Avec le dernier mouvement opéré dans le rang de la magistrature algérienne sur décision du Président de la République, notamment les procureurs généraux, c'est toute une politique mise en place par les titulaires des postes affectés à la même mission qui a été revue. C'est le cas de le dire pour ce qui est de Annaba où plusieurs affaires inscrites au tableau de la cour de justice de cette wilaya sont en instance depuis des mois. Dans le lot, l'on n'abordera pas les détails du dossier de l'accident à l'origine d'un flagrant non-respect des dispositions du code de la route par un jeune conducteur. Cela a entraîné la mort de deux citoyens. Il est toutefois nécessaire de tirer la sonnette d'alarme sur les tentatives de corruption qu'appliquent ceux habitués à outrepasser les lois de la république. L'on s'attardera, cependant, sur l'affaire du faux et usage de faux de documents officiels commis par un expert foncier. Le mis en cause est sous mandat de dépôt depuis des mois. Il avait tenté de soustraire à un riche homme d'affaire la somme de 5 millions DA nécessaires pour, dira-t-il à sa victime, corrompre les magistrats en charge du dossier. Par des manœuvres frauduleuses. Ce qui aurait abouti, grâce à des tripatouillages opérés par l'expert foncier sur le dossier, à des actes de faux. Il y a aussi plusieurs affaires où la vénalité d'un groupuscule d'avocats est bien mise en relief. Notamment celle impliquant deux membres féminins du barreau de Annaba. Elles ont été prises dans l'engrenage d'une escroquerie aux logements à grande échelle. Chacune des quarante-trois victimes les avaient pointées du doigt pour leur avoir soutiré d'importantes sommes d'argent de 1,50 à 6,20 millions contre la promesse d'un logement neuf à leur remettre aussitôt achevé. C'est pourquoi, à Annaba, en ce qui concerne le milieu de la justice, tout s'observe, rien ne reste secret ou confidentiel. Majoritairement, l'on a la certitude que nombre d'accusés seront blanchis d'une manière ou d'une autre. Ce qui donne à Annaba, une animation particulière du milieu local de la justice. Cette situation est stimulée, il est vrai, par l'intransigeance avérée que tout un chacun des justiciables a relevé dans la manière d'agir du procureur général (aujourd'hui nommé dans la même fonction dans la wilaya de Tarf) Ahmed Rahim. C'est que, tout au long de sa présence à la tête du parquet de Annaba, ce haut cadre du ministère de la justice a personnifié la justice telle qu'attendue par les algériens. Tel est l'avis unanime des justiciables ayant approché de près ou de loin ce milieu. Y compris au niveau des services administratifs. Puis, il y a ces affaires de « cadeaux » offerts sous forme de costumes faits sur mesure par des maîtres tailleurs au bénéfice d'une minorité de magistrats. Il y a aussi les pressions exercées sur les magistrats intransigeants quand il s'agit de de faire appliquer les lois de la république. C'est dire que pas son intransigeance et par sa présence constante et proche des structures dont il a la charge, Ahmed Rahim a chamboulé tous les calculs des corrupteurs et des corrompus. C'est pourquoi, l'on se pose la question quant à la finalité auxquelles aboutiront toutes ses affaires au lendemain de son départ ? Ce magistrat s'est fait une réputation de haute probité, de compétence et surtout de transparence dans la gestion de son institution. Sa droiture a été saluée par tous y compris par les membres du barreau. Est-ce justement pour avoir veillé à ce que justice soit rendue en conformité avec les lois de la république, qu'il a été muté? D'aucuns ont soutenu à tort qu'il était une victime de sa volonté de nettoyer l'institution qu'il gérait des parasites. Ces derniers, il est vrai, ont constamment porté atteinte à la noblesse de sa mission. Sous la juridiction du procureur général partant, les tentatives de corruption des magistrats ont été vaines.