) s'interposa. Mujâliid a dit qu'il s'agissait de Siméon ; as-Suddî a dit, pour sa part, que c'était Juda, tandis que Qatâda et Muhammad Ibn Ishâq ont dit qu'il s'agissait de Ruben, le fils aîné de Jacob. « Ne tuez pas Joseph, mais jetez-le si vous êtes disposés à agir, au fond du puits afin que quelque caravane le recueille si vous êtes disposés à agir » (12, 10), c'est-à-dire, si vous voulez réellement vous débarrasser de Joseph, voici la meilleure solution. Ils s'entendirent sur cette proposition, puis allèrent voir leur père et lui dirent : « Ô notre père, qu'as-tu à ne pas te fier à nous au sujet de Joseph ? Nous sommes cependant bien intentionnés à son égard. Envoie-le demain avec nous faire une promenade et jouer. Et nous veillerons sur lui". Il dit : "Certes, je m'attristerai que vous l'emmeniez ; et je crains que le loup ne le dévore dans un moment où vous ne ferez pas attention à lui." Ils dirent : "Si le loup le dévore alors que nous sommes nombreux, nous serons vraiment les perdants."» (12, 11-14). Ils demandèrent donc à leur père de les laisser emmener avec eux leur frère Joseph et lui firent comprendre qu'ils voulaient l'emmener faire paître le troupeau avec eux, et le faire jouer et s'amuser par la même occasion. Ils lui cachèrent ainsi ce que Dieu connaissait. Le vénérable vieillard, sur lui le salut, leur répondit que cela lui faisait de la peine de se séparer de Joseph, ne serait-ce qu'une heure de la journée et il craignait, qu'en l'emmenant, le loup ne le dévore, dans un moment d'inattention de leur part. « Ils dirent : "Si le loup le dévore alors que nous sommes nombreux, nous serons vraiment les perdants." » (12, 14). «Et lorsqu'ils l'eurent emmené, et se furent mis d'accord pour le jeter dans les profondeurs invisibles du puits. Nous lui révélâmes : "Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu'ils s'en rendent compte." Et ils vinrent à leur père, le soir, en pleurant. Ils dirent : "Ô notre père, nous sommes allés faire une course, et nous avons laissé Joseph auprès de nos effets ; et le loup l'a dévoré. Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité." Ils apportèrent sa tunique tâchée d'un faux sang. Il dit : "Vos âmes, plutôt, vous ont suggéré quelque chose... (Il ne me reste plus donc) qu'une belle patience ! C'est Dieu qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez ! » (12, 15-18). Ils insistèrent donc auprès de leur père jusqu'à ce que ce dernier acceptât de les laisser emmener Joseph avec eux. À l'abri du regard de leur père, ils se mirent à insulter leur frère et à le mépriser ; ils décidèrent ensuite de le jeter au fond d'un puits. Ils le firent descendre donc et le mirent sur la pierre se trouvant au fond, et qui sert de marche pied à celui qui veut
remplir le sceau lorsque le puits ne contient pas beaucoup d'eau. Lorsqu'ils l'y jetèrent, Dieu lui révéla qu'il serait sauvé et soulagé de cette situation et qu'il informerait le temps venu ses frères de ce qu'ils lui ont fait ; le jour où il sera dans une situation glorieuse, et eux, faibles et sollicitant son aide sans savoir qui il est. Qatâda et Mujâhid ont dit : « sans qu'ils s'en rendent compte » signifie « de ce que Dieu lui a révélé. » Ibn 'Abbâs a dit pour sa part : « C'est-à-dire que tu les informeras de ce qu'ils t'ont fait sans qu'ils ne te reconnaissent». Une fois qu'ils l'eurent mis dans le puits, ils prirent sa chemise, la tâchèrent du sang d'un agneau, et revinrent en pleurant vers leur père, à la tombée de la nuit. « Ils dirent : "Ô notre père, nous sommes allés faire une course, et Nous avons laissé Joseph auprès de nos effets ; et le loup l'a dévoré." » C'est-à-dire en notre absence ; et ils ajoutèrent : « Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité » (12, 17) ; c'est-à-dire, tu craignais que le loup ne dévore Joseph, et nous t'avons garanti qu'il ne le mangerait pas alors que nous sommes nombreux ; nous sommes devenus donc à tes yeux des gens non crédibles, et nous comprenons que tu ne puisses pas nous croire. « Ils apportèrent sa tunique tachée d'un faux sang », c'est-à-dire un sang qu'eux-mêmes avaient mis