Il y en a de ceux qui se considèrent au pouvoir mais qui savent très bien qu'en fait il n'en est rien de cela et font en plus dans l'«accéléré» en se permettant de donner leur avis avant même que le Président ne donne le sien. Ils disent par exemple sur le ton d'un docteur qui sait tout que l'Algérie sous le «règne» de Bouteflika est une parfaite démocratie. Or, le président de la République lui-même n'a jamais dit que l'Algérie est une démocratie, encore moins une démocratie parfaite puisque très fréquemment, il affirme que certaines des décisions prises vont contribuer à renforcer et consolider le processus de démocratisation. De la même façon, il y a des zélés députés qui croient rendre service au président de la République en déclarant que la paix est retrouvée sans même une clarification du contenu du concept de paix. Or, le président de la République lui-même a traité les terroristes en activité de criminels et les avait même affublés du qualificatif de mercenaires, ce qui reviendrait à dire que la paix n'est pas tout à fait revenue. Il y a ainsi deux défis à relever, ou plutôt au moins deux défis, ceci au minimum. En première priorité, il y a le défi de la paix. Car quoi faire sans celle-ci ? La paix est un préalable à tout, à tous, et à toutes. La démocratie ne pouvait pas s'accorder avec une situation où fourmillent les principes «ni guerre ni paix». Les défis de la paix, celle-ci devant se faire entre ceux qui se combattent, celle-la devant se faire dans le champ politique, la violence, même réduite par rapport à la décennie passée subsiste encore sans que pour le moment ne soient relevés des éléments en annonçant la fin prochaine, tandis que les retombées de l‘élection présidentielle montrent que les fractures politiques ne sont pas encore soudées. Les deux défis demeurent encore à relever sous peine d'impossibilité à mobiliser toutes les forces disponibles. Une continuité à assurer ? Il y a à propos de ce concept de profondes divergences entre le camp qui est au pouvoir et le camp qui se situe dans l'opposition. Continuité de quoi et rupture avec quoi ? Pour le moment, il faudrait bien admettre que chaque camp est sourd envers l'autre et que chacun de ceux-ci demeure emmuré dans ses convictions. C'est toujours l'autre qui a tord et c'est l'autre qui est responsable de ce que la paix ne soit pas totalement revenue, que l'économie ne soit pas toujours relancée, que se déroulent parfois des émeutes, qu'existent des frictions inter communautaires.