sur sa tunique. On rapporte, en effet, qu'ils égorgèrent une bête et tachèrent la tunique de leur frère avec son sang afin de faire croire à leur père qu'il a bel et bien été dévoré par un loup. On rapporte aussi qu'ils avaient oublié de déchirer la tunique. Or, le menteur se trahit par l'oubli. Jacob ne goba pas leur histoire car il connaissait l'inimitié et la jalousie qu'ils nourrissaient à l'égard de Joseph. Ils n'arrivaient pas à admettre que leur père l'aime plus qu'eux, mais ils ignoraient que son amour provenait de ce qu'il percevait en lui comme marques de révérence et de respect dues à son investiture future de la Prophétie. C'est pour cela qu'il leur dit : « Vos âmes vous ont plutôt suggéré quelque chose... (Il ne me reste plus donc qu'à m'armer) d'une belle patience ! C'est Dieu qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez ! » (12, 18). Dieu dit ensuite : « Or, vint une caravane. Ils envoyèrent leur chercheur d'eau, qui fit descendre son seau. Il dit : "Bonne nouvelle ! Voilà un garçon !" Et ils le dissimulèrent (pour le vendre) telle une marchandise. Dieu cepen-dant savait fort bien ce qu'ils faisaient. Et ils le vendirent à vil prix : pour quelques dirhams comptés. Ils le considéraient comme indésirable. Et celui qui l'acheta était d'Egypte. II dit à sa femme : "Accorde-lui une généreuse hospitalité. Il se peut qu'il nous soit utile ou que nous l'adoptions comme notre enfant". Ainsi avons-Nous raffermi Joseph dans le pays et Nous lui avons appris l'interprétation des rêves. Et Dieu est Souverain en Son Commandement : mais la plupart des gens ne savent pas. Et quand il eut atteint sa maturité, Nous lui accordâmes sagesse et savoir. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » (12, 19-22). Dieu nous informe qu'une fois jeté dans le puits, Joseph se mit à attendre le salut de Dieu et Sa prévenance envers lui. "Or, vint une caravane", c'est-à-diré des voyageurs. Les gens du Livre ont dit : Ces voyageurs transportaient avec eux de l'arachide, de la résine et du ladanum. Ils venaient de Syrie et se dirigeaient vers l'Egypte. Ils envoyèrent donc un des leurs puiser de l'eau du puits où se trouvait Joseph. Lorsque cet homme fit descendre son seau dans le puits, Joseph s'y accrocha et monta avec le seau. En le voyant, l'homme cria : « Bonne nouvelle ! Voilà un garçon ! Et ils le dissimulèrent (pour le vendre) telle une marchandise », c'est-à-dire qu'ils ont fait croire aux gens qu'ils avaient avec eux un enfant faisant partie de leurs marchandises. « Dieu cependant savait fort bien ce qu'ils faisaient » (12, 19). Dieu savait ce que les frères de Joseph avaient comploté contre lui, comment il fut traité telle une marchandise, mais cela ne changea en rien son destin ; Joseph allait être une miséricorde pour les habitants d'Egypte, ce pays où il entra en esclave, avant que Dieu ne lui accorde les rênes du pouvoir de façon pour aider les habitants d'Egypte dans leurs affaires de ce bas monde et de l'autre. Une fois que les frères de Joseph virent les hommes de la caravane partir avec leur frère, ils les rejoignirent et leur dirent que cet enfant était un esclave fugitif. Ils le leur vendirent pour une somme dérisoire ; on rapporte qu'il s'agissait de fausse monnaie : « pour quelques dirhams comptés. Ils le considéraient comme indésirable ». Ibn Mas'ûd, Ibn 'Abbâs, as-Suddî, Qatâda et 'Atiyya al-'Ûfî ont dit qu'ils l'avaient vendu pour vingt dirhams et que chacun d'eux avait pris deux dirhams. Mujâhid a dit qu'ils l'ont vendu pour vingt-deux dirhams, tandis que 'Ikrima et Muhammad Ibn Ishjiq estiment cette somme à quarante dirhams, mais Dieu est le plus Savant. « Et celui qui l'acheta était d'Egypte. Il dit à sa femme : "Accorde-lui une généreuse hospitalité" », c'est-à-dire : prends soin de lui. « Il se peut qu'il nous soit utile ou que nous l'adoptions comme notre enfant ». Cela découle de la prévenance de Dieu à son égard, de Sa miséricorde et de Sa bonté envers lui car II voulait le préparer à rece-voir de Lui le bien de ce monde et de l'autre. On rapporte qu'al-'Azîz, le grand intendant d'Egypte, l'acheta pour vingt dinars ou, selon une autre opinion, contre son poids en musc, soie et or. Mais Dieu est le plus Savant. Quant à cette parole : « Ainsi avons-Nous raffermi Joseph dans le pays », elle signifie que Dieu a destiné al-'Azîz et son épouse à prendre soin de Joseph et à être bons avec lui, et qu'il a aussi raffermi Joseph dans le pays d'Egypte. « Et Nous lui avons appris l'interprétation des rêves », c'est-à-dire à les comprendre et interpréter leurs signes. « Et Dieu est Souverain en Son Commandement » : lorsqu'il veut une chose, Il prépare des causes et des éléments que les gens ne peuvent saisir. C'est pour cela qu'il dit : « Mais la plupart des gens ne savent pas. Et quand il eut atteint sa maturité Nous lui accordâmes sagesse et savoir. C'est ainsi que Nous récompensons les gens de bien. » Tout cela montre que ces faits se sont déroulés avant qu'il n'eût atteint sa maturité, c'est-à-dire ses quarante ans, âge où Dieu fait généralement descendre la Révélation aux Prophètes, sur eux le salut. Les savants ont divergé sur l'âge où la maturité est atteinte ; ainsi, Mâlik, Rabî'a, Zayd Ibn Aslam et ash-Shi'bî ont dit que c'est la puberté. Sa'îd Ibn Jubayr a dit que cette période correspond à l'âge de dix-huit ans ; ad-Dahhâk a dit vingt ans ; 'Ikrima, vingt-cinq ans ; as-Suddî, trente ans ; Ibn 'Abbâs, Mujâhid et Qatâda, trente-trois ans. Quant à al-Hasan, il parle de quarante ans. Son avis est corroboré par la parole de Dieu : « Puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans. » (46, 15). Or, il s'avère que Zulaykha, celle-là même qui l'avait reçu dans sa maison, essaya de le séduire. Elle ferma bien les portes et dit : «Viens, (je suis prête pour toi !)" Il dit : "Que Dieu me protège S C'est mon maître qui m'a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas". Et, elle le désira. Et il l'aurait désirée n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur. Ainsi (Nous avons agi) pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus. Et tous deux coururent vers la porte, et elle lui déchira sa tunique par derrière. Ils trouvèrent le mari (de cette femme) à la porte. Elle dit : "Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison ou un châtiment douloureux ?" (Joseph) dit : "C'est elle qui a voulu me séduire". Et un témoin, de la famille de celle-ci témoigna : "Si sa tunique (à lui) est déchirée par devant, alors c'est elle qui dit la vérité, tandis qu'il est du nombre des menteurs. Mais si sa tunique est déchirée par derrière, alors c'est elle qui ment, tandis qu'il est du nombre des véridiques". Puis quand il (le mari) vit la tunique déchirée par derrière, il dit : "C'est bien de votre ruse de femmes ! Vos ruses sont vraiment énormes ! Joseph, ne pense plus à cela ! Et toi (femme), implore le pardon pour ton péché car tu es fautive.» (12, 23-29. Dieu rappelle que la femme d'al-'Azîz a essayé de séduire Joseph, sur lui le salut, en lui faisant des avances, ce qui ne sied pas à l'état et la position de Joseph. Cette femme était très belle, jeune et très riche et elle occupait un rang social très élevé puisqu'elle était l'épouse du grand intendant. Elle désira Joseph et prépara un stratagème pour le séduire. Elle ferma les portes de sa demeure, se prépara pour lui, se fit belle et revêtit ses plus beaux habits. Joseph était un jeune homme très beau et très élégant, mais il descendait d'une lignée de Prophètes, c'est pourquoi Dieu le préserva de la turpitude et le mit à l'abri de la ruse de cette femme. Il fait partie des sept catégories dont parle le hadith : « Sept personnes seront protégées par l'ombre de Dieu : Un imam juste, un jeune qui a été élevé dans l'adoration de Dieu, un homme dont le cœur demeure attaché aux mosquées, deux hommes qui s'aiment en Dieu, se rencontrent et se séparent pour Lui, un homme qui, sollicité par une femme noble et belle, répond : "je crains Dieu", un homme qui fait une aumône d'une manière discrète au point que sa main droite ne sait pas ce que sa main gauche dépense et enfin un homme qui, isolé, évoque Dieu et fond en larmes.» (A suivre)


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